CINÉMA

Looper, un chef-d’oeuvre à ne pas louper !

Looper – Joe (Joseph Gordon Levitt)

Looper, le nouveau film de Rian Johnson est sorti le 31 Octobre en France et le 28 Septembre aux Etats-Unis. Il est important de dire dès le début qu’il s’agit d’un des meilleurs films de l’année 2012. Le film est amené par Bruce Willis que l’on ne présente plus, Joseph Gordon-Levitt qui ne cesse d’être à l’écran et qui semble évoluer à travers chaque film comme il nous le montre à nouveau dans Looper, où il partage l’affiche avec Bruce Willis. Emily Blunt est la touche féminine du casting, que l’on ne néglige pas, tant sa prestation est bonne !
Retour en 2006, le scénariste-réalisateur Rian Johnson débutait de manière exceptionnelle avec Brick, un thriller à petit budget avec Joseph Gordon-Levitt aussi. Il était de retour quatre ans plus tard avec le très mauvais et flop The Brothers Bloom. Et maintenant, Johnson est de retour avec un film multi-genre mêlantvoyage dans le temps, science-fiction et action pour  Looper. Le casting est principalement composé de Bruce Willis, Emily Blunt, Garret Dillahunt, Jeff Daniels, Joseph Gordon-Levitt, Paul Dano, Piper Perabo et Thoms Tracie.

Joseph Gordon-Levitt dans la vraie vie (à gauche) et pour les besoins du film (à droite)

Il faut dire que 2012 a été une année importante pour Joseph Gordon-Levitt. En effet, nous l’avons vu dans The Dark Knight Rises, Premier Rush et très prochainement dans Lincoln  (NDLR 30/01/2013 en France). Dans ce nouveau film, Gordon-Levitt est très différent. Il paraît plus âgé mais surtout plus mature avec un front haut, un nez plus prononcé et un froncement de sourcils… Ce changement, en plus d’être au niveau physique est également présent dans la voix de Gordon-Levitt et dans ses mimiques (dans la version originale). Chaque jour de tournage, l’acteur a  subît trois heures de maquillage.

Joe jeune – Joseph Gordon-Levitt

Il portait des prothèses puis ses yeux ont ensuite été modifié numériquement dans le but d’avoir la même couleur que ceux de sa version âgé. Les raisons de ce relooking apparaissent lorsque son personnage, Joe, se retrouve face à face avec son alter-ego plus âgé, joué par Bruce Willis qui a alors le même front, nez et froncement que Gordon-Levitt. La ressemblance est frappante, Bruce Willis a été lui-même surpris !
En plus de ces aspects techniques du film, nous allons maintenant nous centrer davantage sur l’histoire écrite par Rian Johnson.
En 2044, les Etats-Unis ont subi un effondrement économique, causant une grave dégradation sociale permettant la croissance de la criminalité organisée. En outre, une mutation s’est produite dans 10 % de la population en leur donnant des pouvoirs de télékinésie, plus considérer comme un moyen de draguer puisque ce don fonctionne sur des pièces, … Il ne s’agit pas de supers héros, loin de là … Le voyage dans le temps a été inventé en 2074, mais il a  immédiatement été mis hors la loi. Le film ne se focalise absolument pas sur la façon dont fonctionne le voyage dans le temps. En effet, on ne retrouve qu’une seule scène où l’on assiste à ce changement d’époque, aucune technique n’est mise en avant, ni de gros effets comme le font certains films. Et c’est ainsi que Looper se démarque de notre époque où les films ont trop pris l’habitude de sortir les grands moyens avec des budgets qui pourraient faire baisser les dettes de certains pays, amenés par des effets que l’on ne pourraient même pas imaginés ! Mais derrière ces effets sont habituellement cachés une lacune importante dans le scénario. Et ici, Looper s’impose en se concentrant sur l’histoire et plus précisément sur les deux personnages principaux (Joe de 2044 et Joe de 2074), et non pas sur la technologie et la science-fiction, qui apparaissent au second plan. Et le budget du film prouve affirmations, car il s’élève 30 millions de dollars. Si l’on compare à “Paranormal Activity 4”, qui est une recette qui fonctionne puisque le film rapporte bien plus que ce qu’il coûte, le budget peut sembler élever puisqu’il ne représente ici que $ 5 millions. Mais face à “Taken 2” (45 millions de dollars), “Cloud Atlas” (100 millions de dollars) et “Skyfall” (150 millions de dollars) le budget de Looper est plutôt faible.
Un « looper » est un assassin spécialisé. Le mot vient de l’anglais “loop” qui signifie ‘boucler”. Le looper, boucle la boucle. Son travail consiste à liquider les objectifs qui arrive à une heure précise, ligoté avec une cagoule blanche sur la tête. Ensuite, le looper doit tuer sa proie et se débarrasser du cadavre, car en 2074, les moyens de retrouver les tueurs sont trop puissants, c’est pourquoi ils ne tuent pas, mais les envoie 30 ans en arrière aux loopers. Mais il arrive parfois que l’on se tue, et donc que notre mort aura lieu en 2074.
On pourrait dire que comme la majorité des loopers, dont Joe ont une vie de débauche, tels les bourgeois au XIXème siècle. Ils ont de l’argent, des femmes, vont de soirées en soirées et sont sous l’emprise d’un hallucinogène que l’on s’injecte par pipette dans l’oeil. Je dois avouer qu’il m’a fallu un certain temps pour comprendre qu’il s’agissait d’une drogue. Lorsque Joe aura boucler sa boucle, il souhaite vivre à Paris et apprend le Français comme on peut le voir dès les premières secondes du film (Dans la version française, Joe apprend l’espagnol et veut partir vivre en Espagne) grâce à l’argent qu’il a récolté durant toutes ces années (Bien entendu, tout travail mérite salaire et les tueurs à gage ne passe pas à la trappe).

La mafia (2074)  peut donc cacher son linge sale dans le passé, grâce aux loopers qui ont pour seule règle “Ne laissez jamais votre cible s’échapper » – même si cette cible est vous, votre version future. C’est ce qu’on appelle « boucler la boucle ». Quand la Mafia pense qu’il est temps d’abandonner leur assassin, ils envoient son futur pour être tué en 2044.

Une nuit, Seth, un ami de Joe se rend chez lui, terrifié. Il explique qu’il vient de rencontrer sa propre boucle qui  lui a dit que Rainmaker (futur tyran) éliminait un par un tous les boucleurs. Et il n’a pas eu le temps de tuer sa propre boucle, comme l’exigent les règles. Joe va d’abord protéger Seth et ensuite révéler à son patron où il se cachait. Cette mini-intrigue nous prépare à l’intrigue principale avec Joe et sa propre boucle.
Joseph Gordon-Levitt joue Joe (comme Bruce Willis), un jeune looper )à qui l’on ne reproche rien, mettant assez d’argent pour sortir de cette affaire quand il aura « boucler sa propre boucle » pour se retirer à Paris. Mais un problème se pose quand il est appelé à mettre fin à son futur. La version de Joe joué par Gordon-Levitt échoue laissant filer la version âgé. Il doit donc se rattraper en le tuant sinon c’est lui qui sera exécuté.  Willis aussi s’est confié une mission, qui lui est personnelle. Il veut agir en sauveur de l’humanité et va traquer un enfant de 10 ans dans le but de le tuer. Cet enfant n’est pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Rainmaker qui en grandissant va devenir une menace particulièrement grave pour l’humanité future.

Joe  2077 – Bruce Willis

Looper n’a pas une valeur trop futuriste ou trio dystopique. Certes, il y a des motos volantes, mais elles fonctionnent mals,  puis les téléphones portables ont un beau design, mais ils n’arrivent toujours pas à obtenir des signaux en région agricole. En d’autres termes, ce monde ressemble au notre. On pourrait se croire en 2012, mais nous sommes plongé en 2044.
Il y a des moments où Looper excelle vraiment à être simultanément un film de science-fiction, un film d’action, et un drame qui suscite la réflexion. Ce film esr vraiment multi-générationnel et possède toutes les cartes pour plaire à l’adolescent, au cinéphile, à l’adulte “normal” ou à la fameuse ménagère de moins de cinquante ans (cible privilégié des chaînes de télévision françaises).

 

 

 

Bilan : 9/10 La Science-fiction a vraiment besoin de plus de films comme Looper en cessant d’être dans le côté superficiels avec de gros effets à répétition pour scotcher le téléspectateur mais doit se focaliser sur le coeur du film, son intrigue. Bon, je ne demande pas non plus d’utiliser “Windows Movie Maker” sous “Microsoft 99”, mais il faut faire la part des choses..

Pour finir, je vais reprendre la citation clé de Cloud Atlas, prochainement au cinéma : “Everything is connected” parce que le film nous présente de bonnes intrigues toutes reliés. Et vous que feriez-vous si vous rencontriez votre version future âgé de 30 ans de plus qye vous ?

Critique US de Looper

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