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Les années folles ou la libération du corps

En 1918, le monde sort d’une guerre mondiale dévastatrice. Durant celle-ci, les femmes ont remplacé les hommes, à la ville comme à la campagne, dans les usines et les bureaux. Cette première émancipation leur a donné le goût de la liberté, alors quoi de plus naturel que la mode s’adapte à ce nouveau mode de vie ?

L’émergence d’un nouveau courant au sortir de la guerre

Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet, Gabrielle Chanel, Paul Poiret ou encore Charles Pollen, le fondateur de la Redoute, tous ces hommes et femmes ont été les piliers de ce courant.

Mais quelles ont été ses influences ? Eh bien, elles furent nombreuses. Tout d’abord, les influences architecturales : les robes sont parsemées de motifs géométriques qui les structurent. L’art Déco (et le mouvement cubiste) a aussi sa place dans cette liste. En effet, l’Art Déco a beaucoup inspiré les créateurs de bijoux pour les pendants d’oreilles, les bijoux-tableaux et les bijoux-sculptures. La mode a aussi des influences historiques : les réticules très en vogue à cette période l’étaient aussi au 18e siècle sous le directoire. Enfin, les dernières influences majeures de cette période sont les influences exotiques, l’Orient étant une source d’inspiration majeure pour ce courant de mode. On retrouve dans les habits traditionnels japonais et chinois les lignes verticales et angulaires tant aimées des créateurs, tandis que le graphisme des hiéroglyphes a inspiré beaucoup d’accessoires. Les parements de fourrures typiquement russes se retrouvent comme bordures sur les ourlets des robes, et les soieries et broderies asiatiques habillent robes du soir et manteaux.

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Droits Réservés

Les années folles sont un vaste sujet en matière de mode et il y aurait beaucoup de choses à en dire. Je vais donc vous présenter les grandes lignes de l’esprit de ce courant en omettant l’émergence du sportswear ainsi que la mode kinétique.

Abordons maintenant le vêtement en lui-même : la ligne devient tubulaire après une décennie favorisant la « ligne tonneau ». Cette silhouette androgyne repose sur l’adoption de certains attributs masculins : le buste des femmes est remodelé pour ne pas dire aplati, la ligne de la taille s’abaisse au niveau des hanches ou encore l’adoption du pantalon dans certaines occasions particulières comme la pratique du sport. Pour la première fois depuis l’Antiquité, le corps se dénude.

À partir de 1919, exit les corsets, les corps de baleine ! Avec leur émancipation, les femmes gagnent des vêtements adaptés à leur nouveau statut. Les robes chemises ont la côte : ce sont des robes taillées d’une seule pièce dont la ligne de la taille est basse, très pratiques. Les coquettes raffolent aussi d’ensembles qui sont très simples à mettre comme à enlever. Enfin, une même tenue peut s’adapter à plusieurs moments de la journée en l’accessoirisant selon les circonstances. La coiffure de mode est la coupe à la garçonne et c’est une nouvelle libération pour les femmes car celle-ci ne nécessite pas de savants coiffages.

 

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Jordan and Daisy/Style.com

 

La naissance de deux musts : la maille et la petite robe noire

Gabrielle Chanel commercialise en 1926 la petite robe qui à l’époque permet aux femmes de garder la même tenue toute la journée, faisant juste varier les accessoires. Cette fameuse petite robe noire est maintenant un must et est considérée comme un modèle à part entière que toutes les femmes se doivent d’avoir dans leur garde-robe.

À cette époque, on assiste à la naissance d’un autre must : la maille. Chanel lance en 1916 ses ensembles en maille sans se douter du succès que cela aura et en 1922 Charles Pollet fonde La Redoute où la maille est prépondérante. C’est aujourd’hui l’une des matières les plus portées et pour cause les créateurs font tout pour nous rendre addict à cette tendance. Depuis les années 50, Missoni et Sonia Rykel ne cessent de revisiter les Années folles avec leurs créations en maille. Le japonais Issey Miyake nous a livré à son tour sa vision propre de la maille avec l’invention de A-Poc.

Aujourd’hui encore les créateurs présentent des vêtements qui semblent tout droit sortis des années 20 et le film The Great Gatsby, sorti l’année dernière, est aussi un parfait exemple de la mode durant cette époque. Cette période ne cessera jamais d’inspirer et de faire rêver : le conte de fées continue.

 

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