LITTÉRATURE

Parlons démocratie !

L’épisode de l’élection présidentielle est encore bien présent dans vos esprits ? Et bien c’est le moment idéal pour se concentrer un peu plus sur la politique. Du moins sur ce système particulier qu’est la démocratie. Dans son oeuvre en 2 tomes intitulé De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville en peint une représentation qui se veut impartiale. En voici les principaux points.

Tocqueville par Daumier Honoré

Issu d’une famille aristocratique française qui fut décimée sous la Terreur, Alexis de Tocqueville grandit dans un climat politique pour le moins instable, et de la Restauration, qui tentait de maintenir les anciennes valeurs royalistes, il se trouva plongé dans une ère chaotique où la démocratie tentait de naître. Devenu magistrat, et incertain de son avenir en tant que membre d’une classe sociale favorisée, et donc menacée par le revirement de situation politique, Tocqueville décida de se rendre en Amérique avec son ami Gustave de Beaumont, substitut à Paris, afin de se rendre compte de la réalité politique de cette nation qui l’avait toujours pour le moins intrigué. Jeune, il s’informait déjà de son évolution grâce à ses lectures qui comptaient entre autre les numéros de La Revue Britannique, et Voyage en Amérique de Chateaubriand. Ce qui intriguait le plus cet explorateur politique, était le fait que les Américains contrairement aux autres peuples européens n’avaient pas eut besoin d’une révolution sanglante afin de passer du système aristocratique au système démocratique. Il embarqua donc au Havre en Avril 1831 et passa neuf mois sur le sol prometteur de l’Amérique. Noircissant environs quatorze carnets de notes, il amassa ses observations sur ce Nouveau Monde et entendit en rendre compte, les consignant dans ses deux tomes, aujourd’hui mondialement connus.

Prenant la forme de l’essai, plus libre dans sa conception, Tocqueville fit le choix de juxtaposer ses réflexions en de courts chapitres portant sur des traits caractéristiques de la démocratie américaine. Recouvrant de larges domaines comme ceux touchant à la liberté de l’individu, l’organisation du territoire et des administrations, ou bien les arts et la langue, pour n’en citer que quelques-uns, ce compte rendu fut divisé en deux pendants. Le premier pose les bases de la démocratie Américaine, son histoire, pourquoi, comment…et s’attache notamment au poids que l’opinion publique a sur ce peuple épris de liberté et de rationalisme, tandis que le deuxième tome s’oriente plus vers les dangers que cache une démocratie exacerbée, voire à tendance despotique comme Tocqueville en prend l’exemple avec la menace de l’individualisme et celle tyrannique de la majorité absolue.

En somme comme l’a très justement formulé un récent article du site La-Philosophie.com, intitulé De la démocratie en Amérique (analyse) , la question est dans cet ouvrage de savoir comment dans un système qui sépare les pouvoirs législatif, exécutif et administratif, le peuple s’y prend afin de se protéger de lui-même et de ses excès. L’élément de réponse selon Tocqueville est cette force qu’a l’Amérique de s’être organisée en ”associations” qui agissent telles des contres-pouvoirs et parviennent à rétablir un équilibre dans cette démocratie qui n’a de cesse d’évoluer.

Loin d’être le meilleur exemple de démocratie qui existe, Tocqueville aura apporté un premier regard sur cette organisation politique qui perdure encore de nos jours et est bien vivace chez nos voisins américains. A l’heure des élections législatives françaises, ce système des contre-pouvoirs sera t-il reprit en France ? Seul l’avenir le dira. 

Maître ès lettres. Passionnée par la littérature et les arts | m.roux@mazemag.fr

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