SOCIÉTÉ

Cursus bi-disciplinaire : Bonne ou mauvaise idée ?

En pleine période d’Admission Post-Bac, il est parfois difficile de faire ses choix. Le choix des matières en fac, ou alors les révisions de concours sont les soucis permanents d’un élève de Terminale. Cependant, certains élèves sont attirés par plusieurs matières et il est dur d’en choisir une parmi plusieurs. C’est ainsi que, depuis quelques années, nous voyons apparaître en Université, des cursus bi-disciplinaires. Ils peuvent être de deux catégories différentes.

La double licence 

Le premier genre est une double licence, c’est à dire que l’élève effectue deux licences en une. A l’image de certaines bi-licences de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, l’étudiant accumule tous les cours des deux matières. Par exemple, la double licence Droit-Histoire en partenariat avec Panthéon Assas donne à l’élève toutes les heures de cours de droit de Panthéon Sorbonne et toutes les heures de cours d’Histoire de Panthéon Assas. Au bout des trois années de licence, l’élève se voit récompenser d’un diplôme d’histoire de Panthéon Assas et un diplôme de droit de Panthéon Sorbonne. Cette option permet une ouverture plus large vers les débouchés et une palette complète du programme et des connaissances des deux matières. Cependant, il y a des avantages et des inconvénients. Premièrement, en avantage, l’obtention de deux licences au lieu d’une seule rend l’élève “deux fois plus diplômé”. En outre, les débouchés seront plus larges. Mais, secondement, la double licence possède quelques inconvénients. Tout d’abord, il faut savoir gérer les deux matières dans une même semaine. Qui dit deux matières dit forcément deux fois plus d’heures de cours et deux fois plus de travail personnel. De plus, il faudra valser entre les deux universités pour être présent aux cours. L’élève peut alors vite être débordé. Bien sûr, ce cursus, pour les élèves ayant un esprit d’organisation et de travail rigoureux, est bénéfique pour la suite.

En prenant pour exemple Paris I Panthéon Sorbonne, les bi-licences peuvent tous nous concerner en fonction de nos choix et de nos goûts. L’Université propose des bi-licences Droit-Histoire de l’Art, Droit-gestion, Droit-économie, Droit-Sciences Politiques, Droit-Hébreu, Histoire-Histoire de l’Art, Droit-Géographie ou encore Philosophie-Lettres. Viennent s’ajouter Économie-Géographie, Histoire-Géographie, Histoire-Économie ou Philosophie-Sciences Politiques. Il y alors autant de choix que de possibilité de liaison de matières.

La licence bi-disciplinaire 

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Malgré un nom très proche de la bi-licence, la licence bi-disciplinaire possède une organisation différente. Tout d’abord, contrairement à la double licence, il n’y a qu’une seule licence délivrée, même si celle-ci possède un grade supérieur à une licence normale. En effet, la licence bi-disciplinaire conjugue les cours fondamentaux de deux matières en une licence. Contrairement à la double licence, elle ne possède pas tous les cours d’une matière, ni tous les cours de l’autre. Elle ne possède que les cours les plus importants des deux matières. Néanmoins, il est vrai que peu de cours sont exclus et il en reste un emploi du temps assez chargé, mais très intéressant. Un étudiant en droit-histoire à l’Université d’Orléans parle de la licence bi-disciplinaire.

Interview

Maze : Bonjour, alors racontez-nous votre parcours ?

Valentin : Je m’appelle Valentin, j’ai 18 ans et je suis en licence bi-disciplinaire droit-histoire, après être sorti d’un baccalauréat ES mention bien.

Maze : En quoi consiste votre licence spéciale et quel est son programme ? 

Valentin : La licence consiste à lier les cours les plus importants des deux matières, ici le droit et l’histoire. Elle nous permet de voir un aperçu des deux thèmes et d’acquérir une base plus grande et plus solide qu’une “simple licence”. Il est vrai que le programme est assez chargé. En moyenne, une licence normale compte entre 15 et 20 heures de cours par semaine. Notre promotion Droit-Histoire compte entre 25 et 30 heures, et bien sûr le même temps de travail personnel.
Concernant les matières, je peux vous donner l’exemple du premier semestre que j’ai fini il y a quelques semaines. Nous avions comme cours Introduction au droit, Droit Constitutionnel, Sciences Politiques, Droit des personnes, Approche de l’Histoire moderne et Histoire Antique. Nous n’avions pas les matières subsidiaires et sans TD des licences droit et histoire. Par exemple, nous n’avons pas eu Géographie ou Introduction à l’économie et à la gestion.

Maze : Quelle a été votre motivation à choisir cette licence ? 

Valentin : J’ai eu principalement deux motivations. Tout d’abord, je voyais que le marché du travail était de plus en plus exigeant alors j’ai voulu étudier quelque chose qui sortait de l’ordinaire et qui me démarquait des autres étudiants. Puis, je dois avouer que j’ai eu du mal à choisir ce que je voulais sur Post-Bac. J’ai échoué aux concours Sciences-Po alors j’ai reçu un coup de massue. Puis je me suis relevé et je ne regrette pas du tout mon choix. Après quelques recherches sur Internet, je me suis rendu compte que les cours rendus dans la licence Droit-Histoire se rapprochaient très sérieusement des cours faits à Sciences-Po.

Maze : Est-il difficile de lier les deux matières ? N’est-ce pas une quantité importante de travail par rapport aux autres licences ? 

Valentin : Au début, il est difficile non pas de lier les deux matières mais de s’y retrouver. Il est vrai qu’on nous lâche en Fac avec deux matières à lier. Il faut marcher à travers le campus pour relier la faculté de droit et la faculté d’histoire. Heureusement qu’elles sont à 10 min à pied chacune. Ensuite, concernant le travail, on nous dit tout le temps qu’il faut compter le même temps de travail personnel que d’heures de cours. La plupart des étudiants en réalité, travaillent à la Bibliothèque Universitaire lorsqu’il y a des trous entre les cours. Ensuite, lorsque nous rentrons chez nous le soir, je pense que, si tout le monde fait comme moi, je consacre entre 3 et 4 heures par soir à travailler du lundi au vendredi. Je sais que c’est très précis car je commence à travailler lorsque ma chaudière se met à claquer, c’est à dire à 21h08. C’est mon alarme pour me dire “Au travail ! ” (Rire)

Maze : J’ai entendu dire qu’il y avait une spécialisation dès la deuxième année dans ce genre de licence ? 

Valentin : Oui, en tout cas à Orléans. En effet, dès la deuxième année de licence, nous choisissons entre soit le parcours droit, soit le parcours histoire. C’est à dire que l’on doit choisir entre une majeure droit et une mineure histoire ou alors une majeure histoire et une mineure droit. Tout dépend de nos goûts, de nos réussites, et de nos ambitions professionnelles. Finalement, nous sommes environ 75 au début de la Licence 1, mais nous avons quasiment tous des emplois du temps différents en fonction des spécialités que nous choisissons donc elle est vraiment une licence unique.

Maze : Nous allons vous poser une dernière question assez directe mais importante : Savez-vous les réelles chances de réussite pour les étudiants ? 

Valentin : Je dois avouer que c’est une licence très complexe et le moindre faux pas ou retard nous pénalise pour le reste du semestre. Nous venons d’avoir les résultats de notre premier semestre et le taux de réussite ne dépasse pas 20 %. Bien sûr, certains se sont réorientés vers le droit ou l’histoire n’arrivant pas à concilier les deux matières, mais si l’étudiant a de la rigueur et possède une bonne qualité de travail, ça devrait passer crème.

Enfin, concernant les débouchés, ils sont assez élargis puisqu’au bout de nos trois ans de licence, nous avons porte ouverte à tous les masters de droit et à tous les masters d’histoire. De plus, les cours que nous avons appris permettent une plus grande réussite aux concours des Instituts d’études politiques. En clair, la licence possède un avantage très clair sur les autres licences.

Vous l’aurez compris, que vous choisissiez la double licence ou la licence bi-disciplinaire, les résultats n’en sont que positifs.

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Rédacteur et Correcteur chez Maze Magazine, également fondateur et rédacteur en chef du site web d'actualité lecontinu.fr Étudiant en droit, il réalise également son premier court-métrage pour le Nikon Film Festival et est scénariste sur des projets en développement.

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