MUSIQUE

Garorock 2015 en questions

En quoi Garorock est différent des autres festivals ? Pourquoi avez-vous l’impression de voir toujours les mêmes groupes sur les affiches ornant les postes électriques de votre bled l’été venu ? La sorcellerie est-elle impliquée ? Pourquoi le mot « rock » est présent dans 80 % des noms des festivals français ? Comment ça se passe quand A$AP Rocky est en live et y a que trois péquenots pour l’applaudir à cause d’une sombre histoire de bracelets ? L’éco-gobelet : pour ou contre ? Qui ne sera jamais le bienvenu au festival ? Qui est subventionné ? Qui tire les ficelles ? Qui fait ses lacets ? La diversité culturelle est-elle en voie de disparition dans l’hexagone ? Cet article ne répondra pas à toutes ces questions que vous ne vous posez pas.

Pour les nuls (vous) : le Garorock, jeu de mot oscillant entre Garonne et Rock, voire même gare au rock. Subtil. Vous l’aurez compris, je me suis rendu en Aquitaine pour vous, chers lecteurs et plus précisément à Marmande, charmante bourgade de dix huit mille quatre cents cinquante huit habitants, où il fait bon vivre. Surtout entre le 26 et 28 juin 2015. 80 000 festivaliers, 3 jours de concerts, programmation de dingue, plus de 35°C à l’ombre selon Météo France. Tout à l’air okay. Alors let’s go to Marmande pour des interviews exclusives #MazeMagazine #Garorock #Bracelets
Je pars de Rennes ultra motivé avec des gens qui servent d’amis pour pouvoir hocher la tête sur du A$ap Rocky, l’une des têtes d’affiche du festival qui passait en début de soirée. Après 5h de trajet (sans clim –merci la Golf GT qui nous lâche au dernier moment-), j’appelle maman pour lui dire que je suis bien arrivé. En nous dirigeant vers les cris, nous sommes rapidement engloutis par une queue compacte de quelques milliers de festivaliers en rogne sous un soleil de plomb. En rogne car oui, le festival a à peine débuté qu’il y a déjà des petits soucis techniques. Il faut savoir que Garorock est le premier festival français à mettre en place un système de bracelets électroniques pour éviter des queues interminables. Et c’est exactement l’inverse qui se produit. Petit bug sur l’ensemble du système du festival, même en VIP. Après quasiment 2 heures d’attente, nous voici pile à l’heure pour le départ d’A$AP Rocky. Génial. Bravo la technique. Super. Je me dirige vers l’espace presse pour des interviews mais l’appel de l’alcool en a « apparemment » décidé autrement pour certains. Pendant ce temps mes amis se consolent comme ils peuvent en écoutant Christine and the Queens (on cherche toujours la Queen dans l’histoire) mais comme nous, elle n’est pas/plus dans le délire. Dommage. On se retrouve donc et on décide de passer en mode « underground ». Garorock a trois scènes où passent les têtes d’affiches et un petit espace appelé Garoclub où jouent tous les « unknown artist ». On entre littéralement dans une autre dimension. Le Garoclub est réellement le lieu de prédilection de tous les petits mecs branchés, et nénettes swagguées, où se côtoient allègrement petits camés du ghetto (sport/chic évidemment) et lookbook vivant du 16e. Mais cette symbiose entre individus fonctionne à vrai dire plutôt bien. Les festivaliers semblent être là pour le son et non pour se reluquer ou taper selfie à tout va. Les disc-jockeys assurent et le public joue le jeu. Anecdote croustillante du reporter en herbe que je suis (et quand je dis herbe…) : petite panne de courant d’une trentaine de secondes pendant un drop. L’ingénierie de Garorock qui continue de nous faire des pieds de nez alors qu’on avait « presque » oublié l’incident des bracelets à ce moment là… On continue la fête avec Die Antwoord, Infected, Elisa et Elsa. Les deux dernières rencontrées un peu plus tôt. Toujours pas de news de l’équipe presse. La soirée se termine bien mieux qu’elle n’avait commencé. On lance la tente. Deux secondes après on dort dedans.

Le lendemain ça commence fort. Après le réveil de quatorze heures, les 80 000 festivaliers se retrouvent dans l’unique Mcdo de Marmande. Puis flânerie jusqu’à la reprise des festivités. 18h. Les bracelets marchent impec’ et la soirée débute avec Salut C’est Cool : bonjour, merci, oui c’était cool. Après on enchaîne les artistes comme des perles. Je crois que l’équipe presse ne s’est pas remise des événements de la veille. Du coup j’ai pas d’interviews exclusives comme promis, désolé les gars. Deuxième anecdote : Pssstt, je crois que Brodinski faisait du playback pour son set. Mais ça reste entre nous hein ? Puis on finit la soirée vers trois heures (du matin) avec un set endiablé de Dj Pone du groupe Birdy Nam Nam. Une soirée géniale mais un peu trop courte. Deux secondes étaient bien trop longues pour qu’on utilise la tente. On a tous dormi dans la voiture. Puis cinq heures de trajet. Arrivés chez nous, on s’est promis de remettre ça l’année prochaine.

Conclusion : je croise les doigts pour une mise à jour des bracelets électroniques. Et peut-être une aussi pour l’organisation presse de Garo. Sinon les festivaliers étaient aussi géniaux que les artistes qui ont su délivrer quelque chose à la fois de très travaillé, professionnel tout en restant proche du public déchaîné que nous étions. Le seul regret que l’on pourrait avoir est peut-être leur ligne artistique, incompréhensible car très (trop ?) hétérogène. Il y en avait pour tous les goûts quoi. Néanmoins, si j’ai un festival à vous conseiller c’est bien celui-ci.

You may also like

More in MUSIQUE