MUSIQUE

Kings of Leon, retour aux sources gagnant

Dix ans après leur premier album, les Kings of Leon reviennent avec Mechanical Bull. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe a su reprendre le taureau par les cornes. Chronique d’un album qui marque le retour en beauté des frères Followill.

Kings of Leon - Artwork Mechanical Bull

Rodéo impeccablement maîtrisé

Pour bien comprendre Mechanical Bull, il faut d’abord savoir que le groupe revient de loin. De très loin. Sans son leader Caleb Followill, les Kings touchent le fond avec Come Around Sunlight. Un album vide qui aurait pu signer leur arrêt de mort. Mais voilà, ces mecs du Tennessee ont un honneur. De vrais guerriers, comme John Travolta dans Urban Cowboy (film qui a inspiré le nom de l’album).

Tout commence avec Supersoaker. Ou plutôt, tout recommence. Plein d’énergie, ce titre est en effet parfait pour réconcilier les fans de la première heure. Riff surpuissant, refrain accrocheur, voix saisissante de Caleb Followill… Bref, du rock sudiste typiquement Kings of Leon, du rock sur lequel on a envie de danser !

On enchaîne alors avec Rock City. Mélangeant subtilement guitares et basses, ce titre dégage une puissance incroyable. Des solos monstrueux, des “whoops” ravageurs et un rythme blues-rock complètement assumé. Don’t Matter est quant à lui un morceau punk-rock plein de testostérones. Jusque dans les paroles :  “I can f*ck or I can fight, it don’t matter to me“. La comparaison avec les Stooges est inévitable.

Western d’émotions

Comment ne pas être touché à l’écoute de Beautiful War ? Cette ballade country est tout simplement renversante. Elle dégage une atmosphère de révolte, de confidence, de liberté. Caleb met l’auditeur au pas quand il propulse sa voix. Définitivement mon coup de coeur sur cet album.

Temple rappelle notre adolescence avec son odeur très ’90s. L’introduction est aussi efficace qu’un jus d’orange pour se réveiller avec le sourire. Ce morceau taillé pour la foule se révèle parfait pour faire vibrer les coeurs. Comme Wait for Me, hymne mélancolique proche de la chanson d’amour. On se voit jeune, sur une plage, en train d’embrasser des lèvres sucrées.

L’ambiance passe à tout autre chose avec Family Tree. Pas chassés, claquement de doigts… mesdames et messieurs, je danse le mia sur un titre funky des Kings of Leon. Oui, c’est possible. La bassline est démentielle, les guitares sont graissées par le blues. Du grand art !

Cerises sur le gâteau

Changement de rythme avec Comeback Story. Ce titre réussit à vous emmener très loin dès les premières secondes. Les guitares prennent de l’ampleur et rendent le moment envoûtant. La nostalgie repointe le bout de son nez. Mention spéciale pour la blague du refrain : “Quand quelqu’un vient vers toi, dis-lui que tu dois marcher un mile avec ses chaussures pour qu’il puisse te parler. Comme ça, tu es à un mile et tu as ses chaussures”.

De bonnes guitares, toujours de bonnes guitares. Tonight ne déroge pas à la règle. Elles vous feront vous balancer de droite à gauche en concert, c’est une certitude… Et bon dieu, qu’elle est bonne cette partie instrumentale en milieu de morceau ! Même recette utilisée sur Coming Back Again avec des choeurs et des riffs dévastateurs. La rythmique s’enflamme, on tape du pied tout au long du morceau. Parfait pour s’échauffer les chevilles.

On the Chin sonne le glas. Ce titre est une ballade tout ce qu’il y a de plus simple. Mais c’est ce qui la rend belle. Son atmosphère féerique et réconfortante vous berce. On écoute tranquillement les paroles : “I’ll take it on the chin for you, my friend“. La boucle est bouclée.

Que cela fait plaisir ! Les Kings of Leon sont bien de retour avec Mechanical Bull. Ce disque est un retour aux sources salvateurs. Efficacité des guitares, évolution soignée des rythmiques, performance vocale de Caleb Followill… Ce sixième album marque le début du renouveau.

 

Antoine, 21 ans. Etudiant en journalisme à Lyon, passionné par la musique.

You may also like

More in MUSIQUE