MUSIQUE

Rencontre avec Archive

Archive est le groupe britannique le plus emblématique en matière de trip hop et de rock progressif. Depuis la sortie de Londinium, devenu un incontournable du genre, le groupe, véritable collectif construit autour de Darius Keeler et Danny Griffiths, s’est imposé partout en Europe. Après la publication de Restriction en janvier dernier, le groupe a entamé une tournée européenne qui l’a notamment mené aux Vieilles Charrues, où nous avons pu rencontrer Darius Keeler et Dave Pen.

Au début de l’année 2015, vous avez sorti l’album Restriction. Ce nouvel opus fait suite, seulement sept mois après, à Axiom, un disque en forme de court-métrage. Est-ce que ces deux albums se complètent, ou sont-ils, à vos yeux, en compétition ?

Darius Keeler : C’est assez étrange parce qu’on a fait les deux dans la même période, mais je pense qu’on a réussi à créer deux atmosphères, deux mondes différents sur ces deux albums.

Vous vouliez faire deux oeuvres vraiment différentes ?

D.K. : Oui, nous avons en fait commencé à travailler sur Restriction avant et puis nous sommes tombés dans le projet Axiom. Par conséquent nous avons mis Restriction sur pause, nous sommes concentrés sur Axiom et avons repris ensuite la construction du premier. C’est assez grisant de ne pas savoir ce que vont devenir des sons, ici, par exemple pour Axiom, un court-métrage, avant de refaire quelque chose de plus simple.

Dave Pen : Nous ne l’avions pas planifié du tout. C’était un accident.

Justement, pour Axiom vous avez collaboré avec un collectif d’artistes espagnols, NYSU, comment tout cela s’est fait ?

D.K. : Tout est parti d’une rencontre, nous avons été présentés à quelqu’un qui travaillait un peu avec Jesus Hernandez, le réalisateur d’Axiom, nous avons échangé, discuté de notre musique et de son travail, c’est quelqu’un de très intelligent. Nous avons été très chanceux : tout s’est fait de manière très naturelle. En restant toujours en contact, nous avons travaillé sur la musique, lui sur le film.

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Vous avez sorti trois titres d’un coup, pour la promotion de Restriction, là où beaucoup d’artistes se contentent d’un titre/teaser. Pourquoi ?

D.K. : Nous avons voulu faire quelque chose d’un peu différent, d’accélerer le processus habituel qui consiste à sortir un nouveau titre tous les trois mois. On voulait donner à nos fans un aperçu important de ce que nous avions fait pour ce nouvel album.

Vous êtes d’accord pour dire que l’album Restriction est plus « rock », plus « live » ?

D.P. : Oui, bien-sûr. Nous avons essayé de capturer l’énergie des concerts. Nous voulions quelque chose de plus tonique, qui dégage dès le depart plus d’énergie. Il est vrai que c’est peut-être quelque chose que nous n’avions pas fait avant, mais nous sommes très heureux de l’avoir fait !

En 2003, Archive a réalisé la bande originale d’un film, Michel Vaillant, est-ce qu’un projet comme ça pourrait à nouveau vous intéresser dans l’avenir ?

D.K. : Travailler sur un projet, un film, qui n’est pas le votre est quelque chose de très difficile. Sur Axiom par exemple, on a pu faire en quelque sorte ce que nous voulions, et c’est peut-être ce genre de projets qui peuvent nous intéresser à l’avenir. Nous voulons en tout cas faire d’autres films.

Les groupes Franz Ferdinand et Sparks se sont récemment unis pour un album et une série de concerts, est-ce que ce concept de « supergroupe » vous plaît, et avec qui pourriez-vous imaginer monter quelque chose ?

D.P. : On le ferait avec AC/DC (rires), Archive et AC/DC, ce serait lourd, et fantastique, mais pas aussi fantastique que d’en monter un avec Tom Jones. Tom Jones chantant “Fuck You », ce serait génial.

Vous travaillez sur de nouveaux projets en ce moment ?

D.P. : Oui, nous sommes en studio pour un nouvel album. Nous écrivons et enregistrons toujours dans le cadre de notre projet avec Robin Foster, ou encore le projet Birdpen. Nous sommes très prolifiques en ce moment, il n’y a pas de temps à perdre quand on a des idées ! C’est une période très excitante et très créative pour nous, on espère qu’elle durera longtemps.

Qu’est-ce qui diffère des autres tournées cette année, qu’est-ce qu’on peut voir de nouveau chez Archive ? À quoi s’attendre ?

D.P. : On essaye de tout changer à chaque fois. Cette fois, ce sera quelque chose de plus visuel, de très travaillé du côté esthétique de notre scénographie. Quand on joue à 19 heures c’est un peu compliqué, mais on essaie de faire et de montrer quelque chose de beau.

Vous êtes presque toujours comparés dans les présentations ou les interviews au groupe Pink Floyd, c’est ennuyant ?

D.K. : Cela pourrait être pire, comme par exemple Tom Jones ! (rires). On ne peut pas refuser d’être comparés à l’un des plus grands groupes de tous les temps. C’est comme si on avait eu à tirer au sort dans un chapeau et que ce soit le nom Pink Floyd qui soit tombé, pourquoi pas !

Archive existe depuis vingt ans, c’est quelque chose d’assez impressionnant dans le monde de la musique, est-ce qu’il est difficile pour vous de rester ensemble et de vous renouveler ?

D.K. : C’est toujours difficile. L’industrie de la musique est très inconstante, tout va et bien, et ce n’est jamais facile pour nous, on aime faire ça et on travaille dur, nous avons beaucoup de chance. Certains n’ont pas notre chance.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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