Pour la vingt-cinquième année consécutive, Trouville accueille cette semaine le festival Off-Courts, la rencontre de la France et du Québec autour du court-métrage. Inépuisable et si singulier, ce format est ici mis à l’honneur dans une atmosphère joyeuse, conviviale et pédagogique.
S’il y a quelques décennies, l’actualité du court-métrage était facilement accessible au cinéma, nombre de réalités économiques ont depuis pris le dessus. Aujourd’hui, c’est un format plus discret, parfois méconnu. Pourtant, une chose est sûre : une fois que l’on a plongé dedans, on en ressort rarement indemne. À Trouville, il n’y a qu’à observer les rues, les salles de cinéma, et les multiples propositions organisées par le festival, pour pouvoir affirmer que le court fédère les foules, et qu’il n’a rien perdu de son attrait unique.
Unique, il l’est, et sous bien des composantes. Budget, équipes, plans de travail ou encore plannings : l’entièreté de son processus de fabrication lui est propre. Mystérieux pour les un·e·s, grandement familier pour les autres, le court-métrage ne cesse de se renouveler. Fiction, documentaire, animation 2D et 3D : à Off-Courts, tous les genres sont représentés.
Au programme cette année, le Festival a notamment sélectionné dix-sept films français et seize films québécois. Deux compétitions, donc, qui font se rencontrer des univers variés. L’offre brille par sa diversité et sa créativité. Derrière les caméras, l’on (re)trouve des réalisateur·rice·s engagé·e·s, talentueux·ses, passionné·e·s, qui présentent ici leur premier film, ou qui sont des habitué·e·s des festivals. Dans son ambiance presque familiale, Off-Courts balaie d’un revers de main l’idée d’une compétition acharnée et étouffante, insufflant à la place une saine émulation et une dynamique bouillonnante de création.
Pour accompagner et départager ces courts en compétition, le jury, international, rassemble cinq regards. Claude Duty, Ariane Louis-Seize et Allan Mauduit sont réalisateur·rices·s et scénaristes ; Constance Demontoy est directrice de casting, et Pablo Pauly est acteur. De quoi varier, par cette pluralité de métiers, les approches et les éléments d’analyse.
En parallèle de ces deux compétitions, le Festival a prévu plusieurs sélections filmiques, ainsi que divers ateliers interactifs. Il y en a donc pour tous les goûts, les âges et les publics. Tout au long de la semaine, des films axés autour de thématiques soigneusement choisies sont projetés. Des activités diverses, parfois ludiques, jalonnent également le programme. Entre autres, ateliers autour des métiers du cinéma, tables rondes, etc. Ouvert à tous·tes, le Festival se veut résolument inclusif et accessible.
Derrière l’écran, Off-Courts continue de rassembler. Comme cela s’observe durant d’autres festivals de création audiovisuelle, la portée de cet événement traverse petit et grand écran pour rebattre les dynamiques sociales, culturelles, politiques. Allan Mauduit, réalisateur normand et membre du jury, soulignait par exemple le rôle du Festival dans l’enterrement d’une hache de guerre bien encombrante entre les différents métiers du cinéma et de l’audiovisuel en Haute et Basse-Normandie.
« Résister, c’est créer. Créer, c’est résister ». Ces mots de l’équipe du Festival résonnent : l’objet filmique n’est jamais anodin. C’est une belle énergie, inspirante et stimulante, qui circule à Off-Courts. Né il y a vingt-cinq ans dans un bar de la ville, le Festival a connu une évolution prospère, qui s’est faite à force de travail, de talents mis en commun, et de l’implication des bénévoles locaux. À l’heure actuelle, il est unique en Europe, et fait la fierté de la région Normandie. Grâce à Off-Courts, et à d’autres initiatives centrées sur ce format, le court a un bel avenir devant lui !
La 25ᵉ édition du festival Off-Courts se tiendra à Trouville du 7 au 13 septembre 2024.