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L’idéal de beauté féminin, toujours d’actualité ?

On nous a aimées rondes, on nous a aimées avec du ventre, mais aussi avec des cuisses volumineuses ou avec des bras potelés. On nous a aimées androgynes, sans poitrine. Mais qui est ce  « nous » ? Et bien c’est nous, les Femmes. Longtemps traitées comme de simples objets, nous avons peu à peu, depuis le début du 20ème siècle, trouvé notre place dans la société. Et maintenant, le corps idéal c’est quoi ?

Tout d’abord, faisons un petit retour rapide sur l’évolution de l’idéal de beauté féminin.

Que ce soit à la Préhistoire ou durant le Moyen Âge, les courbes généreuses sont très appréciées, car elles sont souvent synonyme de fertilité. L’Antiquité fait exception à la règle : la Vénus de Milo qui incarne l’idéal de l’époque est fine et ferme. Plus les siècles passent, plus les exigences sont nombreuses : au 17ème et 18ème siècles, le teint doit être laiteux, la taille fine, la poitrine généreuse et les bras potelés. Les femmes s’enferment dans des corsets, d’abord en bois puis en tissu afin d’atteindre cet idéal. Le 19ème siècle est, lui, marqué par deux idéaux : celui de la bourgeoise et celui de la belle fragile, deux brunes, au teint translucide. Pas de différence ? Si, la première doit être bien en chair, la deuxième doit paraître malade. Le 20ème siècle marque un véritable tournant, qui va malgré tout s’opérer en douceur : en 1900, la beauté passe avant tout par une toilette, des bijoux et une coiffure sophistiqués. C’est en 1920 que les choses vont véritablement changer : les années folles célèbrent la silhouette androgyne, la coupe à la garçonne. Les premiers congés payés, en 1936 sont aussi synonyme de changement : être bronzée est enfin bien vu. C’est même une preuve que l’on est en bonne santé. Passé ce cap-là, l’idéal féminin va osciller entre ode à la minceur, voire à la maigreur, avec Twiggy dans les années 1960 et Kate Moss en 2000, et hymne aux courbes généreuses avec Marilyn Monroe dans les années 1950 et Monica Bellucci durant les années 1990.

C’est bien beau tout ça me direz vous ! On a compris que les canons de beauté ont beaucoup évolué au fil des siècles ! Mais maintenant, c’est comment ?

Si l’on interrogeait quelqu’un au hasard dans la rue, il vous dirait assurément que les belles filles sont fines, ont une belle poitrine et des jolies petites fesses. Bon, grosso modo, il faut comprendre que si vous n’êtes pas un ange de Victoria’s Secret, vous êtes hors catégorie. Mais en y regardant de près je dirais que cette personne se trompe, ou du moins que son discours n’est plus d’actualité. Il y a, si je puis dire, deux profils : la femme « objet » et la femme qui s’assume.

Les « muses » du premier courant sont les actuelles stars de la chanson : certaines ont des courbes avantageuses et des corps musclés, d’autres sont filiformes. Ce qui les rassemble c’est l’usage qu’elles font de leurs corps. Si je vous dis Nicky Minaj, Kim Kardashian ou encore Miley Cyrus, vous voyez de quoi je parle, non ? Les deux premières sont celles qui ont remis les fesses généreuses à la mode : Nicky Minaj avec son fameux twerk et Kim Kardashian en posant littéralement « cul nu » en couverture du magazine Paper. Miley Cyrus n’est quant à elle pas en reste, puisqu’elle fait maintenant la moitié de ses apparitions en « maillot de bain ». Elles font toutes les trois, sans forcément en avoir conscience, une apologie du corps féminin. Malheureusement, ce n’est pas un éloge dans le bon sens du terme : ce dernier est offert aux regards de tous, faisant de lui un objet. Par leur comportement, elles se réduisent à l’image d’une « femme objet », image contre laquelle nous avons lutté durant de nombreuses années.

Mais alors qui sont les femmes du deuxième courant, celles qui s’assument ? Ce sont des femmes qui ont toujours existé mais qui ne sont jamais réellement montrées, car brimées par la société et « l’idéal » qu’elle leur imposait. Maintenant que les mentalités ont évolué, ces femmes peuvent enfin dire qu’elles aiment leurs corps tels qu’ils sont : imparfaits. Le projet Herself. est le plus bel exemple et la plus belle incarnation de ce mouvement grandissant.

Alors oui, les canons de beauté ont évolué au cours des siècles et les mentalités vis à vis de ce fameux idéal aussi. Mais le véritable changement, il se produira quand le monde aura compris qu’il n’y a pas un idéal mais des idéaux. Chaque femme, chaque homme, a le sien. Et vous, c’est quoi votre idéal à vous ?

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