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Les nouvelles manières de voyager

Passer les vacances à bronzer sur les plages du camping de votre région, c’est terminé ! Visiter l’Europe n’est plus si coûteux que ça. Après avoir passé mes deux derniers été à voyager de ville en ville, voici quelques pensées et anecdotes au sujet du voyageur d’aujourd’hui.

Un sentiment de liberté

« Faire le tour du monde », c’est probablement l’un des souhaits que l’on peut retrouver sur toutes les bucketlists (les choses à faire avant de mourir, ndlr) et aujourd’hui beaucoup de jeunes se lancent dans la conquête d’un ailleurs, en se transforment en pèlerins agnostiques le temps d’un été. De manière assez simple, une forme de solidarité virtuelle, engendrée par des sites tels que Blablacar ou AirBnb, a trouvé le moyen de se concrétiser au sein d’une communauté de voyageurs invisible et mobile. Partir seul ou à plusieurs et se déplacer sans cesse, fuir une ville aussitôt après avoir fait connaissance avec ses rues et ses monuments, le sac sur le dos et le portefeuille maigre, c’est apparemment de là que naît le sentiment de liberté du voyageur. Cette liberté passe par l’abondance de choix qui se présentent quotidiennement lorsque l’on voyage – où serai-je demain ? – et par les expériences potentielles que ceux-ci nous réservent.

Lors d’un tour « spécial Gaudi » offert par une auberge de jeunesse de Barcelone, le guide irlando-espagnol nous demande de nous présenter tour à tour, un vrai melting-pot : un néo-zélandais, un indien, un australien, deux anglais et deux coréens qui nous annoncent en plaisantant : « We’re from North Corea… No just kidding ». Comprenez « Nous sommes Nord-Coréens… Non, on plaisante ! »

Sur un coup de tête

Sans s’engager dans les différents débats d’ordre légal au sujet des différents sites internet qui permettent de se loger ou bien de voyager entre particuliers, il est important de savoir qu’ils offrent une alternative souvent très arrangeante sur le plan économique et enrichissante pour ce qui est des rencontres qu’ils nous poussent à faire. Outre le covoiturage et le couch surfing qui se sont beaucoup développés ces dernières années, il existe différents avantages pour les jeunes (en général cela désigne les moins de 26 ans, après on est directement vieux, il n’y pas d’intermédiaire) comme les billets de train Interrail qui permettent de voyager à travers toute l’Europe sur une certaine durée.

On n’a même plus besoin de prévoir où l’on va, on peut réserver des auberges le jour même  de notre arrivée avec un peu de chance, et toutes les voitures tombent sous le charme du pouce et du sourire d’un voyageur épuisé. Avec trois de mes amis, alors que nous nous apprêtions à passer la nuit dehors dans le désespoir de trouver un auto-stop après minuit, une jeune femme s’arrête pour nous prendre et nous propose de nous héberger le temps d’une nuit. Vous me direz que c’est un cas exceptionnel mais n’empêche, cela fait une bonne raison de croire aux miracles.

S’ouvrir au monde

Voyager ainsi permet de voir beaucoup de choses, de faire coïncider la réalité à certaines images que l’on se faisait de tel pays ou de tel monument. Certains peuvent penser que d’être constamment en mouvement pour découvrir un maximum va de pair avec la dynamique de consommation de masse dans laquelle on vit : aujourd’hui on dit beaucoup « J’ai fait Venise, Rome, Berlin » comme si les villes n’étaient qu’un produit touristique. La masse de touristes qui se contente de prendre une photo devant chaque monument à l’aide de son selfie-stick tout neuf avant de rentrer chez eux n’aide pas forcément à contredire cette idée là. Mais ce n’est pas d’eux dont je vous parle, les nouveaux voyageurs se retrouvent dans les auberges de jeunesse les plus cheap, serrés dans un covoiturage ou encore le pouce levé sur le bord d’une route.

En fait, les « nouveaux voyageurs » ressemblent beaucoup aux anciens me direz-vous, et vous avez bien raison. Le fait est qu’aujourd’hui c’est bien plus facile d’en devenir un, avec quelques économies et un coup de pouce de grand-mère, n’importe qui peut partir jouer les Marco Polo ou les Christophe Colomb au-delà des frontières françaises. Voyagez ! Si ça fait maigrir le portefeuille, c’est aussi le meilleur moyen de s’ouvrir l’esprit et de se défendre des idées reçues sur les cultures qui nous sont étrangères.

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