10 ans. 10 ans que Georges W.Bush a envoyé les troupes en Irak, sans l’accord de l’ONU, et allant droit vers une politique unilatéraliste.
Le 20 mars 2003, le président et son gouvernement ne cessent de convaincre les alliés que Saddam Hussein détient des armes de destructions massives. Il ne pense pas qu’il va droit dans une troisième Guerre du Golfe.
Revenons d’abord sur le président irakien, l’ennemi public numéro 1 des USA : Saddam Hussein.
Mouna Naïm, en 2003, ne cesse de répéter :
“Il n’était pas un homme d’État mais un militaire du Tiers-Monde arrivé au pouvoir par la force et convaincu de ne s’y maintenir que par la terreur. Depuis 1979, il n’a fait que ruiner son pays et sa population.”
Saddam Hussein est tombé comme il a gouverné par le fer et le feu.
L’URSS le considère comme un homme dur jusqu’à la cruauté. Il aura fallu l’expulser du Koweït pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Il n’est pas discours, il n’est pas négociations, il est guerrier. Il a fondé son pouvoir sur la terreur et sa propre peur.
Pour garder la pérennité, il ne cesse de tuer : des dizaines de personnes assassinées, des milliers de personnes blessées, des milliers de personnes décédées.
Saddam Hussein a une faille dans son pays : les kurdes et les chiites. Il utilise même l’arme atomique : 1988 pour les premiers, 1991 pour les derniers.
Il prend le pouvoir en 1979 de force, il le perd le 9 avril 2003, avec pour la première fois depuis longtemps, l’accord de l’ONU pour la pendaison.
Et les États-Unis dans tout ça ?
Dix ans plus tard, le bilan donne la nausée aux Américains. Ce projet Syriana qui consiste à démocratiser par la force est loin, très loin des espérances et très loin d’être remis au goût du jour. Au contraire c’est plutôt une honte pour le pays, qui prône le multilatéralisme, le libéralisme et le capitalisme. Pour preuve, certains politiques comme Dick Cheney, le vice-président ou le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, refusent encore aujourd’hui à lever le voile sur les coulisses de cette guerre.
Mais la question que l’on se pose c’est pourquoi Bush a-t-il voulu envahir l’Irak ? Ce n’est sûrement pas pour arrêter un chef de guerre dictateur et suspecté d’avoir un rôle dans le 11 septembre 2001 et l’attaque du World Trade Center ! Ou alors instaurer une démocratie dans une région où le terrorisme prône. Non, c’est clairement une raison économique et financière : l’intervention militaire de 2003 a permis aux États-Unis de reprendre la main dans un pays où le pétrole est présent en grande quantité – une matière première primordiale au XXIème siècle. Ce n’est qu’un enjeu stratégique du point de vue énergétique, mais surtout, ne pas se laisser dépasser par les concurrents et revenir dans un monde bipolaire comme la Guerre Froide. Ils veulent à tout prix évincer la Chine et la Russie, qui y avaient développé leurs intérêts.
De plus, aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée en Irak. Un rapport officiel d’enquête publié en 2005, a avoué que cette histoire a été
« L‘une des faillites du renseignement les plus préjudiciables de l’histoire américaine ».
Mais maintenant, qu’advient-il de l’Irak ? La paix a-t-elle pris le pouvoir ?
Comme l’on peut voir sur Arte, sous Saddam Hussein, l’Irak était gouverné par une élite laïque essentiellement sunnite, qui opposait la majorité arabe chiite et la minorité kurde. La chute du régime Saddamiste a redistribué les cartes religieuses.
Au Nord-ouest du pays, il y a une grande majorité de Sunnites ainsi qu’au Sud de l’Irak. Les Kurdes, eux, sont présents au Nord. Enfin, les Chiites sont présent dans le centre du pays.
Statistiquement, il y a 34 % de Sunnites, 63 % de Chiites et 3 % de Chrétiens et autres religions.
Le nombre de morts augmente toujours en Irak. Malgré que la guerre soit finie, le pays est maintenant touché par des réseaux islamistes extrêmes et très dangereux dont Al-Qaïda. Il y a donc de nombreux attentats et les femmes sont retournées au voile. Les marchands d’alcool se font agresser par des terroristes ou civils qui se fabriquent des bombes. Le pays est au plus mal . Les chrétiens sont très mal acceptés, ils fuient le pays vers la Syrie où ils trouvent refuge mais à travers une nouvelle guerre, dans un pays mené par un dictateur qui est à près de 70 000 morts en deux ans : Bachar Al-Assad. Certaines personnes vont aussi trouver refuge dans les déserts irakiens où les conditions de vie sont extrêmes.
L’Irak connaît un renouveau culturel
L’Irak commence à redevenir, petit à petit, un pays culturel, surtout dans le cinéma.
Au Sud de Bagdad, le réalisateur Amar Al Arady tourne un film de fiction qui évoque les paysans de son pays. Un formidable docu-fiction que nous met en place le réalisateur Irakien. Il œuvre énormément pour son pays au niveau culturel. En effet, il est un des fondateurs du festival International du film de Bagdad.
Cette année 2012, l’Irak a tout de même produit 13 films.
Le site “10 ans, 100 regards” d’Arte nous fait aussi découvrir Huda Salem. A 16 ans elle s’entraîne dans la première équipe féminine d’haltérophilie, dans la banlieue chiite de Bagdad.
Depuis deux ans, elle a abandonné ses études pour se consacrer à ce sport. Elle soulève aujourd’hui jusqu’à 72 kilos. Sous la houlette de son entraîneur Abbas Ahmed Abbas elle a déjà remporté onze médailles, dont six d’or aux championnats arabes du Maroc et de Doha.
Les esprits restent toujours traumatisés par cette guerre qui restera dans les mémoires et les livres d’histoire pendant des décennies.