CINÉMA

Serena, ou comment gâcher un film

Entre casting brillant et post-production désastreuse, Serena fait partie de ces films du milieu, qui sortent sans qu’on n’en sache trop rien (sorti le 12 novembre en France et fin février 2015 aux USA par manque de distributeur) mais qui peuvent parfois surprendre. Parfois.

© collider.com

Serena est une adaptation du roman du même nom de Ron Rash par Suzanne Bier. On vous laisse ici son propos : « À la fin des années 20, George et Serena Pemberton, jeunes mariés, s’installent dans les montagnes de Caroline du Nord, où ils sont décidés à faire fortune dans l’industrie du bois. Dans cette nature sauvage, Serena se montre rapidement l’égale de n’importe quel homme et règne d’une main de fer avec son mari sur leur empire.  Leur succès, leur bonheur, s’envolent lorsque Serena apprend qu’elle ne peut avoir d’enfant et se perd dans une colère vengeresse contre le fils illégitime de George… ». C’était vraiment prometteur. Mais voilà, l’argument raconte en fait les trois quarts du film, et si on veut voir de la colère, de la folie, il faudra attendre 1h30. 1h30 terriblement ennuyeuse. Tout est romancé de façon grandiloquente et excessive. Le manque d’émotion et la froideur (ne parlons même pas de leurs scènes de sexe inutiles) voire la platitude du film n’aide pas non plus.

Et alors que le film aurait pu devenir super intéressant avec la folie du personnage de Serena, celle-ci ne commence à avoir ses envies de meurtre que 20 minutes avant la fin.  Alors certes, l’installation de la magnifique histoire des Pemberton nous ferait encore plus apprécier le déclin, Serena ayant une très forte personnalité et influente au sein de l’entreprise de bois, mais quand elle mange tout le film… Il aurait fallu peut être une fin plus longue, car là Serena nous donne la sensation d’une possible grande fresque terminée en un coup de rasoir. Bref, le montage est assez raté, l’histoire en prend un coup.

Heureusement quand même que le casting sauve les meubles ! Dans le rôle des Pemberton, on retrouve Bradley Cooper et Jennifer Lawrence, leur troisième collaboration après Happiness Therapy et American Bluff (qui ont valu une nomination et un Oscar pour JLaw… ce n’est pas avec Serena qu’elle y retournera). Fidèle à son talent, Jennifer Lawrence est parfaite dans ce rôle assez mystérieux de Serena. Elle nous retransmet très bien la froideur et l’esprit manipulateur de son personnage, tout en montrant sa colère de façon très juste à la fin. Quant à Bradley Cooper, il n’est pas mauvais non plus… Mais il n’aide pas à combler le vide émotionnel du film.

La capture des paysages aussi, ainsi que de l’ambiance de l’époque, sont réussis. Et pourtant, on s’ennuie quand même… Au final, Serena avait un très fort potentiel mais la réalisation et le montage  du film l’on rendu complètement à côté de plaque. Dommage.

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