SOCIÉTÉ

Les énergies renouvelables : une solution envisageable dans un futur proche ?

Le nucléaire, le charbon, le pétrole ou le gaz sont des sources d’énergie à la fois non-renouvelables et problématiques pour l’environnement, tendant à justifier la nécessité d’une transition énergétique. Toutefois, compte tenu de leurs besoins énergétiques et de leur mode de consommation, il serait impossible pour la quasi-totalité des pays industrialisés d’envisager une production énergétique issue uniquement des énergies renouvelables. Seuls les pays à fort potentiel hydroélectrique font exception à la règle tandis que le reste des pays est contraint de se reposer sur les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon), qui couvrent à ce jour 85 % de la consommation mondiale d’énergie, et sur le nucléaire. En effet, les énergies renouvelables ne représentent que 13 % de la consommation mondiale d’énergie bien que cette part ne cesse de croître. Malgré tout, les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) montrent que les énergies fossiles restent prépondérantes et que les nouvelles énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie, …) restent elles très marginales (4 % à l’horizon 2035).

Screen Shot 2013-09-29 at 18.58.42

Répartition des demandes énergétiques, projection de 2008 à 2035

La contrainte principale qui ressort le plus souvent dans les médias, c’est le coût encore trop élevé des énergies renouvelables. Dans les conditions de marché actuelles, les énergies renouvelables le plus souvent ne sont pas compétitives face aux énergies fossiles, même si l’augmentation du prix de ces dernières créé un effet ricochet positif sur le prix des premières. Bien que le progrès technologique et scientifique permette la diminution de ce coût, le budget de recherche consacré au renouvelable reste très faible.

Cependant, à la contrainte du prix s’ajoutent d’autres contraintes physiques et fonctionnelles qui contribuent à limiter l’expansion du renouvelable dans la part du mix énergétique mondial. La première des contraintes concerne l’intermittence de la production, en particulier pour les énergies éolienne et solaire photovoltaïque qui ont besoin de vent et de soleil afin de générer une production. Cependant, la demande en énergie, elle, est constante et a besoin d’une production en ruban (c’est-à-dire stable), ce qui pose un problème de compatibilité qui semble difficile à résoudre en l’absence de solutions de stockage peu coûteuses et efficaces.

Les énergies renouvelables manquent également de flexibilité. L’impossibilité de moduler leur production (augmenter ou diminuer leur puissance) entraine une incapacité à satisfaire pleinement la demande aux heures pleines et une perte de production aux heures creuses. Dans la même optique, même si une augmentation de la production était possible à contrôler, une trop forte demande ne pourrait être satisfaite en raison de la puissance limitée de la plupart des sources d’énergie renouvelables. Certains processus industriels requièrent une puissance importante que seules des centrales nucléaires ou à combustion fossile peuvent produire.

Enfin, les énergies renouvelables permettent de créer de l’électricité et donc potentiellement de remplacer des centrales thermiques fossiles ou des centrales nucléaires, mais elles ne remplacent pas le carburant fossile, la mobilité électrique étant encore loin d’être répandue à grande échelle. C’est bien sûr ici que les biocarburants pourraient entrer en jeu, mais ils ne sont pas non plus sans contraintes et soulèvent des problématiques importantes (concurrence avec l’agriculture, déforestation, etc.), avec de plus, une efficacité et un rendement encore bas.

Certes, le potentiel théorique invoqué par tout protecteur de l’environnement est très important ; cependant, notre configuration actuelle mondiale ne nous permet pas de nous projeter dans un avenir proche où le renouvelable occuperait une place de choix aux côtés, voire en remplacement, des autres énergies. Il n’apparait pas pour le moment comme une solution capable de satisfaire les besoins de notre planète. Toutefois, cela ne signifie pas que la recherche et le développement ne doivent pas être développés dans ce secteur ; au contraire, cela doit être fait simplement en étant toujours conscient des limites et en n’ayant cesse de chercher de nouvelles alternatives toujours moins polluantes et capables de remplacer les carburants fossiles tout en satisfaisant la demande mondiale croissante. Une conscientisation des citoyens et de la classe politique concernant l’importance du renouvelable est en train de s’effectuer petit à petit, c’est pourquoi chaque pays a intérêt à trouver un aspect qui lui correspond le plus et à le développer. Par exemple, la France dispose d’un fort potentiel de développement pour les énergies renouvelables de la mer, compte tenu des atouts de son territoire, mais les technologies doivent encore pour la plupart être améliorées.

Attachée de presse de cinéma et blogueuse, je fais partie de l'équipe de Maze depuis plus de quatre ans maintenant. Le temps passe vite ! Je suis quelqu'un de très polyvalent: passionnée d'écriture ("j'écris donc je suis"), de cinéma (d'où mon métier), de photo (utile pour mon blog!), de littérature (vive la culture !) et de voyages (qui n'aime pas ça?). Mon site, www.minimaltrouble.com, parle de développement personnel, de productivité, de minimalisme mais aussi de culture :)

You may also like

More in SOCIÉTÉ