MUSIQUE

Tristesse Contemporaine

Tristesse Contemporaine

C’est certainement l’un des groupes parisiens les plus hypes du moment. Non, le nom de ce groupe n’a rien à voir avec un tableau, un air de musique classique, ni d’un film des années folles. Tristesse Contemporaine, c’est avant tout un trio alternatif-electro avec un nom osé, mélancolique, dingue et surtout intelligent, venant d’un livre d’Hippolyte Fierens-Geveart, “La Tristesse Contemporaine“. Pour ma part, j’ai tout de suite aimé le nom, ce qui explique qu’il sonne très “revival new-wave eighties à la française”. Formé en 2009, le groupe affiche des membres et des personnalités cosmopolites, incarnant une image d’un trio qui n’aime pas la sobriété. Composé de Narumi (claviers), une japonaise appréciant le cinéaste Jean-Luc Godard et la Nouvelle Vague, ce qui explique son amour pour la France, elle est ainsi rejointe par Léo Hellden (guitare), un suédois qui a déjà fait ses armes dans le duo électro français Aswefall (connu pour le morceau “Between The Miles”), et Maik (voix), un rappeur anglais qui a fait partie du groupe Earthling, caché sur son masque d’âne. Quand j’ai dit “cosmopolite”, en voilà la preuve.

Tristesse Contemporaine

Le trio a sorti son premier album éponyme le 12 mars dernier, produit par Pilooski (Discodeleine) et remarqué par certains médias spécialisés. Après des démos et un EP 51 Ways to Leave your Lover” sorti en 2010, un album était l’idéal pour une immersion totale de leur univers. D’abord, je suis assez surprise par la pochette, représentant bien leur domaine sophistiqué. On aurait presque cru à une création inspirée de la pop psychédélique, ou encore du beau temps printanier. Deux femmes, l’une en tenue stricte et talons hauts, à l’air énervé, l’autre en petite fille modèle, illustrent la pochette. Le “tableau” est entouré d’un fond noir aux nombreuses traces blanches, et nous rappelle les pochettes nostalgiques des années 80-90. Retour vers le passé. Autre point important, ce qui égalera à leur musique, c’est l’esprit que ces trois personnes peuvent nous laisser avec leurs looks “kistunénien” (très Kitsuné donc !). On a vraiment à faire a des hipsters, croyez-moi.

Tristesse Contemporaine

Bon assez parlé, passons à l’écoute de leur album. Huit pistes seulement, on s’attendait à mieux. On commence avec “Empty Hearts”, morceau nourri de synthés, de pop psychédélique, de voix avec chœurs. Prometteur pour la suite. “In The Wake” débute par quelques synthés qui nous rappelle la période new-wave. Plus on avance dans la chanson, plus on sent le côté Joy Division (guitares, basses) et électronique. La piste suivante “Hell Is Other People” est néanmoins plus pop, tout en gardant son ADN “électro-lounge”. “I didn’t know” est cependant plus énergique et électrique, surtout que c’est le premier single de l’album. Il est illustré par un clip qui vaut la peine d’être regardé, même si la vidéo est montée à partir d’extraits d’un film de Tim Beswick,The City“. Par contre, “Hiearchies” est davantage lounge, accompagné de sons électroniques. “Daytime Nightmare” est cette fois-ci plus poussé dans les sonorités électro-new wave de nos jours, le refrain me rappelle le groupe anglais The Horrors. “51 Ways To Leave Your Lover” est aussi électro, new-wave et lounge que les précédentes pistes. “America” est un morceau reposant, tout en étant un morceau éléctronique et lounge, en ajoutant quelques guitares par-ci par-là.

Au final, c’est un premier effort convaincant et minimaliste à découvrir si on apprécie les découvertes dans le monde de l’électro, et surtout si on aime de vielles influences comme Zita Swoon ou Young Marble Giants. C’est ça, la magie et la mélancolie de Tristesse Contemporaine.

La musique, c'est tout simplement ma vie. Mais j'aime aussi les séries, le cinéma, les bouquins ou la mode. Tout simplement !

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