CINÉMA

Sur la piste du Marsupilami

Le célèbre Alain Chabat, ancien Nul, est tout autant connu pour ses films bien souvent considérés comme étant cultes. Il écrit tout d’abord La cité de la peur avec ses joyeux compagnons pour ensuite réaliser quelques films, notamment la célèbre adaptation de la bande dessinée de Goscinny et Uderzo, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou bien encore RRRrrrr ! ! ! qui relate l’histoire absurde de deux clans opposés par leur hygiène capillaire au temps des mammouths. Ce n’est que huit ans après ce dernier se décide à nous présenter un nouveau film, lui aussi adapté d’une bande dessinée, Marsupilami de Franquin. Huit ans, c’est particulièrement long, mais l’on a pu se consoler en supposant qu’après un tel temps de réflexion et de travail, le résultat serait épatant.

Mais qu’en est-il réellement ?

L’histoire.      « Quand Dan Geraldo (Alain Chabat), reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito (Jamel Debbouze), guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment ! ! ! »

Déjà-vu.      Jamel Debbouze, fidèle à lui même, est présent pour les nostalgiques de Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, on retrouvera d’ailleurs un Jamel face à un lama fortement têtu, qui nous rappelle étrangement une certaine mule au nom illicite. Cet exemple illustre parfaitement l’esprit du réalisateur : tenter d’égaler son film au succès populaire, mais sans jamais y parvenir.

Quand vais-je rire ?      C’est la question récurrente que tout spectateur se posera après avoir payé sa place de cinéma, attendant sagement le temps passer, à la recherche de répliques mémorables bien cachées sous les effets spéciaux apparemment privilégiés dans ce divertissement gentillet.

Des acteurs mal choisis.      Patrick Timsit est sorti de l’ombre et aurait mieux fait d’y rester, plutôt que de nous faire partager son jeu d’acteur particulièrement énervant et dépassé. Alain Chabat donne également l’occasion à Fred Testot de se détacher du SAV des émissions mais il semble que celui-ci ne parviendra jamais à devenir un acteur reconnu tel que son compère Omar Sy. Au contraire, c’est regrettable que Géraldine Nakache et Jacques Weber ne fassent qu’une courte apparition dans cette comédie cotonneuse qui souffre d’une absence d’acteurs capables d’apporter une touche d’humour et de fraicheur.

Une scène culte ?      S’il y a bien une chose à retenir, c’est la performance de Lambert Wilson, tout particulièrement lors d’une scène que je ne peux dévoiler (la seule véritable surprise du film), qui deviendra certainement culte ou bien qui sera servie comme casserole aux enfants de la télé. L’avenir nous le dira.

Un film pour enfant.      Malgré une absence d’humour destiné au grand public, Sur la piste du Marsupilami réjouira sans doute les enfants de 6 à 12 ans face à ce personnage que l’on aimerait tous avoir en animal de compagnie.

Je dirais donc que ce film n’est pas une réussite, mais il saura peut-être séduire les quelques fans de la bande dessinée et de la série animée qui retrouveront certainement l’esprit de l’univers de Franquin. En espérant qu’Alain Chabat soit plus efficace pour réaliser son prochain film qui sera sans doute d’une qualité nettement supérieure. Nous pouvons pardonner cet écart à ce réalisateur mythique qui, se reposant sur ses acquis, se devait de gagner son pain.

 

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