Au coeur de la pétillante scène musicale caennaise, le quintette My Summer Bee s’était fait connaître avec son titre “Figurine”, à la mélodie acidulée et accrocheuse. D’une pop légère et d’une insouciance sucrée, les bas-normands sont passés à des sonorités moins estivales pour nous plonger récemment dans des bois brumeux et glacés, avec leur nouveau clip “Lover, Lover”, extrait de leur futur EP qui verra le jour au printemps 2015. En attendant ce nouveau bijou, c’est à l’occasion de la 36ème édition des Transmusicales que Nicolas Doré et Sébastien Barbey-Salibur, membres de My Summer Bee, ont accepté de répondre à nos questions.
Comment a émergé le projet My Summer Bee ?
Quand on a commencé My Summer Bee, l’idée première était de garder une trame très pop, mais en y apportant une dimension électro. En fait, après avoir joué dans diverses formations, on avait envie de se lancer dans quelque chose de nouveau pour nous, de jouer sur des samplers et de nous amuser avec de vieux synthés. Rapidement est venue l’idée du duo avec Joy [Lion], que nous connaissions déjà, et qui était enthousiasmée par le projet. Après, il a fallu du temps pour affiner les idées, trouver notre voie, puis Vincent [L’Homme] et Julien [Romanet] nous ont rejoint à la batterie et à la basse pour donner davantage d’énergie au live : My Summer Bee était né.
Qu’est-ce que vous a apporté le fait de travailler avec Florent Livet (producteur de Bloc Party) pour la sortie de votre premier EP ?
Florent a été une rencontre décisive pour nous. Un de nos amis, Darius Broobecker, lui avez envoyé nos morceaux un peu au bluff, pour savoir ce qu’il en pensait. Il a accroché et a très rapidement émis l’idée d’une collaboration. Il a tout de suite compris le son que nous cherchions. Avec My Summer Bee, notre manière de travailler est assez empirique. On triture les sons jusqu’à obtenir ce qui nous plaît : on a toujours eu ce petit côté bricoleur sonique. En réalisant nos morceaux, Florent a formidablement réussi à les rendre dynamiques et amples tout en conservant cette touche légère et ludique.
Votre premier EP était plutôt teinté d’électro-pop sucrée. Dans votre nouveau clip “Lover Lover”, on perçoit un certain tournant dans votre style musical, plus froid. Cela annonce-t-il un changement de couleurs pour votre prochain EP ?
Nous avons toujours joué sur les deux tableaux, mais il est vrai que sur notre premier EP, les morceaux choisis étaient parmi les plus légers, ou en tout cas les plus pop. Avec ce nouveau single, c’est une autre de nos dimensions que nous dévoilons à ceux qui ne nous ont jamais vu en live. Nous ne percevons pas trop un côté sombre, et à notre sens, la trame de nos morceaux n’est jamais ni froide, ni dramatique. Ceci dit, en grand fan de LCD Soundsystem, on aime cette approche dansante et un peu club, ce côté New-Yorkais. Et sur notre prochain EP, à n’en pas douter, ces deux aspects de notre musique seront présents.
Où puisez-vous vos influences ?
On écoute très peu de new wave [Rire]… Sinon LCD Soundsystem, comme nous venons de l’évoquer, est une influence très importante pour nous, comme tout ce qui sort chez DFA records. Mais nous écoutons aussi pas mal de soul, aussi bien celle des grands noms des années 60 et 70, que les artistes plus contemporains comme The Child of Lov ou Jungle, et plus particulièrement tout le mouvement neo soul qui explose actuellement en Angleterre. Pas mal de pop aussi, des groupes comme Metronomy, Hot Chip ou encore Baxter Dury. Et pourquoi pas un petit Jackson Five de temps en temps !
Quels sont vos projets pour la suite (EP, albums, se consolider sur scène …) ?
Notre prochain EP sortira au printemps 2015. Durant les semaines à venir, nous allons consacrer la plus grande partie de notre temps à écrire de nouveaux morceaux, pour ensuite les produire avec Florent Livet. Si la scène est très importante pour nous, l’écriture l’est tout autant. Il y a quelque chose de la magique dans le fait de réussir à créer une mélodie, un groove ou plus généralement, une ambiance qui nous plaise.
Quel est votre point de vue sur le dynamisme de la scène musicale caennaise ?
Ce dynamisme est en partie dû à celui du Cargö, la salle de musiques actuelles de Caen. C’est grâce au travail de tout “l’équipage” que les groupes Caennais ont pu avoir une telle exposition. Ils ont aussi permis à de nombreux musiciens de se rencontrer, de créer des passerelles. Ce qui est impressionnant à Caen, c’est la profusion de groupes dans des styles très différents. Il y a bien sûr l’electro (Superpoze, Fakear…) et la pop (Concrete Knife, Granville…), mais aussi d’excellents groupes de folk, de cold wave, de world, de hip hop… C’est un vivier extraordinaire. D’ailleurs, à ce sujet, si vous ne connaissez pas encore, on vous encourage à aller découvrir Gandi Lake le jeudi aux Transmusicales.
Qu’est-ce que cela vous fait de jouer aux Transmusicales ?
C’est un festival dont la programmation est toujours très excitante. A chaque édition, Jean-Louis Brossard et toute son équipe mettent sous les projecteurs des nouveautés qu’eux-seuls savent dénicher, alors forcement nous sommes très flattés, presque intimidés. On sait d’ores et déjà qu’on va se faire plaisir sur scène et partager notre musique avec un public qui pour la plupart nous découvrira. On est plus qu’impatients de vivre ce concert.
Vos coups de cœur dans la programmation des Transmusicales ?
Très curieux de voir Clarens sur scène et, dans un autre registre, Money For Rope pour l’énergie surf.