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Rock en Seine 2014 : Voyage Cosmique

Décollage immédiat à Rock en Seine cette année. Le festival parisien qui se déroule au parc de Saint Cloud n’a une fois de plus pas déçu. Dans un univers spatial et cosmique, les concerts se sont enchaînés sans se ressembler. Petit coup d’œil aux perles de cette année.

Comme annoncé dans l’article précédent sur le festival, la variété des genres était au rendez vous cette année, une fois de plus. La pluie a également pointé son nez, tout autant que les festivaliers, heureux de patauger dans la boue ou de sauter dans la poussière. Le verre officiel de l’édition de cette année valait comme toujours le coup. Les conditions idéales pour un festival réussi.

Par souci de simplicité, et parce que le don d’ubiquité ne m’est pas encore acquis, ce compte rendu ne prendra en compte que certains des artistes présents cette année. La liste complète de ceux-ci ainsi que des captations vidéo des concerts est disponible.

Jour 1

Pour ouvrir l’édition de cette année, Cage The Elephant s’est vu promu à la grande scène. Les anglais, de retour a rock en seine, deux ans après leur première apparition, ont ouvert le festival avec l’énergie qui les caractérise si bien.  L’annulation de Volbeat à la dernière seconde a laissé la place à Kitty, Daisy and Lewis, groupe de blues s’il en est. Trois membres d’une même famille au talent musical incontestable, qui a délivré une performance riche en envolées à l’harmonica et accords de trompette dansants.
Gary Clark Junior s’en est ensuite donné à cœur joie, entraînant aussi bien fans du groupe et néophytes. Une ouverture de festival dédiée au blues semble-t-il.


Les Crystal Fighters ont délivré un spectacle auquel peu de gens auraient été capables de résister. En ponctuant leurs titres de passages dansants, leur prestation sur l’une des plus petites scènes de Rock en Seine (la scène de l’industrie) suivait la tendance donnée par les groupes précédents.
Premier point d’orgue de la journée, les Hives et leur style incomparable. Avec leur grain de folie bien à eux, ils ont su faire vibrer le public de la grande scène.


Les Arctic Monkeys, stoïques comme toujours, étaient solides, bien qu’un peu mornes, un manque de fantaisie qu’on pourrait parfois leur reprocher.


La surprise du jour provient de la scène Pression Live, où Royal Blood, duo anglais de basse et batterie, a vidé ce qu’il restait de l’énergie des festivaliers avec leurs riffs et rythmes dévastateurs. La sortie de leur album quelques jours après la fin du festival a bien appuyé ce succès : les voilà maintenant en tête des charts anglais, avec l’album le plus vendu depuis trois ans.

Jour 2

Cette deuxième journée s’annonçait lente à démarrer, pour finir en explosion d’énergie, avec Prodigy.

Junip et leur univers très doux a entamé cette journée, de quoi profiter des quelques rayons de soleil. À leur suite, une des surprises de cette année, Saint Paul and The Broken Bones. Le groupe, venant tout droit d’Alabama, et son chanteur a la voix tonitruante, a déchiré le silence naissant sur la colline de Saint Cloud. Entre blues et gospel, cris et solos de guitare, un spectacle poignant pour leur première grande scène en France. L’émotion se lisait sur le visage des membres du groupe, qui ont tout donné dans ce qui aurait pu être leur unique occasion de faire leurs preuves. Espérons que ce ne sera pas la dernière fois que l’on entendra parler d’eux.
Thee Oh Sees, groupe de noise rock, n’a pas failli à sa réputation. Leur son crade et saturé a fait vibrer les fans du genre. Ceux qui ne connaissaient pas avant vous diront sûrement que c’était trop brouillon, mais eux était bien fidèles à eux même.
La grande scène a ensuite accueilli le fils de John Lennon, Sean, et son groupe, The Ghost of a Sabertooth Tiger. C’est probablement ce à quoi aurait ressemblé les Beatles s’ils existaient aujourd’hui, une touche de Led Zeppelin en plus. Avec un son très marqué par l’influence certaine de son père, Sean Lennon s’est imposé comme l’un des artistes phares de cette édition.
Une heure plus tard, sur la même scène, c’est Portishead qui a enchanté Rock en Seine avec son trip hop hypnotique. Derrière eux étaient projetés animations et oscilloscopes, plongeant le public dans cette transe si étrange que certains grands groupes finissent par procurer. Malgré une fin de concert peut être un peu trop délirante, les anglais ont assuré le show. Vous pouvez retrouver l’article dédié à ce concert par ICI !
En fin de journée, les Prodigy ont déversé leur feu dans le public de la grande scène, à coups de batterie furieuse, cris déchaînés et rythmes de drum’n’bass. Petit bémol cependant : il était parfois difficile de distinguer les mélodies (pas toujours très élaborées je vous l’accorde), qui étaient noyées sous les cris des chanteurs, pas forcément justes tout au fil du concert. Une journée crescendo de laquelle personne n’aurait pu rentrer intact.

Jour 3

Après l’ouragan Prodigy, cette dernière journée s’est ouverte avec les Blood Red Shoes, duo anglais à la pêche indéniable. Pas besoin de basse pour emporter le public de Rock en Seine. Pour les suivre, Airbourne et leur folie. Vous pouvez retrouver mon entretien avec leur guitariste, David Roads par ici ! (lien hypertexte). Pendant le concert, Joe, le chanteur, s’est évertué à nous surprendre : après s’être fracassé trois canettes de bière sur le crâne, il a décidé de faire un tour dans le public sur les épaule de l’un des roadies, tout en faisant un solo endiablé. Une journée normale pour lui, probablement.
Warpaint et ses quatre filles ont pris la suite des australiens déjantés. Une douceur bienvenue après un tel ouragan. Un concert à passer allongé dans l’herbe, la tête dans les nuages, à profiter de la chaleur des derniers rayons de soleil de la journée.
Le dilemme de l’édition de cette année, c’était le choix entre Selah Sue et Brody Dalle, la femme de Josh Homme, qu’on voyait plus tard sur scène avec les Queens of the Stone Age. J’ai choisi le punk de Brody Dalle, et fidèle au genre, c’était une bourrasque puissante, mais peut être un peu trop brouillon. Je choisirai mieux la prochaine fois.
Arrive enfin l’alien de cette année. Pour une édition spatiale, quoi de plus normal que d’y trouver un extraterrestre de la musique ? Tinariwen mélange le blues et la musique africaine tribale. Habillés traditionnellement sur scène, ils ont su rassembler la foule, et sont passés d’applaudissements timides à un une ovation du public, conquis par leur originalité.
En clôture du festival, clou du spectacle, les Queens of the Stone Age. Josh Homme et sa bande ont à leur tour enflammé la colline de Saint Cloud, à coups de riffs bien acides, lancinants et bien énervés. La traditionnelle Song for the Dead a servi de rideau de fin, catalyseur de toute l’énergie des festivaliers, qui, après trois jours de musique, ont su honorer l’effort des rois du Stoner.

Dans l’ensemble, le cru de cette année était à la hauteur des précédentes. Il faut dire que le niveau n’a cessé d’augmenter et il devient de plus en plus difficile de se surpasser. Alors qu’après le festival vient toujours ce moment de déprime, le retour au travail et la fin des vacances, c’est aussi l’occasion de profiter des découvertes faites pendant le festival.

Mes conseils :

Portishead (trip hop)
Saint Paul and the Broken Bones (blues/soul/gospel)
Royal Blood (rock/grunge)
Junip (rock doux)
Ghost of a Sabertooth Tiger (rock)
Gary Clark junior (blues)
The Hives (rock)
Blood Red Shoes (rock)
Tinariwen (blues malien)
Qotsa (si vous ne connaissez pas déjà) (stoner)

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