MUSIQUE

Les Nuits Fauves

Le dernier album de Fauve, Vieux Frères partie 2, est sorti en février 2015. L’opus est plus rock, plus offensif que le précédent et que l’EP et semble ouvrir la voie à plus d’optimisme, comme si le collectif avait presque réussi à se sortir de son mal-être, de sa morosité. Cet esprit se retrouve dans les titres électriques et fiévreux Bermudes, T.R.W. (chanson qui donne vraiment envie de bouger et qui convainc vraiment sur scène), Sous les arcades, ou encore Paraffine, qui semblent encourager à la lutte contre la morosité. Azulejos, qui se rapproche d’un rag, est en comparaison plus sombre et plonge celui qui l’écoute dans des pensées sur la mort, la souffrance, les obsessions, les cauchemars avant de revenir à des paroles plus vindicatives et provocatrices envers ces vieux démons. Rag#5, Rag#6, Les Hautes Lumières, Tallulah mais aussi Révérence sont plus douces, plus lumineuses (assez dans la suite de Vieux Frères ou de Lettre à Zoé).  Peu de temps après, le groupe part avec le collectif faire la tournée des Nuits Fauves. Nous y avons donc assisté pour vous !

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Vendredi 27 mars, nous étions pour vous à la Médoquine de Bordeaux (3000 places) pour la tournée des Nuits Fauves du groupe qui rassemble les Vieux Frères pour lutter contre le Blizzard. Lorsque les portes de la salle s’ouvrent vers 18h45, la file de fans est déjà bien longue et des bracelets-rubans sont distribués à l’entrée.

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On déambule donc dans les salles où des paroles du groupe sont disséminées un peu partout sur des affiches. C’est le premier pas dans l’univers de Fauve avec un choix plutôt intimiste (à l’opposé des grandes scènes des festivals), « à la cool », sans chichis qui permet de mieux saisir le projet de partage du groupe.DSC00031 2

Après avoir fait le tour, on se dirige vers la scène. La première partie commence avec Georgio, le jeune rappeur qui avait collaboré avec Fauve sur le titre Voyou, et ses musiciens. L’énergie est belle, l’envie d’entraîner le public est présente. Malgré l’attente fébrile de voir enfin Fauve monter sur scène, Georgio a réussi à nous emporter l’espace d’un instant dans son univers. Le seul bémol est qu’on ne comprenait pas toutes les paroles à cause des basses très puissantes, du coup on écoutera avec attention ses EPs. La première partie se poursuit avec le DJ renais Les Gordon. La musique est assez lounge, fraîche, très sympa à écouter. Elle donne même envie de danser ce qui n’est pas gagné d’avance vu la chaleur et la proximité devant la scène. Comme la place est restreinte, il est malheureusement difficile d’en profiter au maximum et le public, déjà chauffé par Georgio, commence à bouillir en attendant Fauve. Le second souci est que Les Gordon est positionné vers la régie, au centre de la salle, donc à l’opposé de la scène ce qui fait que l’on ne voit pas grand chose.

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Silence. Noir. Explosion. Le groupe de Fauve surgit un peu avant 21 heures sur la chanson Sous les arcades extraite du second album Vieux Frères partie 2. Le public est survolté, le chanteur harangue la foule qui reprend en cœur ses paroles. La bonne surprise est la reprise de manière très douce et calme de Haut les cœurs. Pour la chanson Voyou, Georgio revient sur scène sous les applaudissements. Le groupe enchaîne les titres du premier album avec Loterie, Infirmière et De ceux sans oublier Kané et Cock Music Smart Music. On n’échappe pas bien sûr aux Nuits Fauves et surtout au Blizzard que les spectateurs connaissent presque par cœur. Viennent également des chansons du second album comme T.R.W, Bermudes, Paraffine ou encore Tallulah. Puis le groupe nous prévient : le concert touche à sa fin, mais si on le désire, on peut se retrouver au bar boire des coups (mais on évitera les photos et les autographes, c’est pas trop leur truc). L’initiative est sympa et correspond bien à l’ambiance promise par les Nuits Fauves. Le final sur les Hautes Lumières où Georgio et ses musiciens rejoignent ceux de Fauve est émouvant, vibrant avec les spectateurs et les spectatrices qui reprennent le refrain pendant plusieurs minutes.

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En quoi les Nuits Fauves sont-elles des concerts différents ? Premièrement : l’ambiance et l’ « autour ». A la fin du set, c’était très sympa de se poser tranquillement, en toute simplicité et de tisser des liens avec d’autres spectateurs. Deuxièmement, cette tournée est l’occasion de faire passer l’épreuve du feu aux chansons du second album même si, pas de surprise, les chansons où le public répond le plus présent sont principalement les tubes de l’EP et du premier album, qui entraînent le public. Pour autant, Tallulah, Les Hautes Lumières et Sous les arcades remportent l’adhésion du public avec un concert qui rend vraiment justice à l’album. Enfin, écouter Fauve en live permet de découvrir les titres sous un angle plus rock avec de la guitare électrique, de la bonne basse et un chanteur électrifié qui donne tout (jusqu’à en perdre sa chaussure dans le public). D’ailleurs on ressort en sueur, fatigué.e mais heureux.se du concert. L’ambiance était particulière car qui dit petite salle, dit public d’initié.e.s. La communion entre le groupe et les aficionados qui donnent de la voix autour d’un même sentiment est belle et bien présente. (Tout) Petit bémol selon nous, les très beaux titres Lettre à Zoé, Rub a Dub ou encore 2XGM manquaient à l’appel.

Étudiante àSciences Po Lille.

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