Le rock’n’roll n’est pas mort.
Depuis quand un groupe de pure rock’n’roll n’a-t-il pas émergé de tous ces groupes-clones se prétendant “rock” ? Ces dix dernières années, on pouvait dégourdir nos oreilles de jeunes rockeurs en écoutant les White Stripes, les Libertines, les Black Keys ou encore Airbourne pour les plus connus… « C’est pas si mal », me direz-vous. Pas si mal ? ! Cela reste pourtant TRÈS limité comparé aux choix dont les jeunes disposaient il y a 40 ans ! Et puis la moitié des groupes que votre humble rédactrice a cité sont désormais morts et enterrés.
Il faut se faire une raison, le rock ne vend plus et a été remplacé dans la plupart des cœurs adolescents par le RNB, le rap ou l’électro… Eh oui, tout cela désespère votre journaliste qui a un peu trop la tête dans le passé…
Mais elle affirme tout de même que le rock’n’roll n’est pas mort. Non, votre chroniqueuse n’as pas bu ou pris quelque substance illégale qui lui ferait raconter n’importe quoi. Le rock’n’roll des débuts n’est pas mort et il revient même en grande puissance avec les quatre tourbillons de The Strypes qui ont bénéficié d’un buzz avant même la sortie de leur premier single… Il y a de quoi.
Snapshot, leur premier album (après un EP auto-produit en 2012) est sorti le 9 septembre dernier, et est une très grande leçon de rock’n’roll. Donnée par quatre gars dont la moyenne d’âge n’atteint pas 17 ans . Une vraie claque dans la gueule. Ça faisait longtemps.
Ces irlandais viennent d’une « ville ouvrière » (comme ils aiment à le rappeler) et jouent un rythm’n’blues/garage qui en jette ! Les sixties les fascinent, nos musiciens en herbe citant les Yardbirds, Dr Feelgood, Les Rolling Stones et les Animals comme principales sources d’inspiration. Leur look mod les différencient des musiciens rock de leur génération, et redonne de l’espoir au futur du rock’n’roll. Qui sait, peut-être que les Strypes vont susciter des vocations, comme Chuck Berry avant eux !
Josh McClorey (lead guitare/vocale), Ross Farrelly (lead vocal/harmonica), Evan Walsh (batterie) et Pete O’Hanlon (basse/harmonica) signent ici un album où se mêlent compos (« What the people don’t see », « Hometown girls ») et l’excellente « Blue collar Jane » (entre autres) et reprises (« You can’t judge a book by his cover », n°1 des ventes de Blues sur I-Tunes, « Rollin’ and Tumblin’ » …). Un premier enregistrement talentueux pour des rockeurs de leur âge, enregistré en seulement deux semaines, avec un son parfait, mélange d’hier et d’aujourd’hui, ce qui ravira sans doute les nostalgiques de cette fabuleuse époque… De plus, on ne peut être qu’impressionné par le jeu des musiciens.
Les Strypes ont très bien su s’entourer car leur producteur est Chris Thomas, qui a travaillé entre autres avec les Beatles et les Sex Pistols ! Mais ce n’est pas la seule fierté des Strypes. En effet, Jeff Beck et Paul Weller sont allés les voir en concerts, Noel Gallagher et Miles Kane en sont fans et Elton John en personne les a contacté pour leur proposer un contrat de management ! Ils reçoivent aussi les éloges du New Musical Express, une des principales revues musicales en Angleterre.
Tout semble sourire pour ce quartet qui joue ensemble depuis tout petit car une tournée européenne avec les Arctic Monkeys est prévue ce mois-ci, ainsi que des dates au Japon ! Espérons que le succès de Snapshot sera au rendez-vous et qu’un successeur verra bientôt le jour ! Ces génies le méritent. Si les Strypes survivent à leur premier album, alors le rock’n’roll sera tranquille pendant quelques temps encore !
P.S : Bonne nouvelle, à l’heure où votre rédactrice écrit ces lignes, Snapshot s’est classé n°5 des charts anglais…