SOCIÉTÉ

Second tour : M. le Président Hollande

“Mes chers concitoyens. Les Français, en ce 6 mai, viennent de choisir le changement en me portant président de la République. Je mesure l’honneur qui m’est fait, la tâche qui m’attend. Devant vous, je m’engage à servir mon pays.” – François Hollande.

(c) Jean-Claude Coutausse

Le dimanche 6 mai 2012, à 20h, heure de fermeture des derniers bureaux de votes, les chaînes de télévision, sites internet et radios annoncent toutes unanimement la victoire de François Hollande au second tour de l’élection présidentielle avec environ 52 % des voix, provoquant de nombreux éclats de joie chez les supporters du candidat socialiste, et une déception non dissimulée chez les partisans de l’UMP, réunis dans l’attente du résultat  à la maison de la mutualité. Plus tôt dans la journée, de nombreux médias étrangers, annonçaient déjà la victoire de François Hollande, entachant le moral des militants UMP. “La France a un nouveau président de la République. C’est un choix démocratique”, indique Nicolas Sarkozy, depuis la salle de la Mutualité. Le président sortant souhaite “bonne chance” à son successeur, François Hollande, “qu’il vient d’avoir au téléphone” et remercia tous ceux qui l’ont soutenu pendant la campagne. “Je ne pourrai vous rendre tout ce qui vous m’avez donné”, précise Nicolas Sarkozy, visiblement très ému. Nicolas Sarkozy a demandé à ses partisans de ne pas huer le nouveau président élu. “Je porte toute la responsabilité de cette défaite. Ma place ne pourra plus être la même, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent. Je m’apprête à redevenir un Français parmi les Français”, conclut Nicolas Sarkozy.

François Hollande devient donc le 24ème président de la république Française, et le second président socialiste de la Vème république, après François Mitterrand, 31 ans plus tôt. C’est la finalité de plus d’un an de course à la présidence,  débutant le 31 ans, avec son annonce de candidature à la présidentielle à travers la primaire socialiste. Six semaines plus tard, le 14 mai, Dominique Strauss-Kahn, alors favori, est mis hors jeu, accusé d’agression sexuelle par une femme de chambre à New York. François Hollande est propulsé n°1 des sondages. L’homme « normal » domine alors les sondages, et est élu candidat du PS à l’élection présidentielle. Le 22 octobre, à Paris, M. Hollande est officiellement investi pour représenter son parti à la présidentielle.

Le candidat accélère la cadence au début de l’année 2012 : il adresse une “Lettre aux Français”, publiée dans le quotidien Libération, multiplie les interventions dans les médias et sur le terrain. Avant d’effectuer son premier meeting de campagne le 4 janvier, à Mérignac (Gironde). Le 22 janvier, M. Hollande surprend et marque les esprits lors de son premier grand meeting du Bourget, au cours duquel il déclare la guerre au monde de la finance. La stature présidentielle de celui qui a remporté la primaire PS trois mois plus tôt éclate alors pour ses sympathisants, la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy n’est alors pas à l’ordre du jour, et n’interviendra que le 15 février 2012. Le 27 février, Nicolas Sarkozy entre en campagne et réussit à couvrir l’espace médiatique, M. Hollande ramène alors le débat sur ses propositions en annonçant son intention de créer une nouvelle tranche d’imposition à 75 % pour les revenus excédant 1 million d’euros, cette proposition divise à gauche et provoque un tollé à droite. Le candidat PS présente alors son “message de cohésion sociale” et tente – en opposition – de présenter M. Sarkozy comme le président des riches. Le 12 avril, à Clermont-Ferrand, le candidat socialiste, donné vainqueur dans toutes les enquêtes d’opinion et divers sondages paraît favori à dix jours du premier tour. Le 22 avril, avec 28,63 % des suffrages exprimés, François Hollande devance Nicolas Sarkozy (27,18 %) au premier tour. Le candidat du PS déclare donc avoir gagné son pari et recueille plus de voix que Ségolène Royal en 2007 (25,87 %). Le député de la Corrèze se retrouve alors en position de force face à au président sortant avant le second tour. La course s’engage pour gagner les électeurs frontistes, dont la candidate, Marine Le Pen, troisième homme du premier tour, atteint 17,90 %. Le 2 mai, lors du débat de l’entre deux tours, les deux candidats s’opposent alors, la position de favori de François Hollande n’est pas remise en cause à l’issue du débat, et l’annonce de François Bayrou déclarant qu’il votera pour M. Hollande conforte cette position.

(c) Philippe Wojazer/Reuters

Le 6 mai 2012, François Hollande est alors élu le 24ème président de la république Française, rassemblant 51,9 % des voix dans les premiers sondages, avec un taux d’abstention de 19,1 %. Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu’il va se mettre en retrait de la vie politique dans les prochains mois, sans annoncer toutefois qu’il met fin à sa carrière. Avant l’élection, il avait indiqué qu’en cas de défaite, il arrêterait la politique. “J’exprime ma profonde gratitude à tous ceux qui ont rendu par leur suffrage cette victoire possible. Beaucoup attendaient ce moment depuis de longues années ; d’autres plus jeunes, ne l’avaient jamais connu. Certains ont eu tant de déception… Je suis fier d’avoir été capable d’avoir redonné espoir. J’imagine leur émotion. Je la partage et je la ressens”, a déclaré François Hollande à Tulle, juste après son élection. Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il ne serait “plus jamais candidat aux mêmes fonctions”, ce qui inclut donc la présidence de la République et la direction de l’UMP.  “Il nous l’a clairement annoncé. Il nous a dit”, a indiqué un ministre présent à la réunion à l’Élysée, peu avant 20 heures, autour du chef de l’Etat, jusqu’à la passation de pouvoir qui aura lieu aux alentours du 15 mai.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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