SOCIÉTÉ

Les 400 vues de Paris

Des étudiants se mobilisent et montent un beau projet de photographie à Paris, qui réunira en juin des jeunes photographes de toute l’Europe. Projet ambitieux, mais qui verra le jour surtout grâce à leur détermination. Rencontre.

Ils seront vingt, en juin, à se réunir pour photographier Paris. Vingt jeunes venus de Roumanie, de de Turquie, d’Egypte, de Slovaquie, etc… Hors de question évidement de faire des clichés de touristes. Les vingt photographes auront chacun un arrondissement à écumer et à prendre sous tous ses angles. Avec l’aide d’un fixeur, habitué du quartier, le photographe devra faire redécouvrir le quartier à ses habitants.

Redécouvrir Paris donc, quand on est blasés de la capitale et du métro, boulot, dodo. Redécouvrir Paris aussi, son territoire, les rues dans lesquelles on passe et qu’on ne regarde pas, les gens que l’on croise et que l’on identifie pas. Il y a dans ce beau projet une envergure sociologique. Une envergure politique aussi puisque l’on réunit des jeunes étrangers, qui ne se connaissent pas, mais qui vont vivre ensemble une expérience. Cela permettra d’abolir les frontières et de briser les préjugés, de faire des rencontres des amitiés et des photos des souvenirs. C’est la découverte d’une ville, de ses habitants, mais c’est surtout la découverte de l’autre, l’échange.

L’engagement associatif

Pour mettre en place ce projet, il a fallu se battre. Et c’est tout le travail de Laurène et Clémence, bénévole dans l’association Ap2i. Laurène est co-présidente de l’association depuis décembre. Après une prépa B/L, elle est entrée à la fac pour sa licence. Elle s’est alors engagée dans plusieurs projets et c’est chez Ap2i qu’elle a découvert l’importance de l’engagement associatif. « C’est peu reconnu, mais c’est tellement plus valorisant » précise t-elle. Clémence a aussi fait une prépa, à Poitiers, puis elle s’est engagée dans l’association et elle coordonne désormais le projet des 400 vues.

Toutes les deux parlent de cette expérience comme une formation incroyable. L’engagement associatif c’est l’occasion d’apprendre en autodidacte avec l’aide des bénévoles. C’est l’investissement, important, mais motivé et sincère parce qu’on est touché par son projet. Et cela n’a pas de prix quand on veut le réaliser. Pour en arriver là, elles ont trimé avec l’asso. Les trente pages de dossiers à faire, refaire et refaire encore pour obtenir des subventions, l’organisation du moindre détail, l’énorme travail en amont puis la coordination du projet lorsque le jour J arrive. Investissement lourd à porter mais dont on peut être si fier lorsque le projet se concrétise. Après un échec l’année dernière, le projet aura bel et bien lieu cette année. Douze jours en juin, puis de nombreuses expositions des photographies.

Alors on vous invite à suivre le projet, les évènements annexes, parce qu’il est sincère, parce qu’il est touchant. Et que finalement, quand on entend de parts et d’autres des critiques parfois malsaines de l’Europe, il est important de montrer le sentiment des jeunes sur le sujet, de montrer l’appartenance et la culture commune, de montrer qu’au delà des frontières et des diversités, les jeunes peuvent s’unir dans un même objectif.

Annonce : l’asso recherche des parisiens qui accepteraient de faire visiter leur quartier le temps d’une demi journée ou deux, une équipe de tournage (vidéo, lumière, son) pour faire le making off de la résidence qui sera diffusé sur la station Europe et des possibles stagiaires en communication.

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