« Qui ça ? », me demandez-vous à l’évocation de ce nom obscur. Un récapitulatif s’impose : Joseph Arthur, citoyen américain, chanteur, musicien, peintre mais aussi designer, est repéré en 1996 par Peter Gabriel qui le signe sur son label Real World. Son premier album Big City Secrets sort en 1997. Le succès au départ se fait timide en raison d’une promotion mal assurée de la part de Real World. « In the sun », sa chanson la plus connue se trouve sur l’album Come to where I’m from, sorti en 2000. Ce morceau a été repris entre autres par Chris Martin, le chanteur de Coldplay.
Après Redemption’s Son en 2002, son plus gros succès à ce jour, Joseph Arthur quitte Real World et rejoind Vector Recordings. En 2006, il fonde son propre label, Lonely Astronaut Records et enregistre deux albums avec son groupe du même nom, Let’s just be et Temporary People. Il retourne ensuite à une carrière solo. En 2010, le supergroupe Fistful of Mercy voit le jour avec Ben Harper et Dhani Harrison.
Joseph Arthur a bati sa réputation sur ses représentations live uniques, en raison de l’utilisation de diverses pédales, comme la loop et la disto. En effet, il enregistre une rythmique qu’il fait ensuite tourner en boucle et qu’il superpose ensuite avec d’autres mélodies, ce qui fait de chaque morceau une chanson unique, plus ou moins improvisée et très différente de la version studio.
The Ballad Of Boogie Christ est le dixième album de Joseph Arthur. Il est la première partie d’un triple album dont la suite sortira en fin d’année puis à une date restée encore indéterminée. Cette première partie évoque beaucoup la religion comme dans les chansons “I used to know how to walk on water” ou “Saint of impossible causes” mais le songwriter cherche plutôt à conter une “quête spirituelle”.
Pour ce nouvel album, sorti un an à peine après son prédécesseur Redemption City, Joseph Arthur fait des incursions du côté de la soul, genre qu’il n ‘avait jusque là pas exploité. L’utilisation de cuivres (« I used to know how to walk on water », « The ballad of boogie christ ») ainsi que celles de chœurs gospel (« The ballad of the boogie christ ») en est la preuve.
« Currency of love », la chanson d’ouverture, propose une batterie très jazzy, et est plutôt réussie ! Elle peut néanmoins déconcerter à la première écoute les fans de la première heure du chanteur tant la chanson est différente de ce que Joseph Arthur pouvait proposer jusque là dans ces précédents albums !
Mon premier coup de coeur revient au premier single de The ballad of Boogie Christ, « Saint of impossible causes », un morceau pop/folk entraînant, avec des accents de musiques orientales dont un solo de sitar. Sublime !
Après la pop/folk de « The ballad of the boogie christ », on retrouve la ballade touchante « I used to know how to walk on water ». Les couplets sont typiques de la musique de Joseph Arthur mais le refrain et les cuivres apportent une touche de soul au morceau. En fin de chanson, on peut d’ailleurs entendre Ben Harper chanter…
« I miss the zoo », déjà présente sur Redemption City est ici reprise en version acoustique. C’est une très vieille chanson de Joseph Arthur qu’il a d’abord jouée en live avant de l’enregistrer.
« Wait for your lights » et « It’s ok to be young gone » sont deux chansons pop dans la lignée de « Saint of impossible causes ».
« Black Flowers » est un morceau rock, psychédélique, sonnant assez sixties.
Mon deuxième coup de cœur de cet album revient à « Still life honey Rose », une ballade pop planante comme Joseph Arthur sait les faire ! Dans le même registre, on trouve « King of Cleveland », beaucoup plus décevante.
« Famous friends along the coast » et « All the old heroes », deux morceaux folk clôturent l’album en douceur. Ben Harper a apporté sa contribution à « Famous Friends Along The Coast ».
Joseph Arthur signe ici un petit bijoux éclectique, où l’apport d’instruments nouveaux comparé à ses anciens albums est un vrai plus qui sans doute surprendra mais ravira ses plus grands supporters. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’artiste, je recommande vivement The Ballad of Boogie Christ, ce mélange de pop/folk/rock est un régal !