Garbage. Un groupe de rock alternatif teinté d’électro, et mené par la charismatique Shirley Manson. Ils n’étaient pas montés sur une scène française depuis 2005. En 7 ans, ils avaient vieilli, puisqu’ils avaient actuellement entre 45 et 61 ans. Tout cela avait de quoi faire s’interroger le public : après une longue pause, le groupe ne risquait-il pas de décevoir un peu ? L’électro étant particulièrement présent sur le dernier album, qu’est-ce que cela pourrait-il donner en live ?
Le concert avait lieu dans la mythique salle qu’est l’Olympia. A 14h, des fans étaient déjà devant la salle, décidés à voir le groupe de près – après être passés pour beaucoup par la fnac des Halles, où le groupe tout souriant s’était prêté au jeu des dédicaces. Ce fut aux alentours de 16h que la queue commença à s’allonger le long du boulevard des Capucines. Ceci confirmait, comme la vitesse de vente des places, que le groupe Garbage n’avait pas été oublié. Les fans de ce rock agressif et féminin ne manqueraient pour rien au monde son retour.
Ce fut de façon assez anarchique que l’Olympia ouvrit ses portes à 18h40, chacun se pressant, se bousculant, courant, jusqu’au bas du hall. La fosse se combla assez vite, et j’eu la chance de me trouver au milieu du deuxième rang. Les gradins ne furent au contraire à peu près remplis qu’au dernier moment avant le début du concert.
C’est d’abord EMA (Erika M. Anderson) qui occupa la scène à 20h. Accompagnée d’un violon électrique, de guitare et de batterie, cette chanteuse vibrante d’énergie convenait particulièrement bien pour introduire un groupe comme Garbage, et réveiller le public. La mauvaise qualité du son, comme sur beaucoup de premières parties, était cependant bien regrettable, et empêchait de vraiment apprécier le show. Le temps que l’on change le matériel, et autour de 21h15, les lumières s’éteignirent. Le concert de Garbage pouvait enfin commencer.
A l’image de leur album assez électro, c’est une introduction presque “robotique” qui retentit, alors que la batterie abordant le “g” en ossements du nouvel album est dévoilée, et le public plongé dans l’obscurité. Les membres masculins, portant chemises, cravates et vestes noires, arrivent un par un et se mettent à leur place respective. Puis une lumière blanche aveugle brutalement le public et sur les premières notes de guitare de Supervixen, c’est la légendaire Shirley Manson qui monte sur scène. Son corps est recouvert d’un tissu rose flottant, entre la cape et le voile, qui lui donne une allure fantomatique. Chignon tiré, c’est avec un charisme impressionnant, presque terrifiant, qu’elle commence à chanter. Toute la salle semble dès le premier morceau en communion avec Shirley, et ressent la puissance de ce personnage iconique. En commençant par Supervixen, le groupe montre aussi qu’il n’oublie pas ses origines.
D’autres anciens morceaux suivent : Temptation Waits, Metal Heart ou encore Shut Your Mouth, un des moments forts du concert puisque la salle entière entonne les “Just shut your mouth !” avec la chanteuse. Queer est à l’image du groupe : le morceau est à la fois doux et glamour et terriblement énergique. C’est sur ce morceau que Shirley laisse délicatement tomber son voile rose pour dévoiler sa silhouette. Elle porte un short et un tee-shirt rouges et noirs, mais surtout un collier représentant une mâchoire énorme. C’est dans cette tenue extravagante que le set se poursuit avec d’autres singles comme Cherry Lips et l’explosif Why Do You Love Me. Le groupe favorise donc toujours les anciens morceaux. Avec Blood For Poppies, le groupe décide de présenter enfin son nouvel album. Ce single qui a créé le buzz sur internet fonctionne à merveille sur le public de l’Olympia, mieux que l’autre extrait, Battle In Me, qui sera joué en suivant.
Le groupe nous laisse nous poser sur Milk et The World Is Not Enough. Ces moments de douceur sont bien sûr de courte durée, puisque dans cette partie, les tubes les plus explosifs sont joués. Shirley profite notamment des “All I want is you” d’I Think I’m Paranoid pour montrer son amour pour son public, et joue aussi le magnifique Only Happy When It Rains. Celui-ci apparaît réarrangé dans un esprit calme et lent sur le début du morceau, mais ceci n’est que pour rendre la suite plus détonante, avant d’enchaîner avec le mythique Push It. Le groupe prend réellement son pied, puisque chaque membre à l’air heureux et fier de jouer à l’Olympia devant un public si réactif.
Le groupe s’empresse de quitter la scène avant de revenir sous les cris de joie du public pour le rappel. Shirley en profite alors pour nous dévoiler son amour pour Paris, et de présenter chaque musicien du groupe. C’est Automatic System Habbit qui est ensuite lancé. Ce morceau témoigne lui aussi de la puissance du nouvel album sur scène. The Trick Is To Keep Breathin’ s’enchaîne, et le groupe finit par Vow, qui, pour fermer la boucle d’un concert ouvert par Supervixen, est aussi un de leurs tous premiers morceaux. Sous les acclamations de l’Olympia entière que ce groupe a réussi à retourner, Garbage quitte la scène.
C’est indéniable. Le vieux groupe Garbage a réussi son retour sur scène, et il est en pleine forme. Les membres sont bien décidés à faire résonner leurs morceaux mêlant violence et charme tout autour du monde. Les anciens d’abord, mais maintenant que leur nouvel album a une si belle réception sur scène, les nouveaux devraient vite être intégrés dans la setlist. Si vous regrettez d’avoir raté un si beau retour musical, ne vous affolez pas : le groupe aime la France puisqu’il passera cet été aux Solidays, à Main Square, Beauregard, Musilac, aux Escales du Cargo d’Arles et aux Vieilles Charrues. Ils retourneront même le 22 novembre à Paris, au Zénith cette fois, pour une date qui s’annonce encore plus grandiose.