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Interview – Disco Anti Napoleon aux Trans …

Disco Anti Napoleon (DAN) est un jeune groupe nantais produisant une new wave teintée de psychédélisme et dopée par beaucoup d’influences variées et vintages, tout en sonnant actuel. Passés cette année par le Printemps de Bourges et membres du label Futur Records, ils étaient programmés le 6 décembre aux Rencontres Trans Musicales. Une rencontre cool au cours de laquelle on ne leur a même pas demandé pourquoi ils avaient choisi ce nom musico-historique.

Maze : Comment vous-vous présenteriez à des jeunes d’entre 15 et 25 ans qui ne vous connaîtraient pas ?

Tristan : Genre comment on se vends quoi ? (rires) Ouais, nous ça nous parle ton magazine parce qu’on a une association à Nantes dans laquelle on fait des clips, des événements, on a aussi un blog dans lequel on parle de musique internationale. On est dans un esprit délire, on a essayé de faire une factory à notre échelle pour un peu se faire un nom et de cela est né le groupe. On s’est rencontrés dans des concerts où on allait souvent chacun de son côté mais on se retrouvait dans les mêmes alors on s’est dit “faudrait peut-être qu’on commence à discuter”. C’est cette espèce de vocation d’avoir un message plus ou mois universel, notre association c’est pareil, de 17 à 23 ans. DAN c’est de la musique qui ne se prends pas la tête, on transmets une sorte de message, nos paroles parlent d’apocalypse, un truc où des personnes de notre âge se retrouvent dans l’espérance, ça marche par rapport à plein de choses, tu regardes le zapping tu flippes, mais nous ça nous touche pas, on essaie de faire quelque chose avec la force du collectif. On essaie de faire un truc rock/psyché, un peu pop quand même, actuel mais qui puise dans des choses plus anciennes. On est 4, Jordan est chanteur et guitariste, Renaud est batteur, moi je fais de la basse et je chante sur une chanson, Thomas qui fait du synthétiseur n’est pas là mais est super important. Faire un groupe à 4 c’est plus compliqué qu’être avec une meuf à deux, c’est quatre fois plus compliqué, le problème c’est qu’il y a quatre fois plus de couilles et c’est un enfer, c’est ce qui nous tiens dans le truc, faire de la musique putain ça nous fait du bien, personne n’est remplaçable.

Comment vous est venue cette idée de tout ce mélange d’influences ?

Tristan : Le mélange des influences se passe du fait qu’on compose tout en improvisation, on se lâche, il y a une espèce de merdier qui se passe et on se comprends. On compose ensemble, ensuite on structure et on essaie d’en parler, d’envisager les choses, plus aller dans le creux du truc, dans le détail, et de garder notre naïveté. On ne sort pas du conservatoire, on a tous un peu appris notre instrument en écoutant des sons, on continue quand même à bosser pour transmettre aux gens.

Votre label Futur Records, a un rôle assez important dans la scène nantaise, il a sorti une compilation, produit plusieurs albums, c’est important pour vous ?

En fait justement, tu vois par rapport à ce qu’on disait sur l’échange, autour de nous on se rend des putains de service et quand on fait des clips on le fait pour Pégase, mon frangin, j’ai fait un clip pour lui, et il nous a fait une musique pour DAN, on a des potes de Minitel Rose qui ont été pris dans Futur, c’est la base, ils ont fait un premier EP auto-produit et de là ils ont voulu mettre un nom : Futur. C’était l’espérance de faire un label, de conduire le truc. Moi j’ai dit à mon frère : “Je t’ai fait un clip, 200 000 vues ça défonce, par contre mec en contre partie tu nous fait un album, tu l’enregistres”. Il voulait faire un studio, mais il pouvait pas encore donc du coup on s’est fait ça DIY (Do It Yourself, NDLR), on va dans le studio du père d’un pote, on va à Pornic chez mon daron choper des synthétiseurs à droite à gauche, on l’a fait et c’est cool, le truc est dans la boîte et sort en Mai. Maintenant Futur a été signé chez une sorte de filiale de Sony, dans un délire indé du coup on commence à avoir un budget pour le mixage, la production, la promotion, on peut bosser avec les personnes qu’on veut. Le label est sous licence et donc on va pouvoir faire des choses avec Pégase et le truc va prendre de l’ampleur.

Vous avez fait le Printemps de Bourges, au-delà de la fierté d’avoir été repéré, comment ça s’est passé ?

Tristan : Alors déjà pour nous c’était l’occasion de faire une résidence qu’on faite au Stéréolux par le biais de Trampolino, une association qui nous suit et nous a permis de faire cette résidence. L’expérience du Printemps de Bourges, on réalise pas.

Renaud : Le live était pas terrible quand même.

Tristan : Ouais, il n’y avait que des pros. Brossard (programmateur des Trans Musicales, NDLR), était là, il a kiffé le concert. On a pas vraiment … c’était assez particulier, à Bourges il y a une sorte de scission entre les trucs un peu indé, découverte, et à côté le truc tout public qui fait un peu peur, dans le supermarché du festival, je suis allé voir C2C parce qu’on avait accès, c’est des Nantais j’aime pas à donf leur musique mais ça m’a parlé à l’époque d’Hocus Pocus. Ca m’a fait un peu bader de voir 3000 gamines de 14 ans, c’est la fête foraine, mais par contre on a pas pu avoir nos pass pour voir le soir d’après Melody’s Echo Chamber, il y avait un délire de distance qui était chelou. Par contre aux Trans l’accueil est mortel, il y a des têtes d’affiches comme Stromae, on en pense ce qu’on en veut, on s’en branle, mais voilà c’est un label indé, de découverte, ça fait du bien et on a accès à trois jours, on va se marrer.

Vous allez aller voir plein de trucs ?

Tristan : Je t’avouerais que j’ai trouvé qu’il y avait des années où la programmation était plus “fournie”, mais j’ai trop hâte de voir les Jacuzzi Boys, Jordan est hyper désolé de pas voir le Vasco mais on enchaîne les interviews. Renaud va veiller tard pour voir Boston Bun. On va bien profiter du festoche.

On sent dans vos clips un côté très nature, un peu hippie par moments. Qu’est-ce que vous voulez montrer derrière ça, votre amour pour la nature, l’alcool, la drogue, le sexe ? Ou juste la jeunesse, une sorte de frénésie un peu psychédélique ?

Tristan : Un peu les deux, tu parles du clip de Blue Lawn je pense, que j’ai réalisé de A à Z avec le soutien de potes, et pareil j’ai laissé énormément d’improvisation. J’ai vraiment voulu reconstruire les paroles de Jordan, une espèce de truc où on peut pas déconner, c’est super compliqué de retranscrire de la musique par de la vidéo et ouais, c’est des choses qui nous parlent la nature, ouais on .. enfin j’aime fumer de la weed genre c’est cool, j’aime pas me déchirer la gueule mais me balader dans la nature avec de la weed ouais, les jeunes ça me parle mais les vieux aussi, on a envie de s’ouvrir aux gens, partager des choses et penser au bonheur.

[youtube http://youtu.be/nh_pCq1uNXY]

Jordan : Ouais, j’ai bien aimé quand t’as parlé de la frénésie de la jeunesse, c’est ça.

Tristan : Et donc voilà, des fois on est paumés et on a envie de mettre un kaléidoscope devant tout cet amas d’informations pour s’envoler et faire le brassage de … de la vie quoi ! (rires) Excuse-moi j’ai fumé un oinj. J’aime m’amuser avec les codes aussi, avec un autre groupe on a pris des torches et on a cramé une bagnole qui était déjà cramée, et voilà on s’en fout on joue avec les codes et pour autant on a envie d’être sincère mais c’est important de s’ouvrir et pas être excessif.

On retrouve chez vous une esthétique, un côté très mélancolique, vous appartenez au collectif Incredible Kids, du coup vous avez quand-même une identité qui se crée du coup est-ce que vous allez continuer à travailler par EP ou vous allez sortir un album ?

Tristan : On va sortir quelques EP (Jordan : un !), des reprises, des versions chelou et on va sortir un album. Ça fait un moment qu’on l’a dans notre chair, on va le sortir c’est hyper bien mais voilà on est dans une vocation de faire des covers, de produire tu vois, on a envie de faire des petits trucs, faire des trucs avec des artistes. Ça va être bien. Je suis aux Beaux-Arts et on va envie de faire des trucs comme ça.

Vos coups de cœur musicaux en ce moment ?

Jordan : Moi j’écoute encore beaucoup Animal Collective, après j’aime bien les trucs un peu moins récents. Des trucs un peu revival.

Tristan : Moi en ce moment j’écoute Chris Coen, qui est sur capture track, gros disque de papa et je vais sans doute produire avec mon reuf Pégase un truc pour mon daron tu vois, qui nous a bien aidé tout au long de notre vie. Chris Coen ça me parle quand je l’entends faire de la folk. Après Deer Hunter je suis méga fan et je resterai fan à vie.

Renaud : Boston Bun, qui jouent sur le festival, ça tombe super bien.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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