C’est une année plutôt déconcertante pour la scène littéraire, entre romans dont on espère qu’ils seront des chefs-d’oeuvres mais qui déçoivent, et récits inattendus qui surprennent ! Voici une sélection de réussites et d’échecs relevée par Maze.
Les réussites de l’année :
On note premièrement le prix Nobel de Littérature attribué cette année au Chinois Mo Yan pour son oeuvre caractérisée par un ”réalisme hallucinatoire’‘, le hissant au rang d’héritier d’écrivains tels que Gabriel Garcia Marquez ou bien William Faulkner, maestros dans cet art. ”Mo Yan” signifie ”Ne pas dire”, et son roman-fleuve (800 pages), Beaux Seins, belles fesses, aura prouvé que ce silencieux criait littéralement contre le régime communiste Chinois, soulevant nombre de critiques.
Le prix littéraire français, Prix Apollinaire, a été remporté le 20 octobre dernier par la poétesse Valérie Rouzeau pour son recueil VROUZ, où elle propose des alexandrins à la versification extrêmement libre, sorte de laboratoire linguistique déjà si palpable dans le recueil Neige Rien. Le ton de la jeune femme, avec sa maturation, ne perd rien de sa justesse, et le nouveau langage qui émerge dans ce recueil semble être tout naturel sous sa plume. Une autre oeuvre poétique toute aussi admirable est celle d’Erri De Luca, auteur italien qui signe cette année son retour avec le recueil Aller simple et le roman Il dit. Pépite de la littérature moderne, son style, frôlant à toutes les lignes l’essence pure et simple des choses, est remarquable.
Un autre-roman fleuve mérite d’être cité : le dernier roman de Sylvie Taussig, Dans les plis sinueux des vieilles capitales, qui, à la façon de Balzac, explore Paris et les relations humaines, qui consigne, dans pas moins de 1752 pages, ”une comédie de moeurs à l’échelle d’une ville”, et qui fait aussi figure de bonne surprise pour les éditions Galaade. Maniant les mots avec une fluidité et une géométrie minutieuses, cette chercheuse du CNRS fait référence à Baudelaire avec le titre de son roman qui n’est autre qu’un vers du poème “Les petites vieilles“ ; ainsi l’élève salue le maître.
Au rayon fantasy : Le quatrième tome du cycle de l’Héritage, intitulé lui-même L’héritage, signe la fin des aventures bien connues d’Eragon. Culte pour les lecteurs de Fantasy, la fin ouverte de la saga du jeune écrivain Christopher Paolini laisse à penser qu’il pourrait y avoir un cinquième tome. Une chose semble certaine néanmoins, c’est qu’il n’y aura plus d’adaptations cinématographiques des romans, jugées trop onéreuses. Cela n’est heureusement pas le cas pour les adeptes de Bloodlines, série qui revient sur les écrans au moment des fêtes de fin d’année. Spin-off de Vampires Academy, on remarque une trame cependant moins riche en rebondissements, mais tout de même mémorable face au récit d’origine de Richelle Mead.
La marge au premier plan…
L’avancée littéraire majeure de l’année reste l’arrivée en kiosque du MAGAZINE LITTERAIRE qui apporte une nouvelle respiration à la littérature et se place en tête d’un domaine où tout reste à faire.
Les mauvais élèves de l’année :
Parce que les clichés jeunesse à l’américaine, c’est bien, mais que trop, c’est trop, et surtout parce qu’on entend déjà trop parler de Pretty Little Liars, la série télévisée adaptée de ces livres, et que neuf tomes, c’est quand même beaucoup, on dit stop…
Rivage Mortel de Carrie Ryan
Avec La Forêt des Damnés, ce roman post apocalyptique époustouflant, on s’attendait à une suite mouvementée et riche en rebondissements, et à voir les personnages du premier tome se mettre à la chasse aux zombies, à l’instar des personnages de la série The Walking Dead. Mais il n’en est rien, et l’écriture pourtant sans défauts de Carrie Ryan nous ramène au point de départ, en changeant de personnage principal, d’intrigue, et même les noms de certains repères de l’histoire. Dérangeant donc, et un peu décevant…
François Hollande Président : 400 jours dans les coulisses d’une victoire
En somme, cette année littéraire voit les preneurs de risques récompensés, et ceux qui ne se soucient pas d’une telle créativité, surfant sur la vague des clichés, exploitant des cadres trop usés et fatiguant les lecteurs, sanctionnés. Il reste à espérer que l’année 2013 s’ouvrira sur une nouvelle tendance.