Tout commence en Haute-Savoie. Leo Bear Creek et Vickie Chérie se croisent à Annecy, dans les couloirs du lycée. Débute alors un jeu, une séduction qui ne quitte pas les paroles, les images et les mélodies du duo qui se forme alors. The Pirouettes, c’est l’histoire d’un partage, celui de fantasmes, d’idées, d’aspirations à faire de la musique avec la légèreté, la fureur, la volonté des années 1980. Renouvelant avec fraîcheur les principes, imaginant les codes qui définiront la pop française de demain, les Pirouettes se taillent un chemin, bien déterminés à s’y inscrire dans la durée. Rencontre.
Comment l’aventure, comment votre aventure a-t-elle commencé ?
Léo : J’ai rencontré Victoria au lycée, on était dans la même classe en terminale. Moi j’étais amoureux d’elle donc pour la séduire je lui ai écrit une chanson ! J’ai l’impression de beaucoup raconter cette histoire, souvent de la même manière, mais voilà, Victoria a aimé la chanson, elle est venue la répéter chez moi. C’est le jour où nous avons commencé à être ensemble, le jour où nous nous sommes embrassés, que nous avons aussi commencé à faire de la musique ensemble. Les deux sont vraiment très liés.
C’est aussi à ce moment précis que vous vous êtes dits : “on va sortir des disques et tourner des clips” ?
Léo : Non, à vrai dire à ce moment là on prenait tout cela comme un petit projet pour se marrer, on ne pensait absolument pas que ça prendrait une telle ampleur. Nous étions à Annecy, et c’est vraiment en arrivant à Paris que nous nous sommes dits que nous pouvions sortir des EP, être présents sur Internet, sortir des vrais CD.
Quel est le processus d’écriture de vos chansons ? Est-ce que vous avez une manière d’écrire vos titres ? Par exemple après les soirées, après avoir loupé le dernier métro ?
Léo : En général, on est bien trop morts après les soirées pour pouvoir écrire des chansons (rires).
Victoria : Ça t’es arrivé quand même, de rentrer pété et de te faire un petit mémo.
Léo : Disons que j’aime bien, oui, mais ça ne donne jamais grand chose. Après en effet quelque fois on lance les premières phrases, les amorces en revenant de soirée, juste comme ça.
Pourquoi continuer à chanter en français quand la tendance semble être encore un peu plus à l’anglais ?
Léo : J’aurais plutôt tendance à dire que la tendance est de chanter en français, j’ai cette impression car désormais la plupart des jeunes groupes se mettent au français directement et beaucoup plus qu’à une certaine époque. Après, nous n’excluons pas l’anglais, on a commencé à y réfléchir à une certaine époque et peut-être que cela reviendra. The Pirouettes c’est un duo de pop français, oui, mais on peut aussi chanter en anglais. Vickie écrit en anglais plus que moi.
Plutôt France Gall ou Françoise Hardy ?
Victoria : France Gall, même si on aime trop Françoise Hardy aussi. On a fait une reprise de Comment Lui Dire.
Léo : Dans le registre des reprises, on commence à travailler sur une reprise d’Yves Simon, et pour l’instant on n’a pas d’autres idées.
Justement, si vous deviez choisir des artistes avec qui vous pourriez collaborer, vous viseriez plutôt des artistes dans votre style musical ou pas du tout ?
Léo : Pas forcément, plutôt avec des rappeurs, ce serait chouette, comme Alpha Wann, j’adorerais faire un featuring avec lui ! C’est un nom parmi tant d’autres, même avec Booba on aimerait bien même si ça ne risque pas de se faire !

The Pirouettes – Victoria Stampfer pour Maze Magazine.
Léo, tu es également batteur du groupe Coming Soon, qu’est-ce qui se passe de ce côté et comment est-ce que tu cumules tout cela ?
Léo : On n’a jamais arrêté depuis dix ans, et là on vient de sortir un E.P. qui s’appelle Sun Gets In, on revient un peu à ce qu’on faisait au début. Sinon, on a tous nos projets parallèles, on a tous des tas de choses à côté.
Le fait d’avoir un pied dans le monde de la musique avec Coming Soon, cela vous a-t-il ouvert des portes ?
Léo : C’est clair que ça nous a aidé, je suis dans ce milieu depuis plusieurs années, j’avais des contacts qui se sont faits plus rapidement qu’avec n’importe quel groupe. Maintenant, on a un peu épuisé cet avantage, on galère de nouveau (rires).
Vous avez monté une structure indépendante qui vous sert pour la création de vos titres, la diffusion, en quoi ça vous aide ?
Léo : C’est bandant d’être indépendant, comme dirait Booba. On fait ce que l’on veut, nous n’avons pas de direction qui supervise notre image, qui décide de nos sorties. Le seul souci, c’est l’argent. C’est pour cela que l’on ne refuserait pas de signer dans un plus gros label pour l’album.
Vous êtes rentrés dans la construction d’un album, après deux EP et quelques titres en dehors, comment ça se passe ?
Léo : C’est beaucoup de pression de sortir un album. Beaucoup plus qu’à la sortie d’un EP. Si on rate un EP, c’est pas extrêmement grave, tandis que si le premier album fait un bide c’est difficile de retomber sur ses pattes. On verra bien. Même si on n’a pas encore de date de sortie, ça devrait se faire pour septembre.
Dans l’écriture de votre album, vous êtes partis sur des thèmes que vous avez l’habitude d’écrire et restez dans l’univers du groupe ou vous allez, aussi, vers d’autres horizons ?
Léo : C’est marrant, on nous pose beaucoup cette question, comme si on voulait qu’on aille ailleurs (rires), parce que lorsque l’on parle de nous on essaye aussi de parler tout le monde donc oui on diversifie nos thèmes mais ça reste centré sur qui on est, on essaye de se concentrer sur ce que l’on aime.
Vos clips ont tous une esthétique différente, même s’il y a souvent des similarités entre eux, parfois, il y a aussi tout un monde (Chanter sous les cocotiers et Je nous vois par exemple). Avec qui travaillez-vous et comment imaginez-vous vos clips ? Est-ce que c’est un processus qui va de pair avec l’écriture de la chanson ?
Léo : On travaille beaucoup avec des copains pour travailler les clips. Ça se fait très naturellement par exemple dans le clip de Je nous vois, c’est un peu les idées de Kevin qu’il a mis en images. En tout cas quand on écrit une chanson, on ne pense jamais au clip. On y repense ensuite, mais pas directement.
Victoria : C’est vraiment important les clips, c’est vraiment comme cela que les gens découvrent notre musique. Moi ça me stresse un peu, les images influencent forcément l’image que tu as d’un morceau. C’est vraiment important, il ne faut pas se planter sur un clip, mais pour le moment on s’en sort plutôt bien. Au moment de le sortir on ne sait jamais si on a fait une connerie et si on va se planter, c’est vraiment stressant.
Victoria, tu es étudiante aux Arts Déco (ENSAD), comment arrives-tu à concilier musique et études, notamment le fait de devoir répondre à des questions un samedi à onze heures du matin ?
Pour le moment, ça matche bien, je vais en cours, j’en rate quelques un mais j’ai aussi des vacances, alors j’en profite pour faire de la musique. C’est plutôt cool, je profite de l’école pour faire avancer mes trucs.
À quoi vous rêvez ? Pour dans dix ans par exemple ?
Léo : On espère que dans dix ans, on jouera dans des zéniths, partout dans le monde. Notre rêve absolu c’est de toucher le plus grand nombre avec notre musique.
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