MUSIQUE

Alexis HK et Brassens : une grande histoire d’amour

Maze a rencontré Alexis HK, le compagnon musical de Thomas Fersen et bien d’autres, alors qu’il venait juste de présenter son nouveau spectacle, Georges et moi en hommage à Brassens aux Francofolies de La Rochelle.

Vous avez déjà plusieurs albums à votre actif, quel est celui qui vous a le plus marqué, que vous avez préféré peut-être ?

Moi mes albums artistiquement je ne les juge pas, parce que l’on est toujours très critique sur ce qu’on a pu faire, on se dit qu’on aurait pu faire autrement… Mais ce qui est bien avec les disques c’est qu’ils gravent les époques de votre vie, à partir d’un moment où vous en faites un, ça vous rappelle une période, plus ou moins bonne d’ailleurs. Il y en a qui ont été très très durs à faire, le deuxième notamment, on m’a invité à le faire vite stratégiquement pour qu’il sorte très vite, j’ai fait un truc dans une sorte de pression, alors que le troisième j’ai pris tout mon temps, je me suis régalé. En tous cas ça marque des époques de vie.

Comment vous est venue l’idée de réaliser un spectacle sur Georges Brassens ?

Georges Brassens a toujours fait partie de ma vie, déjà parce qu’on l’écoutait beaucoup à la maison, comme Barbara, Ferrer, Brel, tous ces grands chanteurs… Mais Brassens a ce truc en plus de toujours revenir dans ma vie, d’être toujours évoqué au moins une fois par jour, même quand je l’écoute pas ou que je pense à autre chose il vient me dire bonjour, je ne sais pas pourquoi… Quand je m’en suis rendu compte je me suis dit que ça peut être marrant de faire quelque chose sur lui où ce serait moi qui lui parlerait dans un espèce de dialogue imaginaire. C’est un artiste qui compte énormément dans mon parcours donc ce spectacle ça me permet de regarder mon fantôme en face, d’essayer de m’en détacher. C’est un chanteur très important pour moi, tout simplement.

Vous aviez besoin de vous en détacher ?

Oui parce que c’est quelqu’un de tellement récurrent… Mais c’est aussi être dans le détachement avec lui, on a toujours un maître dans sa discipline, on ne se lance pas dans une discipline sans maître, sans personne qui n’ouvre la voie ou qui influence. Lui c’est le cas, on comprend vite quand on écoute ce que je fais que j’aime ce chanteur. C’est intéressant de prendre les devants, d’y aller un peu frontalement. C’est une démarche qui a beaucoup de sens pour moi. J’avais aussi envie de partager mon intimité avec Brassens car tous ceux qui aiment Brassens ont tous une intimité avec lui, avec une chanson qui leur rappelle leur vie, leurs grands parents… Il s’avère que ce que j’aime le plus chez lui c’est son humour, j’essaie de faire quelque chose où on rit et comme il s’avère que les gens rient beaucoup… Je fais très sérieux comme ça mais je tuerais ma famille pour un bon mot (rires).

Comment s’est passée votre collaboration avec François Morel pour ce spectacle ?

La collaboration s’est extrêmement bien passée. C’est moi qui l’ai contacté parce que j’ai pensé que c’était la bonne personne pour regarder et agrémenter ce spectacle. On a fait une première résidence à Niort où on a pris nos repères l’un avec l’autre parce que on ne se connaissait pas beaucoup. Donc on partage et la magie se crée, on comprend l’un et l’autre ce qu’on voudrait, ce qu’on voudrait pas. Il y a une relation qui se créé avec un monsieur qui est à la fois simple et extraordinaire. Ça s’est très très bien passé.

Une scène ou concert qui vous a marqué en particulier ?

Il y en a beaucoup qui m’ont marqué parce j’ai dû faire à peu près 300 concerts ces cinq dernières années, j’ai traversé pas mal la France et d’autres pays. J’ai un souvenir assez ému d’une tournée au Québec. C’était toute une tournée au Québec où j’étais en solo guitare voix avec mon régisseur, on arpentait le Québec en voiture, devant des grands paysages et a joué dans des petits endroits très confinés, j’avais le sentiment d’être accompli par ce voyage, d’être arrivé quelque part, là où je devais être. C’est jamais un concert en particulier… Enfin hier aux Francos ça m’a marqué, c’était particulier parce que on présentait un nouveau spectacle et l’accueil était très chaleureux donc ça m’a marqué. Après ce sont plus des souvenirs…

La vie de tournée vous plaît ?

J’aime la liberté en général, j’aime bien quand ça change tout le temps, quand ça bouge et que ça ne s’installe pas dans quelque chose de trop quotidien… Ma vie me correspond parfaitement, je dors assez rarement dans le même lit, ça me plaît bien comme ça !

Quels sont vos prochains projets ?

Pour l’instant, j’ai un an de tournée avec ce spectacle donc ça va me laisser le temps d’écrire de nouvelles chansons, je ferai un nouveau disque mais j’ai envie de prendre le temps de le faire, je ne peux pas accumuler trop de projets, sinon je les fait à moitié. Je ne peux pas être sur la route et faire d’autres trucs en même temps, enfin c’est compliqué. Déjà je me lance dans une aventure qui s’annonce très palpitante et ça va me laisser du temps pour écrire…

Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Rien du tout, j’ai tout ce qu’il me faut. J’ai une femme magnifique, un enfant magnifique, des endroits pour vivre, une famille extraordinaire, un métier que j’adore, que je pratique depuis longtemps et qui ne m’a pas encore tourné le dos… Il faut que ce soit comme ça pendant longtemps.

Étudiante àSciences Po Lille.

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