MUSIQUE

Syd Barrett : L’étoile du rock psychédélique !

Roger Keith Barrett est né le 6 janvier 1946 à Cambridge en Angleterre. Il vécu au 183 Hills Road avec sa mère Winifred, son père Arthur Max et ses frères et sœurs. Le petit Keith a tout de suite un goût artistique prononcé, notamment pour la peinture. Il écrit des poèmes, et fait des collages, se met à la guitare et ses parents l’encouragent vivement dans cette voie. Les soirs, ils traînent dans les pubs de la ville où viennent se produire divers artistes, et c’est là, à l’âge de 14 ans, qu’il acquiert son surnom de Syd, qui vient d’un jazzman local, Sid Barrett. Pour se différencier de ce dernier, Roger en change l’orthographe, et l’écrit avec un « y ».
Syd fait ses études à Cambridge High School for Boys où il y fait la connaissance de Roger Waters et plus tard, de David Gilmour, puis il intègre le Cambridge college of Arts and Technology. En 1961, le père de Syd meurt d’un cancer. Sa mère, pour l’aider à dépasser le deuil, encourage son fils à répéter avec son groupe dans le salon du 183 Hills Road. De ce fait, Syd devient une personnalité populaire et bohème de la scène de Cambridge.


Syd part étudier les arts à la Camberwell Art School de Londres. Il est invité à rejoindre en 1965 le groupe de Roger Waters (basse) qui se produit sous des noms aussi divers que T-set ou Sigma 6, et qui se compose également de Nick Mason (batterie), Richard Wright (claviers) et Bob Klose (guitare). Finalement, ce dernier quitte le groupe, et Syd propose alors le nom de Pink Floyd, qui vient de la combinaison de deux bluesmen américains, Floyd Council et Pink Anderson. Tout au long de l’année 1966, le groupe développe sa technique scénique et se produit plusieurs fois par semaine au UFO, un club accueillant la scène underground de Londres. L’émergence d’une scène musicale psychédélique permet à Pink Floyd de jouer des chansons souvent très longues, avec beaucoup d’improvisations, se dotant d’effets lumineux qui sont projettés sur le groupe, pendant qu’il joue. C’est une innovation pour la scène musicale de Londres, avec les envolées guitaristiques du jeune Syd et les lumières qui reflettent bien leur musique et leur état d’esprit. Leur musique planante est très appréciée des hippies et des consommateurs de LSD.
Syd devient le leader du groupe : c’est lui qui écrit et compose les chansons du premier album de Pink Floyd sorti en 1967 sur le label EMI : The Piper at The Gates of Dawn. Astronomy Domine, avec sa dimension fantastique, Interstellar Overdrive et son expérimentation sonore de bruit provoquée par la guitare de Syd et le synthé de Rick , Lucifer Sam et son tempo frénétique… Syd enregistre ses prises en une seule fois, sans répétition ! L’album, à sa sortie, est accueilli positivement, et il sera par la suite reconnu comme l’un des meilleurs albums psychédéliques des années 1960.

Mais malgré son génie, Syd abuse de drogues en tous genres, et son comportement se fait ressentir au sein du groupe. Il n’arrive plus à suivre lors des concerts, et David Gilmour en vient à le seconder. Parfois, Syd peut rester un concert entier debout avec sa guitare sans y toucher, ou alors quand il joue, il se trompe de chanson ou ne chante pas les bonnes paroles. De plus, ses absences lors des répétitions enpêchent le groupe de progresser. Syd est donc, en raison de ses problèmes, relégué au rang de compositeur et auteur. Un deuxième album voit le jour en 1968, A Saucerful of Secret où la contribution de Syd est minime. Seulement une chanson est de sa composition, Jugband Blues !
Finalement , Syd est exclu définitivement du groupe Pink Floyd entre mars et avril 1968. Seulement, Peter Jenner et Andrew King, qui ne voient pas d’avenir possible sans la créativité de Syd, décident de le suivre en tant qu’artiste solo. Les séances d’enregistrement commence en 1969. L’album, commencé en avril ne sera terminé qu’en octobre et ne sortira qu’en janvier 1970. En effet, Syd manque de motivation et se présente aux séances sous l’emprise d’acides. David Gilmour et Roger Waters viennent aider Malcom Jones, l’ingénieur du son. The Madcap Laughs est bien reçu et bien vendu (mais ne rencontre pas le succès des deux albums de Pink Floyd), EMI décide donc de faire enregistrer à Barrett un nouvel album. Les sessions débutent en février 1970 avec le groupe Soft Machine, et David Gilmour comme producteur et Rick Wright au clavier. L’album, sobrement intitulé Barrett, sort en novembre 1970. Syd par la suite ne remontera sur scène que 4 fois, notamment avec un groupe éphémère qu’il a créé en 1972. En 1974, Peter Jenner veut que Syd retourne en studio mais les séances n’aboutissent pas.
Syd se retire alors à Cambridge vivre avec sa mère. Il a été interné en hôpital psychiatrique à cause de dépressions et de son addiction au LSD. Après sa sortie, il vit coupé du monde et a de fréquentes visites de sa sœur. Il s’adonne à ses passions, la peinture et le jardinage, et ne pratiquera plus la musique.
Le 5 juin 1975, alors qu’il a vent de la nouvelle que les Pink Floyd, désormais dirigés par Roger Waters, enregistre leur septième album Wish You Were Here à Abbey Road, Syd s’y rend. Certains témoins racontent ne pas avoir reconnu Syd : il avait grossi, se rasait les sourcils, et un crâne rasé avait cédé la place aux boucles brunes. De plus , son comportement était bizarre : il se lavait les dents et sautait partout ! Roger Waters confia même qu’il avait fondu en larmes en voyant ce qu’était devenu son ami tandis que Syd demanda où était sa guitare pour enregistrer. Les Pink Floyd lui firent écouter Shine On You Crazy Diamond et Syd n’aurait pas réagit. Cette chanson parle en effet de lui, tout comme la chanson du nom de l’album , qui pourrait se traduire par “j’aimerais que tu sois là”. Par la suite, aucun des membres de Pink Floyd ne le reverra.

Barrett meurt le 7 juillet 2006, à Cambridge, d’un cancer du pancréas (bien que certains prétendent que sa mort soit due à des complications liées à son diabète).

Syd Barrett, malgré sa courte carrière, a depuis eu une influence monumentale sur une pléiade d’artistes qui reconnaissent son génie pour composer, notamment David Bowie (un de ses premiers fans), Marianne Faithfull, le groupe punk The Damned, Tangerine Dream, REM… Il restera l’un des pionniers du mouvement psychédélique anglais, et continue aujourd’hui d’inspirer des groupes comme REM ou Placebo.

« Well you wore out your welcome
With random precision
Rode on the steel breeze
Come on you raver, you seer of visions
Come on you painter, you piper, you prisoner, and shine !”                      (Shine on you crazy diamond)
Et l’Etoile s’en est allée…

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