SOCIÉTÉ

“Etudiant” is the new black

On connaissait les jobs étudiants, les stages obligatoires en entreprise réalisés durant les études ou en plus pour booster le CV. Mais aujourd’hui de plus en plus de start-ups et de plateformes se développent pour mettre directement en contact les étudiants (souvent des grandes écoles) et les entreprises pour des « missions ».

« Crème de la crème », « Le coin des grandes écoles », ces noms ne vous disent rien ? Rien d’étonnant, ces deux start-ups n’ont été créées qu’en 2015. Mise à part leur jeunesse, elles ont plusieurs points communs : des étudiants, des entreprises, des petites annonces type « Le bon coin ».

Les sites des deux entreprises se présentent comme des plateformes où l’on peut poster des annonces, missions et prestations et y répondre. Pour s’inscrire, du côté étudiant, il suffit d’entrer son adresse e-mail. Seule condition : faire partie d’une Grande Ecole. A la question pourquoi uniquement les Grandes Ecoles, « Le coin des grandes écoles » répond sans vraiment répondre que si la demande est forte, d’autres plateformes de type « Le coin des universités » ou « Le coin des Ecoles d’Art » pourraient être créées.

La start-up affirme ne pas concurrencer les Junior Entreprises mais entend proposer une relation étudiant/entreprise différente, grâce au statut d’auto-entrepreneur. Ce dernier est présenté par toutes les plateformes de ce type comme idéal, car permettant l’indépendance, la légalité et la facilité. L’activité peut se révéler très lucrative pour les étudiants, certaines missions étant rémunérées en centaines d’euros. Les missions sont présentées comme une alternative aux jobs étudiants classiques, mais aussi comme des atouts pour la rubrique expérience du CV. Le fait est que des milliers d’étudiants et des centaines d’entreprises sont séduits et que les plateformes ne cessent de grandir, et souhaitent désormais lancer de nouvelles versions dans de nouvelles régions du monde. Du côté des entreprises, cette relation est intéressante pour les Petites et Moyennes (PME) d’entres elles, qui n’ont pas nécessairement les moyens de faire appel à des professionnels.

Ces start-ups ne sont qu’un versant de l’évolution de la relation étudiants/entreprises, puisque certaines initiatives sont soutenues par les pouvoirs publics, comme « Le Connecteur Étudiants Entreprises », soutenu par la Ville de Paris. Assiste-t-on à une « uberisation » du job étudiant ? Il est trop tôt pour le dire, et les jobs étudiants classiques (livreur de pizza, baby-sitter, distributeur de flyers etc.) sont toujours aussi nombreux. Mais il est certain que l’exemple de ces plateformes illustre une mutation de la relation étudiant/entreprise : affaire à suivre.

Secrétaire générale de la rédaction du magazine Maze. Provinciale provençale étudiante à Sciences Po Paris. Expatriée à la Missouri School of Journalism pour un an. astrig@maze.fr

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