Le festival trentenaire de St Malo a encore frappé fort du 14 au 17 août avec sa 32ème édition flamboyante et riche en pépites musicales.
Maze vient vous conter la folle aventure de cette 32ème édition de La Route Du Rock 2024 qui a su faire briller les yeux des spectateurs en les enivrant d’émotions grâce à une programmation sublime, touchante et toujours aussi rock. Avec trois grosses têtes d’affiche, le festival a su, encore une fois, amener un vent de fraicheur avec de nombreux jeunes groupes qui ont su prouver qu’ils n’étaient pas là pour plaisanter mais surtout pour faire vibrer les festivaliers encore nombreux pour cette nouvelle édition.
25 000 personnes se sont rendues et ont déambulé entre la plage Bon Secours pour les live Arte Concert jusqu’au sublime Fort de Saint Père afin de fêter les 30 ans d’utilisation de ce site majestueux. Après une belle soirée d’ouverture le mercredi 14 août à La Nouvelle Vague avec Chalk, Ghostwoam et ML Buch, notre équipe à pu assister à trois jours complètement fous dans ce festival mythique.
Rock et danse se mélangent
Pour cette première journée, avant d’arriver au Fort de Saint Père, nous sommes allés sur les plages Bon Secours pour y découvrir la Joan Baez des temps modernes, Naïma Bock. Ancienne membre de Goat Girl, la chanteuse guitariste nous délivre un set acoustique d’une beauté exquise accompagnée de son violoniste. Face à la mer, Naïma nous berce au rythme des vagues ainsi que par sa voix hypnotique nous délivrant de sublimes compositions en attendant son deuxième album prévu fin septembre. Puis nous prenons la direction du Fort. Nous sommes accueillis par Kae Tempest qui nous délivre sa prose britannique sur un coucher de soleil radieux. Puis c’est la première vraie claque de la soirée avec le trio new-yorkais Nation Of Language. Ils amènent une énergie, dancent au milieu des festivaliers qui se laissent porter par leur énergie contagieuse.
Histoire de redescendre un peu de notre nuage, sans véritablement en partir, car finalement nous l’utiliserons plus pour s’y étendre, Slowdive avec sa dreampop mélodieuse et psychédélique hypnotisera la foule. Mais l’une des grandes attentes de cette journée est le fameux duo, The Kills, composé d’Alisson Mosshart et Jamie Hince. À seulement deux sur scène, ils arrivent à transformer la foule en une vague humaine. L’énergie est transcendante et le duo charismatique nous fait part de leur plus grands tubes afin de laisser le public chanter avec eux.
Ensuite, nous attendons Soulwax, duo de producteurs belges et créateurs du Label Deewee (Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Sworn Virgins). Quand le groupe arrive c’est l’apothéose. Nous découvrons des échafaudages avec trois batteries, et quatre autres musiciens. Les premières notes pénètrent le corps par la puissance de leur musique électro punk. Nous dansons, nous nous oublions le temps de leur set magnétique où lumière et musique ne font qu’un pour offrir un show fascinant.
Quand Saint Malo rime avec Étienne Daho
Un séjour réussi en Bretagne n’en est pas un si il n’y a pas au moins un jour de pluie. C’est donc le vendredi 16 août que le beau temps a pris congé. Une péripétie qui débute avec le concert des londoniens de Bar Italia et leur musique expérimentale délirante. Ne se laissant pas démonter par le mauvais temps, le groupe donne une performance rayonnante où la chanteuse Nina Cristante a été le soleil de ce moment de rock pur. Une très belle mise en bouche avant de découvrir les Blonde Redhead, groupe mythique des années 90, qui présentent un set psychédélique à souhait mais très peu bavard.
Le début de journée légèrement mollasson, surement causé par les intempéries météorologiques, prend fin avec la star de cette journée, nous parlons bien sûr de l’enfant chéri de la Bretagne, le grand Étienne Daho. Une récompense délicieuse après le déluge et la gadoue. Habillé d’un perfecto bien moulant, le crooner enchaine les tubes et séduit le public par son déhanché devenu légendaire. Tandis que les festivaliers scandent « Tomber pour la France », dont certains souhaiteraient que ce soit notre nouvel hymne national, Étienne règne sur scène avec un show magique et envoutant.
Alors qu’on a encore la mélodie de « Week-end à Rome » dans la tête, nous entendons au loin Debbie Friday qui réveille le public du songe Daho qu’il aurait aimé éternel. Puis c’est au tour du groupe américain METZ de relancer la machine rock en bousculant les festivaliers de leur musique acérée. Enfin, c’est Fat Dog, groupe londonien délirant, qui clôture cette journée folle en émotion avec un set dynamite.
La Route du Rock ne manque pas d’Air
Le beau temps est de retour tandis que nous nous remettons encore du concert d’Étienne Daho, cette dernière journée de La Route Du Rock nous marquera encore plus. C’est avec Timber Timbre, qui a remplacé José Gonzales, que nous débutons donc la journée avec un sublime set acoustique accompagnant un délicieux coucher de soleil. La voix grave du chanteur envoute tandis que les rayons chauds nous caressent le visage. Un moment tendre et apaisant important. Le festival accélère un peu la cadence avec ensuite Astral Bakers, super formation française qui déverse une pop rock enchanteresse.
Puis, direction la lune ou l’espace, avec le duo Air qui vient performer leur album mythique Moon Safari. Un délice. Après avoir joué l’album en entier, ils enchainent avec les tubes de leur discographie savoureuse. Un moment aérien qui a charmé les festivaliers bouche bée face à une scénographie étoilée et solaire.
Toujours dans les étoiles avec Air, nous nous dirigeons vers les costauds de Protomartyr. Leur punk vif va créer beaucoup de mouvement dans la foule en soif d’énergie et de rock vitaminé. C’est une réussite. Le chanteur à l’allure de Churchill délivre une performance transcendante appuyé par ces trois comparses surexcités. Après ce concert détonnant c’est donc l’heure de La Chenille. Oui, oui, La Chenille. Depuis leur record du monde l’année dernière, La Route Du Rock en a fait une institution au point d’avoir sa place dans la programmation. Beaucoup de rires, des rencontres, et beaucoup d’incompréhensions face à cette chenille extraterrestre remplie d’humains imbibés d’alcool et de bonne humeur tandis que Meatbodies se prépare, sidéré. Un vrai fou rire.
Les concert reprennent avec Dame Area avant de finir en beauté avec donc les Meatbodies qui ont vu que les festivaliers de La Route Du Rock ne plaisantaient pas, enfin un peu quand même. Il était donc évident que le show du trio californien soit mémorable. Pogo, sueur et, bières qui volent dans les airs, voilà une des plus belles façons de finir trois jours de festival à La Route Du Rock de Saint Malo.