MUSIQUE

We are Match : « On se met en difficulté pour pouvoir créer de nouveau »

A l’occasion de cette nouvelle édition des Bars en Trans de Rennes les 3, 4 et 5 décembre 2015, nous avons rencontré les membres du groupe originaire d’Alençon, We are Match, quelques heures avant leur passage au bar La Place. Ils nous ont parlé de leur premier album Shores, mais aussi de leur vision singulière de la création musicale. 

Vous revenez aux Bars en Trans, deux ans après votre premier passage. Qu’est-ce-que ça vous fait ?

C’est un peu bizarre, c’est un peu une sorte de retour à la case départ. Sauf que justement, on va avoir beaucoup de choses à prouver. On nous a mis ici pour qu’on montre que le projet avait mûri, qu’il avait pris de l’épaisseur. On va essayer de défendre notre avancée à nous, ça va être chouette. On a un très bon souvenir de notre premier passage. On était jeunes sur scène et il faisait très chaud, mais c’était génial.

Votre rencontre remonte à longtemps : comment s’est formé le groupe ?

Simon : Avec François, on s’est rencontrés quand on était tout petits, en classe de CE2. A la base, on faisait du dessin et c’est comme ça qu’on a commencé à s’apprécier. On a tous grandi chacun de notre côté, fait de la musique chacun de notre côté, sans vraiment se montrer. Par exemple, je faisais la collection d’instruments, j’ai appris les cuivres. Chacun faisait son projet personnel dans sa chambre et les mettait sur Myspace ou des sites de ce genre. Un weekend, on s’est revu dans la ferme de mes grands-parents en Normandie. On s’est dit qu’on allait juste passer une semaine comme ça tranquille et finalement on a composé un EP tout le weekend, ensemble. C’est venu très naturellement. A l’époque on était quatre, on chantait tous ensemble et ces harmonies sont venues naturellement. Finalement, on s’est re-rencontrés là-bas, après 18 ans d’existence amicale.

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Shores votre premier album est sorti en septembre 2015, presque 2 ans après la sortie de votre EP Relizane. Pourquoi ce temps avant de sortir un nouvel opus ?

On a voulu prendre notre temps et on s’est découverts nous-même. Pendant un an, pour composer cet album, on est parti dans une maison dans une forêt tous ensemble. On s’est enfermé en autarcie et ça nous a permis de nous retrouver amicalement et musicalement pour se concentrer sur nous-même.

Récemment, vous déclariez aux Inrocks qu’avec Shores vous vouliez « changer les règles du jeu » ? 

Ça signifie qu’on essaye de changer les règles du jeu à chaque opus. Pour notre EP, on a enregistré dans une ferme en Normandie et on a fait ça naturellement. Pour l’album, on a voulu changer les règles de composition, de création de titres. C’est pour ça qu’on s’est enfermés dans une maison en autarcie. On a voulu changer la manière de composer et d’enregistrer, on a voulu composer hors de Paris. On s’est dit qu’on allait construire un studio, et faire ça spécialement parce qu’on voulait mélanger l’organique et l’électronique. Quand on dit qu’on change les règles c’est qu’on change celles du jeu de la base de nos chansons. Par exemple, là, on est partis sur carrément autre chose. C’est juste qu’on se met en difficulté pour pouvoir créer de nouveau, ne pas faire les mêmes choses.

L’isolement n’a pas été dur ?

Si … à la fin on devenait un peu fou (rires) mais on avait besoin d’aller au bout du processus. Le weekend, on s’accordait des vacances. Le fait d’être tous ensemble tout le temps, ça a fait qu’on a écouté la même musique, partagé les mêmes films, regardé les mêmes choses, vécu l’actualité sous notre angle à nous. Au final, on arrivait à un consensus tant dans la vie de tous les jours qu’au niveau musical. Maintenant on peut vivre n’importe quoi, on a quelque chose qui fait qu’on est désormais inséparables.

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Vous avez tout produit et enregistré vous-même. Pourquoi ce besoin de faire artisanal ?

En tant que musiciens, on se considère vraiment comme des artisans : on crée tout, on crée la matière de base avec n’importe quoi. Sur notre album, on n’a pas forcément utilisé des instruments de musique à chaque fois. On a utilisé des bruits différents comme par exemple des presse-agrumes. Si on a choisi de tout faire nous-même, c’est parce qu’on a voulu partager quelque chose qui venait vraiment de nous, pas d’un producteur à côté. On a vraiment envie que tout le monde s’exprime dans le groupe. Même si on fait des erreurs, si tout n’est pas parfait dans l’album, au moins il est vraiment sincère. Il vient de nous et on en n’aura pas honte.

Qu’est ce qui est prévu pour la suite ?

On ne peut pas trop parler de nos projets, mais ce qu’on peut dire c’est qu’on continue à avancer et à changer les règles du jeu, comme on a pu le dire auparavant, et ça donne de nouvelles choses. On est donc très pressé donc. On va avoir une super surprise pour le début de l’année 2016 (janvier-février).

 

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