CINÉMA

Cannes 2015 : Je suis un soldat – Téléfilm sans mordant

Henri parle à Sandrine comme à un chien. Et là c’est le comble : Henri élève -ou plutôt achète et revend-, des chiens. Sandrine est le petit soldat d’Henri : il donne des ordres, elle exécute. En dehors des corvées bien sales où il s’agit littéralement de laver la merde, elle est confrontée aussi au comportement de son oncle, à son absence totale d’éthique par rapport aux animaux. La situation est intéressante, faut-il encore que ce soit écrit, pensé et mis en scène.

Il ne suffit pas, pour faire du cinéma, de savoir alterner un plan rapproché épaule et un plan d’ensemble. Il ne suffit pas, pour faire du cinéma, de donner des dialogues à des acteurs et de les capter. Le cinéma ce n’est pas seulement représenter pour raconter – les téléfilms le font très bien-, c’est mettre en scène, capter et monter pour raconter. Il faut de l’intention, de la passion voire du désir pour ce(ux) qu’on filme.

Le cinéaste n’a pas de passion pour Henri, la seule nuance qu’il donne à son personnage, dans un plan où le grand méchant loup pleure, le rend tout simplement ridicule. Le cinéaste n’a pas non plus d’Amour pour ses scènes ; l’impression d’être devant une mauvaise pub Danone est douloureuse. Impossible d’avoir de l’Amour pour ce film, difficile d’en avoir de l’amitié. Et encore, le voir depuis le côté de la salle a dû biaiser mon jugement, heureusement peut-être.

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