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Défi relevé pour la 6eme édition de Beauregard !

C’est un nouveau record pour le festival Beauregard qui a franchi le seuil des 80 000 entrées pour leur dernière édition qui s’est déroulée les 3, 4, 5 et 6 juillet à Hérouville-Saint-Clair (basse Normandie). Ce festival en plein essor s’est déroulé entre pluie et soleil normand, et a transporté les festivaliers grâce à ses têtes d’affiches diverses, touchant de nombreux publics.

Jeudi 3 Juillet

Voilà c’est le jour J, le before tant attendu du festival de Beauregard. C’est avec des yeux pétillants que les convois exceptionnels de festivaliers viennent voir Stromae sur scène : enfants, ados, adultes et Senior, 24000 personnes attendent le talentueux belge sur la grande scène du festival. C’est à 21h30 qu’il apparaît et c’est parti pour 2h de concert à la hauteur de sa réputation sous une chaleur normande presque anormale, du jamais connu ! Formidable. Alors on danse, Humain à l’eau ou encore Quand c’est ?, Stromae fait vibrer son publique avec une scénographie très travaillée, un spectacle presque théâtral avec des changements de décors et de costumes à la hauteur de nos attentes, du début à la fin, à en donner des frissons malgré la chaleur. « Ça fait plaisir de venir en Normandie, dans un si beau cadre » ; souriant, proche de son publique, Stromae n’oublie pas de remercier longuement toute son équipe, et de nous remercier nous, public.

Vendredi 4 juillet

Les festivaliers ont fait face à un dilemme cornélien : regarder le match de l’équipe de France ou aller au concert de London Grammar… Le choix fut hard pour certains mais pour nous la question ne s’est pas posée : Ce qu’on attend, c’est Blondie !

Et c’est avec la voix paisible et magnifique de London Grammar qu’une longue série de concerts va s’enchaîner, car après le groupe Britannique, c’est un retour aux sources avec Blondie qui défoulera le publique nostalgique des années 80 à coup de Call Me et de Heart of glass ainsi que les nombreux autres succès de ce groupe incontournable des 80’s. Le groupe ayant pris de l’âge, on appréhendait leur prestation, mais c’est avec surprise que nous avons découvert la fraîcheur de ce groupe sur scène. « Ça fait tellement plaisir de revenir en France après autant de temps ! ».
Sur la scène B, c’est un saut de 10 ans et un changement de rythme : nous voilà prêts à danser une dernière fois le MIA avec IAM pour leur tournée d’adieu. Puis c’est vers la scène A que les festivaliers se déplacent pour aller profiter du show exceptionnel d’1h30 de Shaka Ponk ; une performance que les festivaliers savourent à chaque seconde que ce soit visuellement que musicalement. Nous : impressionnés par leur prestation scénique incomparable de celle d’il y a deux ans, aussi à Beauregard.

Puis retour à la scène B pour assister au concert de Kavinsky, qui hélas n’était pas du même niveau que ces prédécesseurs de la scène A. Des litres de pluie et un petit coup de Nightcall et nous voilà de retour sur la scène A face au jeune binôme britannique Disclosure, où les festivaliers se déhanchent sur leur tube You and Me et White noice. Ces deux frères de 19 et 22 ans étaient très attendus du jeune publique tout juste bachelier et ont su clôturer le festival vers trois heures du matin.
C’était la fête au château d’Hérouville-Saint-Clair, et c’est avec impatience qu’on attend le lendemain pour continuer ces 4 jours de fête, on n’en est qu’à la moitié !

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Shaka Ponk, par Charline Valenchon ©

Samedi 5 juillet

Après deux jours presque complets, il reste encore deux jours de festival. Le concert le plus attendu de la journée semble être celui de Portishead. « On a hâte de voir ce que ça donne, c’est un groupe culte tout de même ! » nous a confié un festivalier attendant de pied ferme son groupe favori. Mais d’abord, place aux découvertes avec les groupes Samba de la muerte, Be quiet, Zone libre extended et We have band ! Cette scène de jeunes a ouvert le festival avec énormément de fraîcheur avant de laisser place au groupe d’américains Foster The People. Ce groupe de BG entame le début de soirée avec leurs chansons pop, faisant chanter le public avec Pumped up kicks. C’est au tour d‘Angus et Julia Stone de jouer pour nous, avant Vanessa Paradis. Sa nouvelle coupe de cheveux et ses chansons ont fait danser le publique amateur de chanson française ; elle était accompagnée de Benjamin Biolay sur scène, un habitué du festival ayant joué l’année dernière pour la 5eme édition.
Au tour de Portishead de faire son show.«  Époustouflant », « magnifique, j’ai cru pleurer » ont été les réactions les plus prononcées par les festivaliers. Beth Gibbons a ému le public, chantant avec une grande concentration, les yeux fermés. Le public était unanime sur leur prestation, et comme l’expliquent les organisateurs, « leur prestation était à la hauteur de nos attentes, c’était la tête d’affiche du festival ».

Ensuite, le groupe Fauve était très attendu par les festivalières en délire ! HAUT LES CŒURS HAUT LES CŒURS ! Malgré leur fidèle « NIQUE SA MÈRE LE BLIZZARD », le vent était froid et la pluie n’a cessé de tomber. Des sacs poubelle en guise de capes, les courageux festivaliers sont restés pour voir le collectif FAUVE. « Ce soir, c’est un peu notre stade de France, merci la Normandie, on vous aime ».

Et pour finir, c’est par sa beauté physique et scénique que nous finissons sur une note électro avec Gesaffelstein. Le beau DJ lyonnais nous en a mis plein la vue, sa musique minimaliste, ses jeux de lumières… si vous avez l’occasion de le voir, courez-y !

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Foster The People, Solène Lautridou ©

Dimanche 6 juillet

Le dimanche, la fatigue a commencé à se faire sentir. Après 4 jours intensifs, il fallait de la volonté pour tenir encore debout dans la fosse face aux prestations des artistes. Pour nous, la journée a commencé avec Yodelice. Cet artiste français a fait l’unanimité face au public grâce à sa pêche et a su faire revenir quelques rayons de soleil qui ont persisté jusqu’à la fin de la journée.
On parlait de fatigue, et c’est avec la musique envoûtante et lyrique que nos oreilles ont pu se reposer avec la musique d’Agnès Obel, on était tous ravis ! Ensuite, vient le tour de BRETON, un groupe de jeunes, de nous faire voyager en Bretagne… Non en vrai il s’agit d’un groupe anglais très créatif. Ce collectif de cinq artistes fait non seulement de la musique mais aussi du cinéma et des livres. Vient le tour de Damon Albarn. Que dire, les festivaliers le disent eux-même : “C’était énorme, lui, ses chansons, son orchestre présent sur scène, j’ai adoré”. Ayant entamé sa carrière solo, Damon Albarn a d’abord joué dans les groupes Gorillaz et Blur, et a su nous faire profiter de tout son savoir-faire et nous achever à coup de “Clint Eastwood“, ce qui était très inattendu.
L’avant dernier concert pour finir les 4 jours était celui de John Butler Trio, une bonne découverte pour nous de ce groupe sur scène. Très énergique il a joué au coucher du soleil tout son répertoire pour le grand bonheur du public.

Et pour finir, le groupe mythique très attendu du public venu majoritairement ce dimanche pour les voir : les Pixies ! Presque deux heures de concert, 15’000 personnes et de nombreux tubes, les Pixies ont joué leurs chansons sans transition, une sorte de show sans pause, impossible de reprendre son souffle. Les fans venus en masse, la foule a chanté en cœur le morceau “Where is my mind” et “Monkey’s gone to heaven”, en plus de découvrir les morceaux de leur dernier album.

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The Pixies, Solène Lautridou ©

On dit oui à la 6ème édition du festival de Beauregard avec une programmation variée attirant de nombreux publics : on voit l’envie des programmateurs de ne pas se limiter dans des choix artistiques. L’organisation était parfaite et le site très propre. C’était aussi l’occasion pour le festival de donner son avis sur le cas des intermittents du spectacle en diffusant des vidéos de soutiens avant quelque concerts, comme par exemple avant celui de Fauve  ; «  ça a permis de maintenir la pression » expliquent les organisateurs. «  Si nous avons l’occasion de refaire 4 jours de festival, on ne s’en privera pas ! » Alors à l’année prochaine, pendant 4 jours ?

Interview de Cats on trees

“La musique pour nous, c’est un vrai rêve d’enfant. On a commencé très tôt, je jouais déjà du piano très tôt étant enfant. On savait que la musique allait faire partie de notre vie, mais on ne savait pas encore comment.”

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Les artistes qui nous plaisent sont ceux qui ont une certaine authenticité. Je fais en plus de la musique, de la peinture ; cela m’inspire tout comme les films que je regarde. Tout ce qui nous entoure nous nourrit. On prend du recul sur ce qui nous entoure et on l’exprime.

Comment composez-vous ?

Pendant la période des festivals, on a moins de temps pour composer en musique. Il nous arrive de composer des morceaux pendant les balances, des mélodies nous viennent en tête. On a très vite commencé par la scène et c’est cette contrainte qui nous a fait progresser. On n’a pas peur de se mettre à nu. Ce n’est pas parce que notre musique est fragile qu’elle est moins bien.

Vous avez repris la chanson Mad World de Gary Jules (à l’origine composée par le groupe Tears for Fears) pendant votre concert, pourquoi ce choix, qu’est-ce qui vous touche dans cette chanson ?

Cette chanson de Gary Jules nous touche beaucoup. On a ressenti le besoin de se l’approprier et de la jouer sur scène. Cette chanson est en cohérence avec notre musique, avec qui on est.

CATS ON TREES, le 4 juillet en début d’après-midi

 

Courte entrevue avec IAM

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis les années 90, votre commencement ?

Nous nous remettons en permanence en question, c’est ça qui fait évoluer notre musique. Notre ambiance est plus engagée maintenant, nous faisons un gros travail d’équipe. Nos sources d’inspirations restent toujours variées, ça peut-être la télé réalité tout comme la politique, ou même nous-mêmes.

Qu’est-ce que la musique pour vous ?

La musique pour nous c’est quelque chose de très éclectique. Ce qu’on aime est certes très éclectique mais aussi très radical. J’ai par exemple écouté de la musique thaï pendant le trajet Caen / Paris pour venir ici, je ne comprenais rien aux paroles mais j’ai ressenti toute l’émotion. Pour moi la musique, c’est avant tout l’émotion.

C’est très pressés que les membres d’IAM ont du repartir, sans pouvoir accorder plus de temps aux questions.

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