CINÉMA

Promenez-vous au ciné, dans un univers enchanté

Into the Woods est le Disney annuel, celui qui fait passer un bon moment entre amis ou en famille. Cela ne changera pas le cinéma, mais on n’y va pas pour ça ! C’est un bon mashup des contes de Noël, assez fin et réussi.

« I wish », voilà le refrain incessant que vous aurez en tête en sortant de la salle. Dans cette joyeuse cacophonie d’airs et de paroles, vous retiendrez probablement ce doux murmure qu’entonne Cendrillon, puis un boulanger, sa femme, un enfant, sa mère, bref, presque tout le village, lors d’une scène d’ouverture interminable. 14 minutes et quelques secondes, autant dire que c’est un challenge. C’est long, ça casse un peu les oreilles à la longue, mais ça plante le décor. Une fois que cela est passé, vous découvrez émerveillé un univers à la Disney. Le Disney annuel, c’est comma la bière du samedi soir avec ses amis, un petit plaisir. Ca ne mange pas de pain, mais ça fait du bien.

La compagnie a innové cette année. Son film est un fourre-tout de tous les contes pour enfant, qui va de Cendrillon à Jack en passant par le Petit Chaperon rouge et Raiponce. Mais ce n’est pas tellement un film pour enfant. Il revisite les histoires qui nous faisaient rêver pour nous montrer leurs sous-textes. Et surtout, il s’amuse des clichés. Le Prince Charmant est devenu totalement ringard, il crie la douleur de son amour du haut d’une cascade en enlevant à moitié sa chemise et en recoiffant ses cheveux. Il perd de sa virilité, de son charme, de son aura. C’est presque gênant au départ, mais tellement surprenant qu’on se laisse emporter et on s’en amuse. Idem pour Cendrillon, qui fuit son prince, chaque soir, en dévalant les escaliers, plutôt que de l’attendre comme une fleur. Et c’est un petit délice que de voir Disney se moquer des clichés que la compagnie a créés. Rob Marshall évite habilement le remake. On assiste par exemple pas à pas à une nouvelle création de robe de bal, il réinvente les contes. C’est ça qui est bon.

Alors pendant deux heures, on s’amuse, on rigole, on fredonne, on s’angoisse un peu et puis on respire à nouveau normalement. Pendant deux heures on observe ce casting au diapason, qui s’en donne à cœur joie. N’y allez pas pour  Johnny Depp, il joue dix minutes à tout casser. Mais si vous voulez admirer une bonne prestation de Chris Pine, courrez au cinéma. C’est étonnant à dire, mais c’est vrai. La délicieuse Emily Blunt contrebalance avec la fade Anna Kendrick et Meryl Streep est merveilleuse, comme toujours. De là à la nominer pour un Oscar…

Into The Woods est un joyeux moment de cinéma, le genre de film qui vous fait du bien. Un film sans prétention, qui se moque de lui-même et qui surprend. Ça ne sera pas aussi culte que La Belle et la Bête, pas aussi insupportable que La Reine des Neiges (Libérééééééée, délivrééééééééée… passons) mais ça trottera en vous pendant quelques jours.

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