CINÉMA

The Breakfast Club, un aperçu des contraintes des statuts sociaux

 

 

Cela fait presque trois mois que nous sommes à nouveau en cours et je me demande si certaines personnes éprouvent encore la même sorte de haine envers le lycée, notamment les personnes le composant. Je suis tombée sur un film, intitulé The Breakfast Club. C’est un film américain, écrit et réalisé par John Hugues en 1985. L’histoire est simple, elle regroupe cinq étudiants atypiques d’un lycée américain : l’intello (Brian), la reine de la promo (Claire), le rebelle (John), l’athlète (Andy) et la détraquée (Allison). Le film se déroule un samedi lorsque les cinq personnages se retrouvent par hasard ensemble pour une journée de retenue durant laquelle ils sont censés travailler. Malgré cela, ils échappent rapidement à la surveillance et nous font alors rentrer dans un monde dans lequel nous pouvons facilement nous identifier. Rapidement, nous voyons les tensions se trouvant entre les personnes à cause des étiquettes qu’ils ont dans le dos. Ils appartiennent tous à des groupes différents et portent des préjugés les uns sur les autres, les empêchant alors de se mélanger et de s’accepter. Il y a plusieurs étapes dans leurs relations. Tout débute par la haine pour au final la voir disparaître. Il y a cette scène, durant laquelle, après avoir fumé un joint, ils donnent un aperçu sombre de leur statut social. Ils expliquent chacun à leur tour, en quoi les jugements qu’ils ont les un sur les autres sont contradictoires avec la réalité. On réalise qu’ils ont tous des problèmes à peu près similaires et que leurs statuts sociaux ne sont que des masques pour éviter de montrer, qu’en fait, ils sont tous pareils.

La première personne attaquée dans le groupe est John. Notamment par Claire et Andy, qui semblent être ensemble mais cette idée disparaît petit à petit de notre esprit au fil de l’histoire. Claire tente en vain d’analyser John particulièrement rebelle, refusant de respecter les règles imposées par Monsieur Vernon –supposé alors les surveiller depuis son bureau se trouvant face à la salle-, « tu sais pourquoi les gens comme toi ne respectent rien ? Parce qu’ils ont peur » dit-elle pour justifier la personnalité de John. John s’énerve alors et les attaquent tous les deux, ils critiquent la popularité des groupes auxquels appartiennent Claire et Andy. Pour amplifier sa critique, il compare leurs groupes à celui de Brian. Claire se défend en disant à propos du groupe de Brian « mais c’est un groupe de travail ». Malgré cette première confrontation, on s’aperçoit que malgré la haine qui semble être déjà installée entre eux, une certaine complicité caché naît. Alors que John enlève une visse de la porte afin qu’elle soit fermée et que donc, en conséquence Monsieur Vernon puisse moins les surveiller, celui-ci entre dans la pièce énervé et demande une justification. Le groupe se tait, ne dénonce pas John et Claire tente même de le défendre « excusez-moi monsieur, mais je ne vois pas très bien qui aurait aimé voler une visse ». On comprend rapidement que Claire commence à s’attacher petit à petit à John alors qu’il semble que ce soit la personne avec qui elle s’entend le moins. Ensuite, le seconde sujet sur la table après les groupes sociaux, sont les parents qui semblent être en fait la source de leurs statuts sociaux. John le lance en parlant des parents de Claire « tu aimes mieux ton papa ou ta maman ? », Claire explique alors que si elle devait choisir, elle partirait chez son frère, « il n’y en a pas un que j’intéresse, ils se souviennent de moi pour régler leurs comptes ».  Andy attaque alors Claire en lui reprochant le fait qu’elle se plaint, Allison lance un cri étrange qu’elle répétera plusieurs fois au cours du film. Andy se tourne vers elle et lui sourit, c’est alors que nous sentons son attachement à lui envers elle. John défend alors soudainement Claire en disant à Andy que lui non plus ne s’entend pas avec ses parents, et que s’il prétend le contraire, c’est qu’il est un menteur. Brian tente de les interrompre. Malgré cela, John quelques minutes plus tard s’attaque à Claire et critique sa virginité qu’elle semble refuser d’assumer. Monsieur Vernon envoie ensuite Andy et Allison chercher à boire pour la classe. Sur le chemin, Andy explique son soucis principal, son père et son entraîneur l’étouffent. Allison, elle, se contente de dire des bêtises, elle dit boire des « tonneaux de Vodka » constamment. Durant le déjeuner, nous remarquons que même les repas correspondent à leurs statuts sociaux, comme si c’était réellement un mode de vie. Claire a carrément un plateau de sushi, Andy énormément de nourritures surtout protéiné, John n’a rien, il va alors vers Brian qui a un repas extrêmement équilibrer et Allison, qui elle, se fait elle-même un sandwich très étrange contentant ce qui semble être des chips avec du sucre. Après avoir vu le déjeuner de Brian, John se lève et fait une imitation de comment il voit la famille de Brian. Brian ne se défend pas mais Andy prend son parti, en lui demandant à quoi ressemble sa famille à lui. John fait alors une imitation violente d’un père détestant son enfant. Andy le traite alors de menteur et lui dit qu’il tente uniquement de se donner une image pareille de lui-même. Andy s’approche alors de lui et lui montre une brûlure de cigare que lui aurait faite son père après qu’il ait renversé un pot de peinture dans le garage. Andy ne dit rien. John se lève, se met à courir, jette sur le sol ce qu’il trouve sur les tables et escalades une sorte d’escaliers. Il s’assoit et soupire. Claire reproche à Andy ce qu’il a dit. Plusieurs scènes de ce genre s’enchaînent durant le film. Il y a un certain contraste entre leurs relations, une fois ils semblent liés, une autre, ils se détestent. Ceux que l’on défendait un moment deviennent une source d’attaque juste après. John semble quand même être le meneur du groupe. Au fur et à mesure que l’on avance avec eux, nous voyons qu’ils ont de la compassion les uns pour les autres puisqu’ils ont tous des situations difficiles. Vers la fin, ils sont tous assis et discutent. Andy explique ce qu’il a fait pour être en retenu, il culpabilise de ses actes envers un autre garçon, le groupe est alors plongé dans une ambiance triste, dans laquelle certains se mettent même à pleurer. Brian explique alors la sienne. Au final, ils finissent par rire avec lui de son acte à lui. Puis Brian, lance le sujet du lundi. Il dit qu’il les considère maintenant comme ses amis. Claire lui dit la vérité, elle dit qu’elle ne pourra pas lui dire bonjour, qu’elle n’assumera pas vis-à-vis de ses amies de parler à quelqu’un comme Brian et même avec le reste. Andy lui reproche d’être aussi méchante, elle lui retoque qu’il fera exactement la même chose. John s’énerve et crie « tu es une pourriture », elle se défend qu’il agirait de la même façon si elle venait lui parler lundi matin. On a alors un aperçu des contraintes de leurs statuts sociaux, Claire se met à pleurer, elle dit qu’elle en a marre de devoir se fier à l’avis de ses amies. John continue de lui crié dessus, le sujet des parents de Claire revient à nouveau sur le tapis et on réalise à quel point c’est le point faible de celle-ci.


Finalement, nous voyons à quel point les parents de chacun d’eux ont eu une influence sur ce qu’ils sont aujourd’hui. Aucun n’a vraiment eu un impact positif puisqu’ils semblent être prisonniers, malheureux, comme dans un cercle vicieux. Sont-ils eux-mêmes en étant ce qu’ils sont ? Lorsque l’on les regroupe, nous réalisons à quel point ils manquent de franchise au quotidien les uns envers les autres. Dans la dernière scène, Claire et John finissent par s’embrasser, elle lui laisse une de ses boucles d’oreilles, Andy embrasse Allison qui a été métamorphosée par Claire et Brian, écrit la dissertation au nom de tout le groupe. Brian n’était pas pris d’affection pour uniquement une personne, l’était en fait pour tout le monde.
C’est un film vraiment spécial, qui fait énormément réfléchir sur la perception que nous avons des personnes au lycée. On juge souvent sans connaître, on se fait la plupart du temps des idées fixes sur les personnes que l’on ne connaît pas pour au final se faire des limites et créer des groupes. Je ne pense pas que ce soit quelque chose de changeable, les groupes sociaux existent depuis pratiquement toujours. Il faut tout de même s’ouvrir puisque c’est quelque chose d’assez pesant, qui amène des problèmes parfois incurables. Je fais notamment référence aux nombreuses fusillades dans les lycées américains qui suscitent également un débat sur les armes en Amérique, mais je vais prendre pour exemple la fusillade de Columbine ayant faite 15 morts, incluant les assassins. Les deux tueurs étaient deux personnes rejetées par les autres. Ils n’appartenaient pas à des groupes sociaux élevés, ils n’étaient pas appréciés. Cette frustration les a emmenés dans la folie qui a causé la terreur, la peur, un massacre.Une émission MTV fait en ce moment fureur, intitulée « If You Really Knew Me ». Des personnes interviennent dans les lycées et tentent justement de défaire les limites qu’imposent les étiquettes collés dans le dos de certaines personnes. C’est vraiment quelque chose d’intéressant, les gens se découvrent alors, ils découvrent leurs faiblesses, ils s’ouvrent à des personnes qu’ils n’aimaient pas et règlent même de vieux comptes pour mieux vivre ensemble. C’est quelque chose de réellement bénéfique permettant alors d’éviter des situations telles que les fusillades et les retenues un samedi.Et vous, dans quelle catégorie vous placeriez-vous ? Seriez-vous prêts à vous ouvrir socialement ? 

 

Brian l’intello, Allison la détraquée, Claire la fille à papa, Andy l’athlète et enfin John le rebelle

 

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