ARTMUSIQUE

« Bowie Is » : rétrospective d’un artiste intemporel

Après avoir rencontré un grand succès à Londres en 2013, l’exposition « Bowie Is » s’est invitée à la Philarmonie de Paris du 03 mars au 31 mai pour mieux repartir vers l’Australie et les Pays-Bas.  Créée par le Victoria and Albert Museum, la première rétrospective sur David Bowie a bénéficié d’un accès jusqu’ici inédit à des images d’archives, des extraits de concerts, des costumes originaux, des manuscrits, des maquettes de scénographie : de quoi ravir les fans de la première heure et ceux qui voulaient découvrir un peu plus ce monstre de la musique.

1_Striped_bodysuit_for_Aladdin_Sane_tour_1973_Design_by_Kansai_Yamamoto_Photograph_by_Masayoshi_Sukita__Sukita_The_David_Bowie_Archive_2012[1]Design par Yamamoto
© Sukita / The David Bowie Archive

« Bowie Is » retrace la carrière de l’artiste de ses débuts difficiles à son dernier album The Next Day. Une pièce est même consacrée à la carrière cinématographique de Bowie : on peut y observer des affiches, des morceaux de costumes et même regarder des extraits de films. Chaque recoin de l’exposition recèle de trésors d’archives sur ses collaborations musicales (Klaus Naomi, Queen, Mick Jagger…) et artistiques (Alexander McQueen, Kansai Yamamoto…), ses influences et la démarche artistique qui entoure chacun de ses albums. On ne peut que rester bouche bée devant la beauté, l’extravagance et la créativité des costumes de scène, expression même d’une fibre artistique assez incroyable ainsi que d’un intérêt pour la mode et toutes les formes d’art.

11_DavidBowie_SukitaDavid Bowie, 1973.
Photographie de Masayoshi Sukita © Sukita / The David Bowie Archive

Ce qui est appréciable dans cette exposition est son caractère polymorphe : c’est grâce à la multiplicité des supports que l’on parvient un peu mieux à comprendre et suivre le lien qui unit chaque personnage, de Ziggy Stardust en passant par Aladdin Sane jusqu’au Thin White Duke, qu’a endossé David Bowie. Cette rétrospective met également en lumière la facilité avec laquelle Bowie à travers les années se meut entre les genres, musicaux et sexuels (notamment à l’époque du mouvement musical Glam Rock), et à quel point sa musique est visionnaire. Elle rencontre peu de limites. L’exposition édulcore pourtant peu, notamment la plongée de l’artiste dans la drogue jusqu’à son voyage salvateur à Berlin avec un Iggy Pop, aussi assez mal en point à l’époque. Se promener à travers ces pièces qui retracent la vie artistique hors normes de David Bowie offre de belles émotions devant ces petits morceaux de personnalité. Un vrai coup de cœur !

Étudiante àSciences Po Lille.

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