MUSIQUE

Juliette

Je coulisse entre les pages de votre magazine, non un portrait de l’imposante chanteuse, ni un profil complet de son épaisse œuvre. Mais simplement un partage de l’amour que je porte à l’artiste.

À Juliette Noureddine. Immense interprète.

Une voix capable de mettre en relief la dentelle d’un texte soyeusement enveloppant, capable d’empoigner un texte à la théâtralité prenante, surprenante, capable de reprendre les plus grands sans oublier de les faire grandir. Juliette a pour chansons un éventail d’émotion, d’un extrême à l’autre, Des Souvenirs aux Lapins.

Chanter l’amour s’apparente aujourd’hui à une industrie du textile de qualité douteuse, tout autant et même d’avantage que les conditions de sa fabrication. Pourtant nombreux sont ceux qui s’habillent de cet apparat fade. Et dans de nombreuses oreilles, depuis l’appareil prévu à cet effet, résonnent des chansons traitant de la thématique de l’amour, et ma foi, elles s’accordent parfaitement à l’habillement de certains.

Juliette DentelleSur l’oreiller, est un tissu rare, une vraie chanson d’amour, d’une beauté universelle, seul un être n’ayant jamais aimé peut rester de marbre à  l’écoute de cette œuvre. Je m’adresse donc à ceux que l’amour a bercé, torturé et séparé. De l’ouïe, une sensation olfactive que vous connaissez, l’odeur singulière de l’amour a laissé sous les draps une musique, le parfum de l’amant, de l’aimé, d’une nuit. Cette sensation vous a connu, elle remonte depuis la voix de Juliette, vous touche et sans prévenir Les souvenirs découlent. La finesse, la beauté de ces deux tableaux nous parle et nous émeut, Petite messe solennelle, en voici un troisième.

C’est Une lettre oubliée qui me bouleverse quand elle chante l’amour, la cruauté du départ à la guerre pour un jeune homme épris d’un amour frais, au risque de mourir sans nom, sans une femme pour s’en souvenir, le temps est cruel quand l’étourderie d’un amoureux laisse un adieu sans signature.

L’art de Juliette ne se dessine pas que d’amour mais aussi de la dure réalité du monde, si triste elle peut être, Aller sans Retour.

La théâtrale Juliette, une simple écoute peut se transformer en aventure. Voyageons, prenons le  train, ce train qui part à l’inverse des autres, ce train qui se dirige sur le point que tout le monde fuit, Il s’est passé quelque chose. L’imagination, imaginaire d’enfant, une fillette qui désire être un garçon. De quoi rêve-t-elle ? La vivante voix de Juliette nous introduit dans la bulle imaginée de la petite fille, de ces aventures grandiose, de la lave te brûlera si du lit tu tombes : Garçon manqué.

Je m’incline, Juliette tu es la patronne. Tu prends le texte, tu nous embarques avec toi, délirant parfois, beau et même drôle. L’éternelle Féminin est un alliage à la justesse du dosage parfait, cette chanson est délirante et bellement drôle… Sur le même ton dérivons à l’écoute du Prince des amphores.

De l’humour, elle en a. Une preuve ? Allez jeter un coup d’œil au clip La France a trop trop de talent, une satire tout à fait juste de ceux qui se prétendent « artistes » de nos jours. J’ajoute à ses talents, si vous ne l’aviez pas encore remarqué, sa voix qui s’adapte à toutes formes de discours, de chanson, de ton, la meilleure preuve, encore une fois, est auditive : Rhum-pomme.

Reprise, de Serge Gainsbourg, George Brassens ou encore Salvatore Adamo. Pour clore le Cocktail-Juliette voyez avec quelle grandeur elle fait renaître, briller de nouveau, recolorer les plus grands : Les dessous chics, La complainte des filles de joies et Une chose pareille. La Chansons française n’est pas morte.

En supplément, je ne peux m’en empêcher, A voix basse, Les lapins, Une lueur dans l’œil

Bonne écoute.

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