SOCIÉTÉ

2011 : Une année contestataire

Mercredi 14 décembre, le journal hebdomadaire américain Time a désigné la “personne de l’année” : il s’agit du manifestant ! Désigner la “personne de l’année” est une tradition annuelle depuis 1927 pour ce grand journal. L’an dernier, cette distinction était revenue au jeune fondateur du réseau social Facebook Mark Zuckerberg. Ainsi il nous est montré que, cette année, la protestation a pris une place sans précédent dans le monde, entraînant des changements historiques et sociaux.

Pour ce bilan annuel, nous avons distingué deux types d’évènements majeurs, le premier étant le printemps arabe.

Il a débuté le 17 décembre 2010 dans la ville de Sidi Bouzid par la révolution en Tunisie : Mohamed Bouazizi, vendeur de légumes ambulant de vingt-six ans, s’était immolé par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. A l’époque, il déclara “préfèrer mourir plutôt que de vivre dans la misère”. Cet acte désespéré provoqua la colère des habitants de Sidi Bouzid, mais aussi celle des habitants de la région, se répandant peu à peu dans le pays, et même au-delà des frontières, suivie par celle de l’Egypte, de la Lybie, du Yemen, de la Syrie… et bien d’autres.

C’est ainsi que la population du monde arabe s’est soulevée contre les dictatures oppressantes qui reignaient depuis bien trop longtemps, vivant dans des conditions de vie très difficiles et où la précarité en devenait même banalisée.

Le monde a alors vécu la chute de dictateurs comme Ben-Ali, Kadhafi ou encore Moubarak.

Pour sûr, ces grands bouleversements ont marqué l’histoire car des populations ont pu renverser des pouvoirs autoritaires. Les forces des soulèvements populaires ont encore été très fortes fin 2011 et promettent de continuer pour ce début d’année 2012. On peut également souligner que les réseaux sociaux ont permis de relayer le mouvement et d’organiser des manifestations en contrant les autorités et les répressions existantes.

Enfin, l’année 2011 a également été bouleversée par les protestations à travers le monde.

Le mouvement des indignés (Occupy Wall Street), représenté par des manifestations pacifiques spontanées, a rassemblé jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes, commençant en Espagne puis s’étendant un peu partout comme en Belgique, en France, en Grèce, au Royaume-Uni ou encore aux Etats-Unis. Ce mouvement proteste contre le capitalisme de façon non violente : il n’est lié à aucun parti et conteste l’ordre actuel du monde. D’ampleur mondiale, il montre le rejet qu’a une partie de la population face à la puissance de la finance et à la déshumanisation du monde.

Notons aussi que des manifestations ont eu lieu en Russie contre Poutine et l’incontestable présence de corruption. La Russie étant pourtant un pays très répressif, la population s’est “inspirée” des révolutions arabes et a décidé de faire entendre sa voix grâce à des mouvements inédits. Des milliers de russes ont protesté contre les fraudes aux élections législatives et ont réclamé le départ du Président. Comme pour le printemps arabe, les réseaux sociaux ont permis d’organiser des manifestations et de contrer les autorités. Cependant, la répression de la police a été très violente.

Pour conclure ce bilan, nous pouvons dire que l’année 2011 a été très riche en évènements. Mais au-delà des évènements “médiatiques” comme l’affaire DSK, les protestations et manifestations ont dominé l’actualité. Aujourd’hui, le monde semble encore apte à pouvoir changer et le peuple à pouvoir faire évoluer les choses.

Note à l’attention du lecteur : cet article a été rédigé grâce à la coopération de Mallaury, rédactrice actualité.

Célia, 19 ans, étudiante en orthophonie à la Haute Ecole de la ville de Liège.

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