Le 14 Mai dernier, à la veille de l’investiture du nouveau Président, la maison Chanel mais surtout son directeur artistique Karl Lagerfeld nous présentait la collection croisière 2013. Le défilé avait lieu dans les jardins du château de Versailles, et cela pour une raison bien particulière : en effet toute cette collection est inspirée du style de la cour sous Versailles et du faste de Marie Antoinette. Pour vous donner une idée de ce que cela était à l’époque, il suffit de regarder le film de Sofia Coppola, Marie Antoinette, dans lequel les costumes très beaux et fastueux correspondent aux goûts vestimentaires et à la mode de l’époque. Couleurs pales, dentelles, soies, jupons, corsages… Ainsi Lagerfeld s’est inspiré de tout ceci pour créer cette collection. En effet on retrouve ces couleurs, ces broderies, ces robes qui donnent une nouvelle vie à Versailles, du moins dans la mode. On peut également noter le fait que les modèles avaient pour certaines les cheveux teints en rose pale, ainsi qu’une mouche “Chanel” sur la pommette.
« Ce qui compte, c’est l’esprit de cette cour, pas sa réalité » ( Karl Lagerfeld)
Mais évidemment, Chanel a apporté un peu de renouveau dans ce style, ce n’est pas une simple copie de ce qui se faisait il y a quelques siècles. En effet, et c’est là le coup de maître de la maison de haute couture, Chanel a modernisé tout ce style, l’a transposé en quelque chose de portable à notre époque. Tout d’abord on peut noter la musique du défilé qui n’a certainement pas été choisie par hasard : quelque chose d’ultra moderne, des morceaux d’électro, ce qui tranche définitivment avec l’inspiration de la collection qui aurait plutôt été clavecins/musique classique, montrant ainsi la volonté de Chanel de moderniser ce style, d’en faire quelque chose de neuf. Il en est de même pour les coupes de cheveux des modèles : bien que rose bonbon, ce qui fait très Marie Antoinette, ce sont des coupes ultra modernes, courtes sur le devant mais très longues derrière, bien loin des “montagnes” que représentaient les chignons de l’époque.
Côté vêtements, le changement et la modernisation sont là également. Bien que les coupes et les couleurs, ainsi que les matières rappellent Versailles, tout ceci a été remanié et revisité pour le mettre “au goût du jour”. En effet, les robes ont été raccourcies, dévoilant ainsi les jambes des femmes qui les portent : on garde la coupe de la grande robe bien serrée à la taille, mais celle ci est adaptée au XXIème siècle et raccourcie au dessus du genou. On peut également remarquer les chaussures choisies pour accompagner cette collection, des tennis compensées, qui tranchent avec les talons et les chaussures très sophistiquées de l’époque ; les tennis donnent carrément le ton, étant quelque chose d’ultra moderne et d’assez nouveau dans la garde robe des femmes. On note aussi, en plein milieu de ces ingénues aux couleurs chamallows, un groupe tout à fait à part, vêtues de cuir noir, sans couleur, version punk, comme rejetant tout ce monde sucré et coloré.
La collection Croisière
« L ’importance grandissante de la collection croisière est confirmée. Elle fait l’objet d’une campagne et d’une mise en scène particulière dans nos boutiques », confirme Bruno Pavlovsky. Ses ventes représentent à peu près 30 % de celles d’une année. En effet, Chanel joue encore ici la carte de l’exception, montrant son indépendance, en étant l’une des très peu nombreuses maisons de haute couture proposant une collection “croisière”. Livrés en Novembre, les modèles demeurent en boutique jusqu’au mois de Juin.