CINÉMA

Populaire

Ce mois-ci, c’est dans l’atmosphère kitsch des années 50 que l’on vous propose de plonger avec Populaire ! Sorti en novembre dernier puis en DVD début avril, en passant entre temps par 4 nominations aux Césars, ce premier film de Régis Roinsard a connu un fort succès critique mais une plutôt faible fréquentation dans les salles. Retour sur cette comédie romantique aux allures de compétition sportive.

Séance d’entraînement dactylographique

Nous sommes en 1958. Rose Pamphyle, voulant avoir une vie moderne et éviter la vie de femme au foyer qui lui est déjà toute tracée (se marier avec le fils du garagiste en pleine campagne), se présente au cabinet de l’assureur Louis Echard pour être sa secrétaire. Face aux autres candidates, Rose pense n’avoir aucune chance, mais elle a un don, celui de taper à la machine à écrire très vite, bien qu’elle ne le fasse qu’à deux doigts. Bon sportif et surtout compétiteur, Louis l’emploie, à la condition qu’elle s’entraîne avec lui et gagne les concours de vitesse dactylographique. Apprendre à taper avec les dix doigts sans regarder, recopier des dizaines de livres, etc … L’entraînement de Louis est intensif car il veut faire de Rose une championne nationale, et même mondiale ! Et bien sûr, l’amour s’en mêle et tout ne se passe pas comme prévu …

« Moderne », voilà le mot préféré de Rose. Modernes les secrétaires, modernes les femmes libérées, modernes les championnes de vitesse dactylographique. Sa fraîcheur et sa douceur en font une héroïne des 50s moderne, justement. Face à elle, Louis Echard est le compétiteur le plus borné et le plus macho possible, rien de bien moderne. Pourtant leur relation d’entraîneur/championne finira par les rapprocher après quelques rebondissements, à la manière d’une comédie romantique simple mais efficace. Mais « Populaire » c’est avant tout une machine à écrire, « moderne » dans le film. Les concours de vitesse dactylographique prennent des allures d’un match de foot aujourd’hui : groupies en furie, entraîneurs dingues et paris sur le nombre de caractères à la minute … Tout y est ! Une success story vintage pimentée d’amour, voilà de qu’on pourrait dire de Populaire.

Concours dactylographique

Ce qui est aussi très efficace dans ce film c’est la photographie nostalgique des années 50. Des centaines de machines à écrire retrouvées et retapées pour la film, des robes et des costumes simples mais parfaitement à la mode de l’époque, des voitures vintage en pagaille, des meubles tout autant en raccord … Bref, le décor planté est une fidèle reconstitution des fifties, un régal pour les yeux. La bande-son gâte aussi nos oreilles, elle reprend, de façon retravaillée ou non, des chansons d’époque : Cha Cha Cha de la secrétaire, Dactylo Rock, le Tango des Illusions … Les moments de concours sont eux rythmés par la musicalité des touches des machines à écrire, l’immersion est totale !

Mais Populaire ne serait pas Populaire sans ses deux acteurs principaux : Romain Duris et Déborah François. Très charmeur dans sa tenue de patron/coach à qui tout réussi sauf l’amour, Romain Duris joue son rôle tourmenté sans fausse note. On aime ensuite voir Déborah François tomber dans ses bras, telle une rose qui s’épanouit. Son jeu vif, frais, simple et presque naïf colle parfaitement à notre future championne qui arrive de la campagne. Les seconds rôles ne sont pas en reste car ils ont tous leur petite importance dans le film, comme celui de Bérénice Bejo qui va pousser Louis à rattraper Rose, ou ceux des guests Miou-Miou et Eddy Mitchell en parents de Louis, etc.

Soirée dansante en appartement

Populaire pourrait être le film d’après The Artist, alors si vous voulez un peu d’amour, un peu de sport et un peu de fifties, vous savez quoi regarder !

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