CINÉMA

Retour sur La Glorieuse parade

La glorieuse parade, ou Yankee Doodle Dandy, son titre original, est un film de Michael Curtiz de 1942. Il s’agit de la biographie d’un homme du spectacle : George M. Cohan. C’est James Cagney qui incarne ce personnage, ce qui lui permit de remporter en 1943 l’oscar du meilleur acteur. Le film remporta également les oscars du meilleur mixage son et de la meilleure musique. Une fois encore, n’ayons pas peur du noir et blanc et des voix quelques peu nasillardes !

Tout d’abord, faisons un bref point de rappel sur Michael Curtiz et James Cagney. Michael Curtiz est un réalisateur américain de grand talent qui est, par exemple, le réalisateur de Casablanca (1942) avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. James Cagney, lui, est une grande vedette à Hollywood à partir des années 30 et il jouera dans de nombreux films noirs dans lesquels il incarnera bien souvent la figure d’un homme dur. Cagney joue d’ailleurs quelques années plus tôt dans l’excellentissime film Les anges aux figures sales (Angels with dirty faces) également réalisé par Michael Curtiz. Dans ce film noir, Cagney interprète un gangster sanguinaire et est alors bien loin du personnage de George M. Cohan. Aussi, James Cagney était l’immense Tom Powers dans L’ennemi public (The Public enemy) en 1931. Bref, une grande carrière pleine de succès pour ces deux hommes.

La glorieuse parade est donc la biographie d’un homme, George M. Cohan, un américain modèle notamment auteur de nombreuses chansons patriotique dont Over there et Yankee doodle boy. La chanson Over there sera chantée par les soldats américains durant les deux guerres mondiales. Le film retrace donc toute la vie de cet homme issu d’une famille irlandaise vivant de la scène. Lui aussi va chanter et danser sur scène auprès de sa famille dés son plus jeune âge et il finira  par être considéré comme le père de la comédie musicale américaine. Il sera même surnommé “the man who owned Broadway” (L’homme qui possède Broadway). Le film sort l’année de la mort de George M. Cohan en 1942 durant la Seconde Guerre Mondiale. Le patriotisme que dégageait cet homme était sans doute à l’époque un excellent sujet de film étant donné le contexte de guerre. La question du film de propagande peut même être posée.

Le travail de réalisation est double car il a fallu réaliser le film mais également mettre en scène les différentes représentations ! Ainsi, par exemple, le premier spectacle à grand succès de Cohan à été tourné à lui seul durant 4 jours avec de très nombreux angles de caméra, à la différence de certaines autres séquences de spectacle où le montage se fait plus discret et donne alors plus d’importance aux jeux des corps. James Cagney, pourtant incarnant un personnage bien loin de ce qu’on a pu voir précédemment avec lui, trouve un ton qui semble très juste et réaliste : il danse, il chante, il joue perpétuellement et nous y croyons. D’autre part, le film présente une qualité d’image incroyable grâce à l’apport du directeur de la photographie James Wong Howe qui sculpte l’image de façon classique. En effet, la photographie de ce film témoigne parfaitement de l’époque classique des studios d’Hollywood ; l’éclairage 3 points (ndlr : méthode la plus simple et la plus employée en télévision ou au cinéma pour avoir un éclairage équilibré et dynamique) est dans chaque plan merveilleusement maîtrisé et sublime alors chaque personnage. Aussi, le montage est une grande réussite. Le film est long et se déroule sur toute une vie, le défi était donc, entre autres, de ne surtout pas perdre le spectateur entre les différentes séquences. Ainsi, le temps qui passe est exprimé de façon originale grâce à des plans montrant les différents titres de spectacle de Cohan sur le théâtre de Broadway, ou grâce à des cartes postales qui s’animent. Un film musical à découvrir ou redécouvrir.

You may also like

More in CINÉMA