MUSIQUE

Live report – Yanis au Badaboum

Yanis, artiste à la fois candide, mystérieux et sensuel, nous présentait au mois de février son premier EP, intitulé L’Heure Bleue, au Badaboum : un show élégant, balancé entre un timbre de voix suave et des ondes électrisantes, qui ont su conquérir le public de la salle parisienne.

Le jeune stéphanois de 27 ans, Yanis Sahraoui, nous propose une pop électronique et feutrée. Tant par son allure que par son offre musicale, il transcende les écueils récurrents, donnant à voir un personnage raffiné, sophistiqué et habile. Il pose sa douce voix, d’une justesse remarquable, sur des beats électro plus ou moins énergiques selon les morceaux.

Yanis nous a proposé un spectacle en crescendo au Badaboum. La salle avait été mise en jambe par la talentueuse Claude Violante, en première partie. Mais c’est véritablement selon une montée en puissance maîtrisée qu’il parvient à satisfaire un public qui semble déjà lui être fidèle. Les spectateurs sont très réceptifs, chantant le refrain de son titre phare, Hypnotized, qu’il reprendra même a capella partageant un moment de grâce émouvant. Mais c’est également un public ondulant devant Yanis qui, par ses mélodies envoutantes et par ses pas de danse souples et fluides, se fait charmeur de serpents.

L’atmosphère est également propice au bon déroulement de cette soirée, à guichet fermé. C’est notamment grâce au très bon jeu de lumières dévoilant une ambiance entre marine et azur rappelant l’univers océanique et onirique de Yanis qui nous plonge dans une heure bleue hors du temps. Cette immersion fut d’ailleurs telle que la fin sembla précipitée, et l’absence de rappel presque violente pour la foule, définitivement conquise par la performance !

C’est une véritable consécration pour un artiste qui vit une renaissance intrigante. En effet, si il se lance sous son vrai prénom depuis printemps 2015, avant c’était sous le nom de Sliimy qu’il était connu dans le monde de la musique, avec une pop acidulée et fluorescente. Bien loin de son passé, Yanis, phénix des eaux troubles, s’oppose à son double Sliimy avec une sobriété voluptueuse qu’on lui préfère, d’autant qu’elle semble affublée d’une plus grande maîtrise et d’une plus grande profondeur.

Yanis vient également se faire l’exemple de la possibilité de reconversion en musique, et la preuve, à la valeur ô combien estimable, qu’aucun artiste ne doit pas être paralysé par son passé ni par ses acquis, et peut évoluer vers un mieux qui lui ressemble et dans lequel il s’épanouit.

Il apparaît comme un artiste dynamique et sincère, s’amusant sur scène autant si ce n’est plus que ses auditeurs ! Il sera en concert à Liège le 10 mars au Reflektor, à Bordeaux le 12 mars au Rocher de Palmer, à Avignon le 18 aux Passagers du Zinc, à La Péniche à Lille le 22 avril et enfin à Saint-Etienne le 26 mai pour le festival Paroles et Musiques.

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