Originaire de l’Orne, le quintet Bow Low évolue dans le sillage de Caen où réside une pétillante et étonnante scène musicale (tout en restant Aiglons). Penchons-nous sur leur nouvel EP.
Depuis sa formation en 2007, le groupe a avancé dévoilant tour à tour un premier album, Rockeletricband, en 2008, un EP What ? en 2011 marquant un changement dans l’esthétique du groupe, puis en 2013 30W 10W, un second album particulièrement salué par la critique. En parallèle, les lauréats de l’édition 2012 des Inrocks Labs perfectionnent leur prestation scénique en jouant en 2013 avec l’orchestre symphonique d’Hérouville St Clair à l’occasion des 20 ans de la salle de musiques actuelles du Big Band Café à Caen, mais aussi en écumant les grands festivals comme les Trans Musicales en 2012 et le Printemps de Bourges, les Papillons de Nuit, les Artzimuté, Beauregard ou encore Musilac en 2013.
Cette formation bas-normande a dévoilé en ce début d’année son nouvel EP Happy Hunting Undergrounds, enregistré en juin dernier au Studio Télémaque à Caen, au côté de Nicolas Brusq (Granville, Kim Novak…), sorti chez Because Editions et annonçant la sortie de leur troisième album en mai prochain. Le groupe définit lui-même ce nouvel EP comme “moins produit et plus instinctif”. Pour l’anecdote, ils ont d’ailleurs rencontré Antoine (à la basse) et Cyril (à la batterie) quinze jours avant d’entrer en studio, ce qui a eu pour conséquence directe de renforcer le côté rythmique de ce nouvel EP. Comme sur ses précédents albums, le groupe joue au-delà des frontières musicales puisant aussi bien dans le rock des Doors ou la New wave que dans l’esthétique des bandes originales de film à la Ennio Morricone. A coup de rock suvitaminé, débridé et euphorique, ils nous offrent une nouvelle fois un cocktail d’énergie, d’ivresse et d’arrangements racés, réalisé avec instinct et spontanéité.
L’EP s’amorce avec l’éponyme Happy Hunting Undergrounds porté par une rythmique tribale et grisante. L’univers du clip réalisé par David Vallet exploite d’ailleurs très bien l’atmosphère presque sectaire et chamanique de ce morceau et des choeurs mêlés à un spoken word détonant mené par la voix du gourou magnétique, Nicolas Camus. Cette ambiance pesante et charmeuse est agrémentée de touches psychédéliques offertes par des claviers et une basse sulfureuse.
A la croisée de l’art du théâtre traditionnel japonais et de l’univers rock singulier de nos bas-normands, Kabuki Dance se déploie sur un rythme nippon-groovy pigmenté de guitares saillantes. Cette fougueuse mélodie rock du Soleil Levant devient progressivement entêtante, offrant une dramaturgie épique et piquante.
Mêlant une inaffection sauvage rock à des sonorités hawaïennes, Artemis joue avec nos sens, nous faisant goûter tour à tour la douceur des rayons du soleil et l’âpreté tranchante des guitares, entre nervosité et élégance. Flirtant avec le surf rock, ce morceau est l’occasion d’incorporer avec éclat une mélodie spontanée au cabotage de guitares nerveuses et élégantes. L’EP se clôt avec douceur sur Beelzebub, petit bijou pop dopé aux Whou-whou, nous invitant à nous resservir une bonne dose de Bow Low. Sauvage et libre, ce nouvel EP “inspiré du Vaudou, de la Jungle, des Tristes Tropiques, des Doors, de Jack Kerouac et de Brian de Palma” esquisse un prochain et troisième album soigné.