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« Mortelle mixtape » – Apocalypse zombie

© Mathilde Payen / Sarbacane
© Mathilde Payen / Sarbacane

Pour sa deuxième bande dessinée après La Fête est finie, Mathilde Payen s’offre une petite virée post-apocalyptique dans les campagnes françaises. Une BD bicolore au ton léger et décalé.

Dans la vie, Swann n’a qu’une obsession, voir un concert des Apocalypse Tears, « un groupe de musiciens en tournée éternelle ». Le seul obstacle à son désir de pogo, c’est que le monde s’est effondré pour laisser place aux zombies. Suite à une mutation génétique, toute personne à l’aube de ses trente ans se transforme en mort-vivant. D’abord recluse dans son appartement, Swann décide de prendre la route un beau jour. Son seul mot d’ordre : le mouvement ou la mort ! En espérant tomber par hasard sur un concert de ses artistes préférés.

© Mathilde Payen / Editions Sarbacane

Rouge espérance

Tout comme Loane, protagoniste mélancolique de La Fête est finie, nostalgique des fêtes d’école d’Art, Swann veut retrouver l’insouciance d’antan. Mais cette fois-ci, la fête est bel et bien finie. Comment s’amuser quand le monde est en ruine et qu’il faut esquiver des zombies ? Mue par une pulsion de vie énergique, Swann veut y croire et s’accroche. Chemin faisant, elle rencontre Murphy, un survivaliste qui cultive son petit potager à l’abri du monde.

Si Swann poursuit sans relâche son rêve de légèreté, Mathilde Payen elle, s’amuse sans retenue. Très créative, la bédéiste s’en donne à cœur joie : son dessin, très libre mange parfois des pages entières pour présenter des mutations ou des dévorations imaginaires ou réelles. La couleur rouge – au départ présente par de discrètes touches rosées pour souligner des éléments, des cheveux, des phylactères – devient petit à petit beaucoup plus vive et sanglante. Pour son deuxième projet, Mathilde Payen suit à la lettre les codes des histoires de zombies ce qui lui offre paradoxalement un nouvel espace de liberté.

© Mathilde Payen / Editions Sarbacane

Sans rien de révolutionnaire, la BD Mortelle Mixtape développe un road trip sanglant et amusant. Mathilde Payen y laisse libre cours à son imagination. Pas de révolution donc, mais une légère ironie de ton. C’est quand la bédéiste montre que la fin du monde peut aussi être d’un ennui mortel, « aussi chiant qu’un marathon de films de Noël en juillet », qu’on trouve alors quelque chose de nouveau.

Mortelle Mixtape de Mathilde Payen, éditions Sarbacane, 152 p., 24€

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