55 000, c’est le nombre de festivaliers présents pour cette troisième édition française du Sonisphere à Amnéville en Lorraine. Qui cette fois-ci s’est bien passée en outdoor, contrairement à l’année passée. Le festival a été entièrement repensé pour garantir un bon déroulement des concerts. De plus le beau temps était au rendez-vous et avec cette programmation alléchante, toutes les conditions nous ont permis de passer un week-end mémorable.
Vendredi 7 juin 2013, arrivée au festival, avec un camping déjà bien rempli. Et quelle surprise avons-nous eue en découvrant une scène installée sur le camping pour le “Sonisphere Off“, un “micro-festival” gratuit présentant des petits groupes de métal le vendredi pour les métalleux les plus aguerris, et le samedi et dimanche le midi/soir, après la programmation principale. Cette petite scène, “Planet 5.7“, nous a permis de revoir le groupe alsacien de rapcore Smash Hit Combo qui a su mettre les festivaliers dans l’ambiance avant de se lancer sur les mainstages.
Samedi 8 juin 2013, après une dizaine de minutes de marche dans la “forêt” on se retrouve sur le site principal du festival, dominé par le SnowHall Park (piste de ski d’intérieur) et le Galaxie (salle de spectacle pour l’espace presse/VIP). Les différents groupes de la prog sont répartis sur deux scènes face à face, la scène “Apollo” (la plus grande) et la scène “Saturn“. Pour en finir avec l’organisation du site, nous pouvons aussi noter toute une zone réservée au merchandising et à la restauration, ainsi qu’un espace VIP sponsorisé par “Monster” dominant les deux scènes.
Départ du Sonisphere à 13h sur la scène Apollo avec le groupe de heavy metal originaire de Caen Headcharger. Avec un concert d’une trentaine de minutes, Headcharger nous a donné une bonne mise en bouche. Sur la scène Saturn à 13h35, nous avons pu observer Dagoba, jeune groupe de power métal francais, faisant trembler le bitume du festival. A 14h10, c’est au tour de Crucified Barbara, un groupe de Suédoises converties au heavy métal … Qui a dit que les femmes ne pouvaient pas mettre le feu sur scène ? Karnivool, le groupe de rock progressif australien les a suivies avec une ambiance plus psychédélique, et a donné une touche d’originalité à cette prog métal. Le groupe de black métal Behemoth nous a tout de suite remis dans l’ambiance trash, avec son look bien démoniaque. C’est à 17h10 que nos chouchous de Bring Me The Horizon se produisent sur la scène Apollo pour un show phénoménal. En jouant principalement les chansons de leur quatrième et dernier album “Sempiternal“, c’était un carnage dans la foule, avec au rendez-vous plusieurs “Mosh Pit” et “Wall of death”. Le géant du black métal Amon Amarth les a suivis, c’est à cet instant que le Sonisphere était plein à craquer. Le mythique groupe Motörhead a enfoncé le clou à 19h sur la scène Apollo pour une heure de live. C’est à partir de là que les choses se corsent avec quatre groupes à ne plus présenter : d’abord avec In Flames, le groupe de death mélodique suédois et leur génialissime album “Sounds of a Playground Fading“, un autre de nos coups de cœur du festival. Slayer, un des groupes du “Big Four” (avec Megadeth, Anthrax et Metallica) a ensuite réuni tous les fans de trash métal. A 22h30 sur Saturn, c’est au tour du fameux Korn de revendiquer son néo-métal avec la prestation exceptionnelle d’un chanteur à la voix si particulière ainsi que le retour du guitariste originel “Head”. Korn fut très présent avec le public et a assuré un jeu de scène inoubliable : l’emblématique micro représentant un corps de femme et le solo de cornemuse de Jonathan Davis (petit clin d’œil à ses origines). Ils ont joué leurs plus gros hits mais aussi deux chansons de leur album concept aux sons dubstep intitulé “The Path of Totality“.
Enfin, pour clôturer la journée le célèbre groupe de nu métal Limp Bizkit nous a offert un véritable régal auditif avec nos morceaux favoris “Rollin‘”, “Nookie“, “My generation” ou encore “Take A Look Around“. Un excellent concert avec un Wes Borland plus qu’en forme, équipé, comme à son habitude, d’un costume extravaguant avec un masque lumineux. Fred a aussi chanté la marseillaise avec le public et a fait monter un spectateur sur scène pour danser et prendre des photos avec lui. On peut aussi noter que le groupe a repris la chanson “Faith” de Georges Michael. Vous l’aurez compris la programmation du samedi a envoyé du lourd …
Dimanche 9 juin 2013 : c’est déjà le dernier jour, mais quel dernier jour ! Voodoo Six ouvre le bal à 13h05 sur la scène Saturn. Le groupe de modern hard rock adoubé par Iron Maiden assure le show malgré le manque de monde à l’ouverture des portes. S’ensuit Hacktivist le groupe de rap/djent qui a repris la chanson de Jay-Z et Kanye West, “Niggas in Paris“, ce groupe anglais marque une touche d’originalité comme seul représentant de la scène djent du Sonisphere (le djent étant un nouveau mouvement se démarquant du genre métal). Les deux rappeurs ce sont partagé la scène et sont parvenus à mettre l’ambiance malgré cette différence de style. C’est au tour de Ghost de prêcher sa musique, en effet ce groupe est un ovni dans le domaine. Cachés derrière leurs déguisements de prêtres (le chanteur en “pape démoniaque” comme leader), les six membres du groupe dissimulent leur identité et proposent une véritable messe satanique : des chants cérémonieux calqués sur heavy métal pour une prestation unique en son genre. A 14h50 c’est au tour de Mastodon, groupe de sludge métal américain, de faire son show sur la scène Apollo. “Les maîtres du shred” du groupe DragonForce s’accaparent ensuite la scène Saturn avec des solos de guitares plus rapides les uns que les autres. Souvenez vous, ces héros de la guitare sont parvenus à se faire connaître dans le monde entier grâce à la fameuse chanson “Trough the Fire and Flames” de Guitar Hero, où vous en avez tous bavé pour la finir en mode difficile … Le groupe avait une bonne complicité avec le public grâce au bassiste français qui parlait au nom du groupe. C’est à 16h25 qu’un des groupes les plus attendu fait son entrée sur le festival : Stone Sour et son leader charismatique Corey Taylor (chanteur de Slipknot). Ce dernier assure un show spectaculaire malgré des excuses pour des problèmes vocaux. Il était vraiment en phase avec son public et on peut noter que c’est l’un des seuls groupes du festival à avoir réalisé une émouvante ballade sur scène (Corey Taylor + guitare). Le set de Stone Sour a été introduit par des chansons de l’album “House of Gold & Bones – Part 1” et ils ont joué par la suite, pour la première fois en France, des tracks de la deuxième partie de l’album sorti en avril dernier.
Une prestation épique nous a été livrée par un groupe de métal symphonique, à savoir Epica. Ce groupe qui allie un parfait mélange entre heavy métal et tonalités classiques est mené par une chanteuse (future maman) à la voix puissante et harmonieuse. Nous avons pu apercevoir de nombreux cheveux longs tournoyant dans les airs au rythme effréné de leurs chansons. Les pionniers du trash métal les talonnent à 18h35 sur la scène Apollo, leur réputation n’est plus à faire : pour preuve le nombre de personnes dans le public a largement augmenté dès les premières notes du live. Children of Bodom (littéralement “Les enfants du lac Bodom“, lac situé en Suède théâtre de plusieurs meurtre la nuit du 4 juin 1960) les succède avec un leader, Alexi Laiho, plus qu’en forme. Le groupe de death métal mélodique a su déchaîner les foules au son de leur plus gros hits ainsi que de leur dernier album sorti la veille (“Halo of Blood“).
« We want information. I am not a number, I’m a free man… » dès les premières secondes du concert nous avons compris qu’Iron Maiden allait livrer une prestation à couper le souffle. En introduisant par un petit clip la chanson “Moonchild”, la légende du heavy métal, accompagnée de sa mascotte Eddie, a rassemblé une foule inimaginable. Perché sur un décor sur le thème de la banquise avec la batterie en plein centre, le chanteur Bruce Dickinson parcourt la scène de long en large accompagné du fameux Union Jack. Le décor de fond changeait à chaque chanson et lors du célèbre titre “The Number of the Beast” nous avons pu admirer des effets pyrotechniques à couper le souffle ainsi qu’un démon aux yeux rouges sur scène. Ce concert époustouflant, unique en France (seule prestation en plein air du groupe cette année), restera à jamais gravé dans les mémoires.
Pour clôturer cette troisième édition du Sonisphere France, c’est Airbourne qui emboîta le pas à 22h50 sur la scène Saturn. Souvent comparé à AC/DC, le groupe de hard rock australien assure une performance sans retenue et introduit son dernier album intitulé “Black Dog Barking” sorti le 20 mai 2013. Génialissisme : c’est le mot qui résume ce weekend d’anthologie porté par des groupes de grande renommée qui ont assuré une prestation scénique sans fausse note.