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Loi El Khomri : quel rôle pour les réseaux sociaux ?

À moins que tu n’aies vécu dans le fin fond d’une caverne ces dernières semaines, tu n’as pas pu passer à côté du projet de loi sur le travail de Myriam El Khomri. Omniprésente dans les médias, cette réforme du code du Travail a soulevé les foules, considérée par beaucoup comme une véritable régression sociale. Énormément médiatisées à la télévision ou à la radio, les manifestations et autres regroupements pour protester contre ce projet de loi sont également extrêmement relayés sur les réseaux sociaux.

Les groupes Facebook : un mode d’organisation 2.0.

Aujourd’hui les réseaux sociaux sont devenus un passage obligé, et de plus en plus de personnes, toutes classes d’âge confondues, passent par la case Facebook, Twitter ou Snapchat. Ces réseaux jouent un rôle non négligeable dans la contestation du projet de loi travail depuis maintenant plusieurs semaines, en relayant les informations mais aussi en favorisant la mise en place de manifestations et la mobilisation générale grâce, notamment, aux pages et groupes Facebook dédiés. Pour faciliter la bonne organisation des mobilisations, Facebook semble être un outil adapté puisqu’on a pu voir fleurir sur le réseau des pages qui militent contre la réforme du travail, des groupes qui organisent des actions en faveur du retrait de cette proposition de loi, ou encore des événements invitant à venir manifester.

C’est par exemple le cas dans la ville de Poitiers, comme dans d’autres grandes villes de France, dont les étudiants ont créé pour l’occasion un groupe qui rassemble les étudiants et les enseignants de la faculté de Lettres et Langues, et qui assure la bonne organisation ainsi que le bon déroulement des actions militantes contre le projet de loi. Au programme : partage d’articles concernant l’avancement du projet de loi afin que chacun puisse se tenir informer de son évolution, post de statuts et partage événements pour informer les membres du groupe des actions à venir, mise en place de réunions, regroupements et manifestations, organisation d’assemblées générales au sein de la fac grâce au dialogue entre enseignants et étudiants… Facebook est presque devenu ces dernières semaines un outil au service de la lutte contre la loi travail, et il a le mérite de favoriser la mobilisation générale des étudiants comme des enseignants, ainsi que de diffuser les informations et de s’organiser de manière extrêmement efficace.

Les pétitions en ligne : une manière de se faire entendre.

D’ailleurs, les événements créés sur Facebook qui invitent à venir manifester contre le projet de loi sont nombreux, et ils fonctionnent presque comme une pétition. Cocher la case « je participe » sur un événement Facebook n’engage en soi à rien, pourtant le nombre de participants potentiels monte, monte, monte et reflète, malgré les personnes qui ne viendront en réalité pas manifester, une protestation collective. Un « je participe » à une manifestation en défaveur du projet de loi El Khomri équivaut à un « je suis contre cette loi et je le fais savoir via cet événement Facebook ». De ce fait, on observe une importance croissante du rôle des réseaux dans le dialogue social.

D’autre part, si Facebook joue un rôle de pétition contre ce projet de loi, des pétitions virtuelles en tant que telles ont aussi été mises en place sur le site Change.org pour protester, et le nombre de signatures a actuellement dépassé les 1.280.000. Pétition largement relayée sur les réseaux sociaux, à commencer par Facebook et Twitter, ce qui augmente de façon considérable les signatures et par la même la possibilité de faire entendre son avis.

Un retentissement redoublé grâce au réseaux sociaux et à la multiplicité des plateformes.

La visibilité des différents rassemblements et autres manifestations a elle aussi augmentée de façon considérable, grâce à la multiplicité des médias sociaux. Vidéos sur Snapchat, photos sur Instagram, statuts, avis, réactions, like sur Facebook et Twitter… Les manifestants font entendre leur désaccord non seulement à la télévision de manière collective, mais aussi sur la toile, de manière plus individuelle et personnelle grâce au hashtag #OnVautMieuxQueCa. #OnVautMieuxQueCa, c’est aussi une page Facebook dédiée, ainsi qu’un compte Twitter et même, plus rare, une chaîne YouTube, sur laquelle des YouTubeurs avec une certaine notoriété (Dany Caligula, le Stagirite, Osons Causer, le fil d’Actu, Klaire, Bonjour Tristesse, Buffy Mars…) mettent leur savoir-faire au service des manifestants, et invitent ces derniers à partager leur expérience, leur avis, leurs commentaires, qu’ils partageront ensuite en vidéo sur la chaîne.

Cette pluralité des supports sociaux ne fait qu’accroitre le retentissement du projet de loi El Khomri, et invite les français à manifester tant physiquement que virtuellement, en facilitant l’organisation de rassemblements et en redoublant la visibilité de ces derniers.

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