MUSIQUE

Beauregard de braise

Tous les ans c’est la même chose, on entame nos vacances tant attendues avec le festival Beauregard où notre cher ami John nous accueille, ainsi que plus de 80 000 festivaliers, dans sa contrée bien sympathique qu’est le parc du château de Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair, à côté de Caen en Basse-Normandie. C’est pendant 3 jours + un before que le festival reçoit de grands noms comme Sting, Scorpions, Lenny Kravitz ou Étienne daho, mais aussi Florence + The Machine, Étienne de Crécy, Cypress Hill, ALT-J.. sans oublier les groupes locaux qui ont fait un carton en ce week-end du 2 au 5 juillet. 

Un before maintenu pour la deuxième année consécutive

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Avec l’énorme succès de Stromae l’année dernière, cette année c’est une autre tonalité pour ce « day before » avec la venue de Headcharger, Crucified Barbara et Scorpions. Une journée plutôt m3t@l pleine de découvertes pour ma part, rendant le festival accessible à un autre public surtout de la génération de nos parents venus en masse pour voir Scorpions. « J’avais 14 ans quand cette chanson est sortie », a chuchoté un cinquantenaire dans l’oreille de sa femme à l’écoute des premières notes de Wind of Change. Un grand show avec un son parfait, un groupe charismatique faisant l’unanimité, une scénographie dynamique et une foule ravie, tout comme le groupe il paraît. Pari réussi pour ce jeudi 2 juillet, plein de pogos et de headbangs.  Même si Beauregard est au départ un festival en trois jours, tant que l’occasion du Before se présentera, il sera maintenu. « Notre but est d’attirer tout les publics, de faire profiter du festival à ceux qui sont empêchés » selon le directeur du festival. En effet, les détenus de la maison d’arrêt de Caen ont eu droit à un concert exceptionnel de Dominique A. Une superbe initiative.

Vendredi 3 juillet, en remontant le sentier qui mène jusqu’au château, je suis bercée par la chanson Palm Trees de Baxter Dury. Avec ses riffs pop-rock, le fils de Ian Dury nous balance un set qui contraste avec le reste de la programmation de la journée. Lui succède le groupe acid-punk japonais Bo Ningen, Dominique A et Cypress Hill ( ! !) le fameux trio de hip-hop américain connu pour « insane in the brain » et leur passion pour la weed, fait se déchaîner le public. Un autre ton ensuite avec le concert de Christine and the Queens, une bonne surprise avec un show chanté/dansé/joué. Alt-J quant à eux, « le coup de cœur de l’année 2013 à Beauregard », est pour ma part le concert le plus attendu, un concert aussi beau visuellement que musicalement, les chansons s’enchaînent avec un entremêlement parfait de leurs deux albums. Place à Jungle qui nous transporte parmi les lianes et les baobabs (désolé c’est pas drôle en vrai je ne suis pas allé.e à ce concert), et laisse sa place à notre pote Étienne de Crécy accompagné de ses potes pour Super Discount 3. On avait déjà eu l’occasion de les voir au Nördik Impakt ainsi qu’à Panoramas ou Art Rock mais on ne s’en lasse pas : entre grosse basses et mélodies sympathiques (dur de parler de la techno) certains dormaient sur le sol après une journée éprouvante de concerts mais il ne s’agit que de quelques boloss, plus de 20 000 personnes dansaient en conclusion de cette journée festive.

Un samedi complet

Un début de journée très pop nous attend avec The Strypes, Talisco et le célèbre Johnny Marr : comme ça je ne connaissait pas son nom mais il s’agit du guitariste des Smith… fan ou pas du groupe ce concert fut une bonne découverte mais qui dit samedi complet, les 26000 spectateurs présents n’ont aucune pause. S’enchaîne directement Florence + The Machine, wow. Une surprise pour ceux qui ne la connaissaient pas : un dynamisme sur scène imparable, une harpe, trompettes, guitares électriques et une voix extraordinaire transportant le public, leur faisant presque oublier d’aller se faufiler vers le concert de Julien Doré qui commence dès la dernière note du concert. Tiens, Julien Doré, parlons en. Les fans sont ravis tandis que ceux qui ne peuvent pas le calculer sont allés s’acheter un kekab ou des burritos. « Pendant tout le concert je me suis amusé à compter le nombre de personnes qui ont quitté la foule tellement c’était nul » m’a t-on confié. Eh bien à ta place je serais plutôt allé me placer devant Sting, la tête d’affiche de la soirée. « Bouleversant », « magique », « franchement j’étais ému, tout ma vie ce Sting », « LOL il a une barbe maintenant » : j’ai capté quelques avis variés pendant la transition avec The Dø. Son show d’une heure et demie aura fait danser petits et grands à coups de « Roxanne », « Message in a Bottle » ou « Every breath you take ».

The Dø quant à eux m’ont totalement surprise. RIEN à voir avec leur concert il y a quelques années aux festival des papillons de nuit pour la tournée de leur premier album. Une passage de l’acoustique à l’électronique parfait, une voix prenante même si la fatigue se fait ressentir après 3 jours intensifs. La chanteuse franco-finlandaise avait comme florence une superbe voix, qui m’ont marqué en cette journée. Et ce n’est pas fini, place à 2manyDJs mais la je laisse la parole à ce cher John Beauregard qui explique très bien leur set et notre ressenti à à peu près tous :

Dimanche, dernier jour.

Une routine commence à s’installer au final après 4 jours de festival, on a pas envie que ça se termine. George Ezra n’a pu être présent et a donc été remplacé par le groupe caennais Elecampane : trois anciens membres du groupe Concrete Knives.

Django Django ont assuré leur set sous le soleil de 18h. A vrai dire je n’ai pas bien compris pourquoi la programmation a placé le groupe à cette heure-ci, Timber Timbre et leurs riffs folk auraient été parfaits à cet horaire, mais ce n’est que mon humble avis.

A 19h, la foule est déjà en place pour écouter Asaf Avidan. Une découverte pour certains. « Merci à tous d’être venu voir mon concert, c’est difficile de jouer dans un festival car les gens ne sont pas venus seulement pour vous voir et il faut réussir à tous vous conquérir. Merci encore. » Merci à toi Asaf.

Étienne Daho, Benjamin Clémentine s’enchaînent mais j’ai l’impression que les gens trépignent à l’idée de voir Lenny Kravitz. Quand vient son tour près de 20 000 personnes ont les yeux rivés vers la scène à écouter ses morceaux Jazz-Rock. Cet homme charismatique qui est face à nous en met plein la vue, sa gentillesse nous laisse tous unanimes. Même si certaines personnes étaient un peu déçus. « 2h de concert, 1h de solo et de présentation des membres, 6 chansons…oki. » Mais son rapport au public est vraiment ce que l’on retient le plus. Très proche de la foule, il a même fait monter un jeune fan de 8 ans sur scène pour l’enlacer et le remercier. Merci Lenny, c’était parfait pour clôturer 3 jours + un before. Sur ce John, à l’année prochaine.

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Indécence

Beauregard, de l’autre côté des barrières, c’est aussi un espace VIP rempli de personnes charmantes et désirant faire la fête et profiter des concerts demeurer sur les transats mis à leur disposition pendant tout le week-end et regarder les artistes sur des écrans (pour les plus concernés). Bien évidemment, nous ne pouvions pas passer à côté de cet autre aspect, méconnu, du festival. C’est ainsi, qu’armés de notre carte de presse nous sommes allés couvrir les différentes dégustations et animations proposées par les partenaires de l’événement. Loin de nous l’idée de se moquer de ces artifices, nous avons dressé un palmarès très sérieux de ce qui a pu nous être proposé. Le journalisme d’investigation, c’est aussi un aspect de Maze.

Nous aurions aimé tout apprécier dans cette diversité de mets, de boissons alcoolisées ou d’activités proposées, malheureusement il y a toujours des déçus. Ne soyez pas vexés, ce n’est pas contre vous, mais on n’a pas vraiment décollé de notre transat. Chaque jour, le groupe Heineken proposait des dégustations de leur nouvelle gamme Pelforth Radler Citron et Pamplemousse Rose, alors déjà il faut aimer le pamplemousse, mais quand on ajoute ça à une bière aromatisée à l’extrême, dénuée de tout sens commun, dénuée du goût-même de la sainte bière, c’est proche du crime. Autant dire que Pulco Citronnade n’avait rien à envier à ce breuvage, bien que brassé naturellement avec des zestes. Avis aux amateurs, mais rien ne vaudra une bière avec une rondelle de citron – ou – pourquoi pas – un Twist. C’est un peu déçus mais toujours motivés que nous avons persisté dans notre enquête pour partir à la rencontre des vignerons Plaimont, des gascons venus à Beauregard pour nous faire découvrir leurs appellations telles que le Madiran, un vin “rare et contrasté” ou le Pacherenc du Vic-Bilh, un blanc moelleux et très frais. La dégustation s’est faite dans le sérieux le plus total, il faut respecter ce savoir-faire. Pour accompagner la dégustation de ces crus d’exception, un ostréiculteur de la Manche, Christian de Longcamp, nous a fait redécouvrir dans un cadre un peu inhabituel le bonheur de goûter à ces merveilleux mollusques. A côté, les rillettes et tapas de la mer de l’atelier du poissonnier n’avaient rien à lui envier. C’est là qu’intervient l’équipe Pernod-Ricard qui nous a fait essayer leur nouvelle gamme de Whisky Ballantine’s Brazil et le fameux 51, d’abord en mode bain de bouche avec le 51 Glacial puis plus doux avec le 51 Rosé.

Pour se remettre en condition avant d’attaquer de nouveaux concerts de nouvelles dégustations, nous avons été invités à découvrir le golf, sur un green spécialement installé dans l’espace VIP du festival. Après avoir chacun à notre tour massacré cette discipline, nous sommes repartis en quête de découvertes. C’est là que la bière de l’Archange Saint-Michel, spécialement brassée comme une bière d’abbaye mais avec une levure de bière blanche est venue à notre rencontre pour notre plus grand plaisir. Ses notes sucrées et très fraîches nous ont permis de reprendre des forces. Afin de continuer sur notre lancée, nous avons également opté – Normandie oblige – pour une dégustation de cocktails à base de calvados avec l’IDAC puis, de cidre breton et normand avec Loïc Raison et Écusson, très clairement notre meilleure expérience.

Bien que l’abus d’alcool soit dangereux pour la santé, les partenaires du festival ont permis aux VIP de se mettre en d’excellentes dispositions pour assister aux concerts, sans avoir besoin de Pom’Potes, Camelbak, ou de sachets de pain de mie évidés. Certains goûtent peu ce type de privilèges accordés à certains, de toute façon, sans alcool, la fête est plus folle.[/su_note]

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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