Dernièrement est sorti en DVD (le 7 Novembre) un film québécois original et inspiré de faits réels réalisé par Ken Scott : Starbuck. Inutile de vous citer des noms d’acteurs que vous ne connaîtrez pas, commençons plutôt par l’histoire : David Wosniak n’a pas beaucoup d’argent, sa situation laisse d’ailleurs à désirer, mais il ne va pas tarder à être papa, du moins si sa petite amie lui laisse la chance de pouvoir l’élever avec elle, ce qui n’est pas chose gagnée. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’en ayant donné son sperme anonymement par le passé, il est le père biologique de 533 enfants… dont 142 veulent connaître son identité.
Je vous l’accorde, c’est une histoire assez étrange, mais tout tient très bien la route. Cette comédie de Ken Scott a d’ailleurs reçu 3 prix lors du Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez : Prix spécial du jury pour le réalisateur, Prix d’interprétation masculine et coup de coeur masculin pour l’acteur principal, Patrick Huard. Le film se déroule à Montréal, capitale du Québec, et l’ambiance est plutôt agréable. Le début du film n’est pas vraiment accrocheur, mais petit à petit l’histoire se construit et on se retrouve à fond dedans. On gagne en sympathie pour ce David et le suspense est là. C’est vrai, comment cela va t-il se terminer ? Dévoilera t-il ou ne dévoilera t-il pas son identité à tous ses enfants ? Ahah…
Tout le film tourne autour des enfants en général, de la paternité. David est entouré de son père, de ses frères, dont l’un est dégoûté de ses enfants, et l’autre pas du tout, d’un ami qui deviendra son avocat et qui a plusieurs enfants, pas vraiment faciles, et de sa petite amie qui porte son enfant. Ça fait beaucoup d’enfants et de papas. Et encore plus quand viennent s’y ajouter les 533 à qui il a donné naissance sans le savoir. Pour les représenter (du moins les 142), le réalisateur a fait un peu dans le cliché mais ce n’est pas vraiment dérangeant. A partir du moment où un lien indirect s’établit entre David et ses enfants, le film devient vraiment prenant. Le personnage le plus touchant est pour moi le joueur de guitare dans le métro, mais je ne vous en dis pas plus…
Bon, si vous décidez de le regarder, il vous faudra vous habituer à l’accent Québécois, mais pour ma part cela ne m’a pas dérangée. On trouve de belles images tout au long du film, et malgré quelques passages un peu caricaturaux, Starbuck est un excellent film. Il peut plaire à tout le monde, car il est tout autant divertissant qu’intéressant. C’est une comédie, mais ne vous attendez pas à rire aux larmes, là n’est pas le but du film. Il y a beaucoup d’émotion dans ce film, et on s’attache particulièrement à certains personnages. Le jeu des acteurs et le scénario sont très bons. L’histoire va d’ailleurs être reprise pour en faire un remake, ce qui est dommage à mon goût, puisque ce remake aura un succès qui empiétera sur celui du film canadien et un peu en marge, qui n’en a pas eu autant qu’il le méritait. On n’est pas du tout dans la comédie à l’humour lourdingue, l’acteur principal n’est pas niais comme il pourrait l’être dans une comédie américaine. Si c’est le préjugé que vous en avez, détrompez-vous. Quand on lit le synopsis, on peut se dire : “oui c’est marrant”, mais en vérité le film est bien plus profond que ça. De plus, on ne s’ennuie vraiment pas, c’est très rythmé.
C’est émouvant, intelligent et palpitant, je n’ai qu’une chose à vous dire : ne passez pas à côté de ce film !