MUSIQUE

Tanlines, ou comment tuer l’indé

Tanlines était apparu en 2008 avec leur 2 titres New Flowers, orienté pop synthétique. Après un premier album en 2012 très décevant, qui contenait malgré tout quelques très bon titres tels que Abby ou Cactus, le duo a sorti son deuxième opus trois ans plus tard.

Le premier single, Slipping Away, était sorti en début d’année, et nous l’avions découvert avec étonnement. En effet, le groupe avait délaissé ses samples étranges et ses synthés baveux pour un son beaucoup plus ensoleillé. Un morceau qui semblait venir tout droit du placard des Drums, époque premier album.

Le deuxième single nous a complètement échappé, mais ce n’est pas un problème car il est le morceau d’ouverture de cet album Highlights. Dans la même veine que Slipping Away, Pieces est un morceau léger qui ne changera pas notre regard sur le monde, mais pas désagréable  à l’écoute. Aussitôt écouté, aussitôt oublié. Dans l’industrie musicale, une règle s’applique automatiquement : dans un album, les morceaux avec le meilleur potentiel doivent figurer parmi les trois premiers de l’album. Pour Tanlines, seuls deux suffisent. Dès Palace, la supercherie se révèle. Derrière ce groupe aux apparences indépendantes, une usine à tubes faite pour rapporter de l’argent. Des vocalises à la Adam Levine, des instrumentales dignes des meilleures pistes de dancefloor de 2008. Comment avons-nous pu nous laisser avoir ? Les saxophones retentissants de Pieces auraient dû nous alarmer. Toujours plus loin dans le mauvais goût, chaque chanson possède son côté intéressant, anéanti par une production sur-léchée qui semble venir des années 2000, tuant instantanément toute vie dans le morceau, et créant un sentiment étrange, entre nostalgie de Pitbull et malaise. Seul Invisible Ways sonne comme elle le doit, libre et habitée ; a seule qui nous envoie des images, la seule qui nous rappelle des souvenirs.

Écouter cette album en entier a été une des choses les plus difficiles qui m’ait été donné de faire. L’espoir de retrouver l’esprit du premier EP à peu à peu disparu, et cet album l’a achevé. Tanlines a atteint le point de non retour. On ne saura jamais si l’ambition du duo était de faire un tel album ou si l’industrie musicale a, encore une fois, tué un groupe ; en tous cas, cet album n’est clairement pas adressé aux fans de la première heure. Tanlines se perd peu à peu, ne trouvant pas ses fans, ni son identité sonore, et on doute très fortement de la survie du groupe à long terme…

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