MUSIQUE

Live Report – Pégase : cavalcade musicale à portée d’aile

J’étais en quête d’évasion et j’ai croisé l’attelage approprié, ce cheval ailé blanc et divin. Cette pérégrination musicale sur le dos de Pégase s’est amorcée à 20h dans l’originale et intime salle lilloise de la Péniche.

Le voyage débute avec les notes introductives de The Bad Side of Love. Cette introduction musicale est l’occasion de découvrir les différents musiciens présents sur scène au côté de Raphael d’Hervez. Ils quittent un à un les marches de la scène où ils s’étaient assis, dans une réelle proximité avec le public. Ils s’installent progressivement l’un après l’autre derrière leur artillerie. Raphaël, l’ex-membre du groupe nantais électro-pop Minitel Rose avait vu en 2008 dans Pégase l’occasion de monter un projet solo. Mais la solitude a vite été mise de côté et l’écurie s’est agrandie en accueillant différents équidés : Émile Ployaert à la batterie, Romain Lallement aux claviers, Thibaud Vanhooland à la basse et Jordan Baudouin à la guitare.

D’un battement d’aile, Pégase nous entraîne loin, dans un onirisme complet qui, accompagné de lumières féeriques, frôle une magie planante. Le groupe nantais enchaîne les morceaux, certains meilleurs que d’autres, et nous offre de beaux inédits comme Gold to Share ou Loulou. Notre cœur s’emballe forcément à l’entente du mini-tube Without Reason qui résonne dans la petite salle jusqu’à faire chanter le public. Le rythme presque galopant du morceau nous rappelle que Pégase est maître sur scène. Mais face à ce titre qui inonde les plates formes musicales du groupe depuis des mois, la réelle découverte de cette soirée reste pour moi le morceau Ladybug qui se trouve dans leur dernier EP, Dreaming Legend. Il nous éloigne davantage de la candeur et de la pseudo innocence qui semble animer les voix et rythmes de Pégase. Parce que Pégase ce n’est pas que du rêve, c’est sérieux (même si le leader a troqué récemment sa belle moustache pour un look de jeunot au visage imberbe). Après d’autres inédits, notre voyage prend fin avec les morceaux Dreaming Legend et I heard U qui par son rythme langoureux annonce cette fin proche. On regretterait presque que le groupe ait finalement choisi le premier morceau joué, The Bad Side Of Love, comme titre de rappel (à défaut d’avoir tout joué) tant que le voyage incarnait une boucle close, désormais propice à la rêverie. Mais le rêve n’est pas brisé et c’est les yeux remplis d’images irréelles et les oreilles de sons chimériques que je quitte la salle.

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Le groupe nantais a fait goûter une séduisante épopée musicale et aérienne au public. Pégase fait planer (en toute légalité). Mais derrière leur génie musical et leur esthétisme original et soigné, ce qui apparaît comme frappant c’est bien leur simplicité, leur complicité et leur authenticité tout au long du concert. Ce qui galope dans la tête de Pégase lorsqu’il se produit sur scène, c’est bien l’envie de voyager et de rencontrer un public. Cette rencontre et cette proximité, nous les avons vécues. Et leur plaisir de jouer sur scène a été presque communicatif. Pégase en dehors de cette dream pop langoureuse, c’était une présence indéniable sur scène qui nous donne envie de cavalcader à ses côtés et tout ça en délicatesse. Raphaël et ses acolytes ont réussi à nous lier à l’immensité atmosphérique le temps d’une soirée en nous faisant littéralement décoller.

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